Liaison région, 24 août 2006
Un grand bâtisseur en vedette sur la chaîne Historia
Pierre-Claude Aïtcin parlera de l'expertise
développée par l'UdeS
et employée dans la construction du pont de la Confédération
MARTY MEUNIER
Le 31 mai 1997, un vieux rêve devenait enfin réalité. Le pont de la
Confédération était inauguré. La mégastructure de béton reliant l'Île-du-Prince-Édouard
au Nouveau-Brunswick et s'étendant sur 13 km a depuis bravé les
intempéries, les courants, l'air salin et les glaces. L'expertise
développée par l'équipe de Pierre-Claude Aïtcin, professeur associé à la
Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke, a grandement contribué à
cette réussite.
La chaîne Historia présentera un documentaire sur ce projet dans le
cadre de sa série Chantiers, le 18 septembre. Spécialiste du béton à haute
performance, le professeur Pierre-Claude Aïtcin a fait de Sherbrooke un
chef de file mondial parmi les centres de recherche sur le béton en y
attirant plus de 100 chercheurs et étudiants. Parmi ses travaux,
l'ingénieur sherbrookois a participé activement à la conception de
prestigieux ouvrages de génie civil. Le pont de la Confédération est le
plus long pont à travée continue au monde à être érigé au-dessus d'eaux de
mer chargées de glaces. «Je peux vous dire qu'il y a des avions nolisés
d'ingénieurs japonais et français qui sont venus spécialement visiter le
pont de la Confédération pour y admirer sa réalisation», affirme fièrement
Pierre-Claude Aïtcin.
Conditions extrêmes
L'appel d'offres du gouvernement fédéral était clair : la durée de vie
de ce pont devait être de 100 ans et le budget ne devait pas dépasser
840 M$. Non seulement le budget a-t-il été respecté, mais l'équipe de
l'ingénieur Aïtcin a repoussé les limites du savoir technologique en
développant du béton à haute performance afin de lutter contre les
conditions environnementales extrêmes qui prévalent dans ces eaux
déchaînées.
Le béton utilisé dans la construction de la majeure partie du pont
bénéficie d'un taux de résistance presque deux fois plus élevé que celui
du béton utilisé généralement dans ce type de chantier. Chaque pilier est
en réalité une construction monolithique de béton, dont la résistance est
encore plus élevée. Conçu pour résister aux amas de glaces, chaque pilier
est protégé par un bouclier antiglace d'un diamètre de 20 m. Situés au fil
de l'eau et partiellement submergés, ces boucliers coniques servent à
projeter la glace vers le haut jusqu'à ce qu'elle se rompe.
La série Chantiers rend hommage aux ingénieurs, architectes et
scientifiques qui bien souvent demeurent dans l'ombre de leurs œuvres
magistrales. L'émission sur le pont de la Confédération sera diffusée le
18 septembre à 19 h sur la chaîne Historia.
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