L'Université, une affaire de famille
GABRIELLE GRANGER
Une famille qui œuvre au sein d'une même entreprise, c'est courant. Une
famille qui dédie sa vie à une université, c'est exceptionnel. Depuis de
nombreuses années, l'Université de Sherbrooke peut compter sur le
savoir-faire et la serviabilité de la famille Couture. Ils sont cinq frères
et sœurs à avoir choisi d'y consacrer leur vie professionnelle. Unis par le
travail, l'humour et le plaisir d'être ensemble, les Couture incarnent la
longévité à l'Université. Ensemble, les membres de cette famille cumulent
aujourd'hui 100 années d'ancienneté.
Engagés à l'Université
Première représentante de la famille à l'UdeS, Lise Couture a été
embauchée en 1975 à la Faculté de médecine où elle a travaillé environ trois
ans. Elle a oeuvré ensuite pendant dix ans à la Faculté d'éducation, avec
une pause de trois ans aux Services à la vie étudiante. Au cours des
14 dernières années, elle a occupé le poste de secrétaire au Service des
communications et elle s'apprête à prendre sa retraite d'ici quelques jours.
Quelques années après l'arrivée de Lise, ses sœurs Madeleine et Diane,
respectivement secrétaire de direction et commis aux affaires académiques,
ont joint la grande famille de l'Université. Ensuite, l'UdeS a engagé ses
frères Jean-Pierre, préposé au Centre culturel, et Benoît, agent de
sécurité. «C'est sans compter mon beau-frère Benoît Poulin et ma belle-sœur
Suzanne Lamontagne, ajoute Lise Couture. Au total, nous sommes sept de la
même famille ici.» Elle souligne aussi que le fait qu'ils travaillent tous à
l'Université relève de la coïncidence et que leurs embauches se sont
déroulées selon les règles de l'institution.
Travailler au même endroit comporte-t-il des avantages? À cela, Madeleine
répond : «Le fait d'avoir des membres de la famille dans plusieurs facultés
et services, ça nous permet d'avoir des sources fiables quand on a besoin de
certains renseignements ou lorsque nous avons des questions.» Philosophe,
Benoît ajoute que le fait de partager un même lieu de travail leur procure
une référence commune et que cela renforce leurs liens familiaux.
Une famille tricotée serré
Pour la famille Couture, garder le contact est essentiel. C'est pourquoi
les membres de la famille créent des occasions de rencontre, que ce soit le
golf, les quilles ou les repas partagés ensemble. «On est une famille
tricotée serré, explique Madeleine. À tous les anniversaires, on va déjeuner
ensemble au restaurant. Lors de ces rencontres, on essaie de ne pas parler
de l'Université.» Cependant, cela relève parfois du défi : «Ce n'est pas
facile d'éviter le sujet!, s'exclame Jean-Pierre. Mais il faut faire
attention pour que les autres ne se sentent pas exclus de nos
conversations.» La famille partage aussi plusieurs affinités sur le plan de
la personnalité. «C'est surtout le plaisir et notre sens de l'humour qui
cimentent nos relations, révèle Diane. Les Couture sont taquins et enclins à
la bonne humeur.»
Lorsque plusieurs membres d'une famille travaillent au même endroit,
situations cocasses et plaisanteries sont parfois au rendez-vous. «Nos
patrons trouvent ça amusant qu'on soit tant de membres d'une même famille à
l'Université, explique Madeleine. Ils nous appellent la mafia Couture.»
Son frère Benoît renchérit : «On nous fait beaucoup de taquineries. La
blague classique? Si l'UdeS fermait, on serait tous au chômage!»
Les Couture se considèrent tous comme chanceux de travailler à
l'Université et d'y laisser leur empreinte. Chaque jour, ils remplissent,
avec diligence, la mission de travailler pour les étudiants et la communauté
universitaire : «Rendre service, c'est dans nos fibres! s'exclame Lise. On
ne compte pas les heures.»
La retraite pour Lise Couture
Dès le 1er juillet, l'Université sera privée d'un des membres
de la joyeuse bande des Couture. Lise quittera son poste pour profiter de sa
nouvelle retraite. À quelques semaines de celle-ci, elle se dit fière
d'avoir travaillé à l'UdeS : «Ça m'a permis de me réaliser. L'Université a
été une deuxième famille pour moi, et mes années ici sont remplies de bons
souvenirs.»
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