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Liaison, 6 juillet 2006

François Duval, porteur
d'espoir et de lumière

GABRIELLE GRANGER

Bienvenue à Ducrabon, un petit village de 2000 personnes niché dans les hautes montagnes d'Haïti, à environ 50 km de la capitale. L'endroit peut paraître inhospitalier : la route la plus proche ne passe qu'à 15 km du village et il n'y a ni électricité ni eau courante. Un village typique d'Haïti où règne la misère. Mais grâce à François Duval, professeur retraité de la Faculté des sciences, et la solidarité des habitants de Ducrabon, la situation prend un tout nouveau visage. Depuis quelques semaines, ces derniers bénéficient d'un endroit pour se rassembler et peuvent profiter de quelques heures d'éclairage le soir grâce à l'énergie solaire.

L'idée a germé dans l'esprit du professeur il y a déjà un moment : «Dans bien des villages d'Haïti, les enfants n'ont pas d'éclairage pour faire leurs devoirs, après le coucher du soleil la vie s'arrête, explique François Duval. Pour remédier à cette situation, j'ai eu l'idée de créer un centre communautaire éclairé à l'énergie solaire. J'en ai parlé à un ami missionnaire qui œuvre dans ce pays et il m'a dit qu'il appuierait le projet si c'était fait dans sa communauté.» C'est ainsi que le village de Ducrabon, une communauté très pauvre composée surtout de paysans, a été adopté par François Duval.

Pour réaliser ce projet, 30 000 $ étaient nécessaires. En plus des démarches de François Duval pour amasser des fonds, l'Agence canadienne de développement international (ACDI) a contribué financièrement au projet. Le 23 février, les sommes nécessaires amassées, le retraité s'est rendu à Ducrabon pour y faire d'abord des analyses d'environnement pour l'ACDI. Ensuite, François Duval et les villageois ont entrepris de construire le centre communautaire. L'entreprise a été des plus exigeantes : le professeur et les villageois de Ducrabon ont dû transporter 25 tonnes de matériel dans ce village où les routes n'existent pas. Heureusement, le projet s'est révélé très rassembleur et l'équipe a complété la construction du centre au bout de sept semaines. Mille villageois et plusieurs églises de l'endroit ont pris part au projet. Maintenant, avec ces nouveaux panneaux solaires, les gens du village peuvent profiter tous les jours de cinq heures d'éclairage après le coucher du soleil.

La technologie utilisée au centre communautaire est toute simple : trois panneaux solaires d'une valeur de 1000 $ chacun ont été installés sur le toit. Le projet de François Duval s'inscrit dans une perspective de développement durable. Les panneaux choisis présentent une grande fiabilité et devraient durer environ 20 à 25 ans. «Comme il y a beaucoup de soleil à Haïti, l'énergie solaire, c'est l'idéal pour les gens de l'endroit, en plus d'être une solution écologique», explique le retraité.

François Duval caresse un autre projet pour améliorer la vie des habitants de Ducrabon. Dans ce petit village d'Haïti, il n'y a pas d'eau courante, mais il existe une source d'eau potable pas très loin du village. «Il n'y aurait qu'un tuyau à installer pour transporter l'eau de la source, explique François Duval. En apportant l'eau potable au village, plusieurs maladies, comme la dysenterie, seraient évitées.» Un autre avantage de ce projet est que cela faciliterait les récoltes sur les terres de Ducrabon. En ce moment, les paysans ne peuvent produire qu'une seule récolte par année. Toutefois, la qualité de la terre permettrait d'en produire trois chaque année. En ayant un accès facile à l'eau, les paysans pourraient produire davantage et éviter la famine qui les accable chaque année. D'ailleurs, François Duval part en septembre pour élaborer les plans finaux pour le captage de l'eau. Il a déjà commencé à amasser des fonds pour financer ce projet dont les impacts seront concrets pour les villageois.

Lorsque le projet d'accès à l'eau courante sera réalisé, François Duval projette fournir aussi aux villageois de Ducrabon une source d'énergie plus constante : «En installant une microturbine, on pourrait fournir de l'électricité qui serait assez puissante et assez fiable pour faire fonctionner les petits électroménagers dans les maisons du village, explique le professeur. Cela permettrait de donner des cours le soir, comme des cours de couture.» François Duval tient à appuyer cette communauté et lui donner les moyens qu'il faut pour qu'elle se sorte de la servitude causée par la misère. D'ici quelques années, il souhaiterait même apporter la technologie, comme l'ordinateur et la télévision, à cette communauté.

La population locale a séduit François Duval. Celui-ci la qualifie de très honnête et solidaire : «C'était une excellente équipe, des membres très compétents. La collaboration de tous a été exceptionnelle et ensemble, on a réussi à réaliser ce projet en si peu de temps.» Le sourire aux lèvres, il ajoute : «Dans ce village, on apprend à aimer Haïti. C'était un endroit sécuritaire, où la mentalité était bien différente de celle de Port-au-Prince, un endroit où règne un certain danger et où les vols sont courants.»

Pour François Duval, la situation haïtienne n'est pas vouée à l'échec, et il n'en tient qu'à nous de leur donner les moyens pour sublimer leur misère : «Si tous les Québécois sacrifiaient une seule fois dans leur vie un repas au restaurant et consacraient ces fonds pour la cause haïtienne, on pourrait construire des centaines de centres comme celui de Ducrabon, affirme le retraité. Ce sont des actions qui changeraient de manière concrète la vie des Haïtiens.»

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Francois Duval (à gauche) monte ce cheval pour parcourir les 15 km qui le séparent de la route carossable la plus proche de Dubracon.
Francois Duval (à gauche) monte ce cheval pour parcourir les 15 km qui le séparent de la route carossable la plus proche de Dubracon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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