Liaison, 6 juillet 2006
Régime coopératif
Le crédit d'impôt pour stage en milieu de travail,
un incontournable pour dénicher des stages
DOMINICK POISSON
Le crédit d'impôt pour stage en milieu de travail permet aux employeurs
de récupérer une partie considérable du salaire versé à leur stagiaire,
soit jusqu'à 150 $ par semaine. Il s'agit évidemment d'un avantage certain
pour les entreprises qui acceptent d'embaucher une jeune relève assoiffée
d'expérience. Le soutien financier que représente cette mesure permet
alors de compenser les entreprises pour les coûts d'intégration et les
risques inhérents engendrés par la formation des stagiaires.
Lorsque le ministre des Finances du Québec, Michel Audet, a déposé son
budget 2006-2007, une attention particulière a donc été portée sur le
renouvellement ou l'annulation (comme l'annonçaient certaines rumeurs) de
cette mesure fiscale. Au grand soulagement du Service des stages et du
placement – nous pourrions aussi dire du monde de l'éducation coopérative
– non seulement la mesure a été renouvelée, mais elle est désormais
permanente et son remboursement maximum a été augmenté à 180 $ par semaine
par stagiaire.
«C'est une excellente nouvelle pour les établissements d'enseignement à
la recherche de stages de qualité et pour la clientèle étudiante», affirme
Renald Mercier, directeur du Service des stages et du placement. «La
possibilité de bénéficier d'un crédit d'impôt est sans contredit un
argument de vente convaincant lorsque vient le temps de dénicher des
stages ou simplement de les conserver, autant dans les grands centres que
dans les régions», ajoute-t-il.
D'ailleurs, dans le rapport déposé par le ministre, nous pouvons
connaître les motivations générales qui ont poussé le gouvernement à
prendre cette décision : «Considérant les avantages et les impacts
positifs observés, tant auprès des étudiants participant aux stages que
des entreprises bénéficiant du crédit d'impôt, le gouvernement annonce que
le crédit d'impôt pour stage en milieu de travail deviendra permanent à
compter du 1er janvier 2007.»
Avec ces modifications, le coût de cette mesure fiscale sera de
25 millions de dollars par année à partir de 2007-2008, indique le même
rapport. On avance également que plus de 3500 entreprises réclament
annuellement le crédit d'impôt pour stage en milieu de travail et que, de
façon générale, neuf entreprises sur dix qui l'utilisent sont des PME. À
l'Université de Sherbrooke, la proportion des stages effectués dans les
PME s'est grandement accrue depuis l'introduction du crédit d'impôt, en
mai 1994. «En 1993-1994, seulement 15 % des employeurs de stagiaires
provenaient de PME. En 2004-2005, nous sommes passés à 41 %, soit près de
1500 stages», précise Renald Mercier.
«Le Service des stages et du placement de l'Université de Sherbrooke,
en partenariat avec la direction de plusieurs autres établissements
d'enseignement québécois et l'Association canadienne de l'enseignement
coopératif, a fait de nombreuses pressions afin de convaincre le
gouvernement de prendre cette judicieuse décision», a tenu à ajouter
Renald Mercier.
Le non-renouvellement de cette mesure aurait sans aucun doute eu un
impact majeur sur les possibilités de stages coopératifs. C'est donc une
bonne nouvelle qui arrive à point, alors que l'Université de Sherbrooke
célèbre cette année les 40 ans de son régime coopératif.
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