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Liaison, 15 juin 2006

 

 
Lors de la Journée de l'environnement, Maryève et Yan Ferron, étudiant à la maîtrise en environnement, entourés d'enfants.

Lors de la Journée de l'environnement, Maryève et Yan Ferron, étudiant à la maîtrise en environnement, entourés d'enfants.

 


Station : Collique… Débarquement : 4 mois!

Étudiantes à la maîtrise en environnement, Maryève Charland-Lallier et Caroline Morin Savoie effectuent un stage de quatre mois à Collique, une municipalité en banlieue de Lima, capitale du Pérou. Le projet principal auquel elles prennent part vise l'implantation de latrines afin d'améliorer la salubrité dans une zone où l'accès au réseau d'aqueduc ne va pas de soi. Voici un aperçu de leur premier contact avec leur terre d'accueil.

MARYÈVE CHARLAND-LALLIER

4 juin, jour d'élections présidentielles… petites notes en aparté

Il y a aujourd'hui un mois que nous nous trouvons en sol péruvien. L'animation caractéristique des dernières semaines est décuplée en ce jour important pour les cinq années à venir : les élections présidentielles. Entre les slogans scandés par les deux «bunkers» des clans opposés situés à moins de 500 m les uns des autres dans la troisième zone de Collique, le peuple péruvien fait aujourd'hui son choix entre Amor por el Perú ou El cambio responsable. Ollanta ou Alan, la lutte est forte, même si le second l'emportera. Ollanta a l'appui des régions, mais dans un pays où la grande région de Lima comprend plus du tiers de la population, les voix n'ont pas le même poids!

Ici, il n'est pas question d'opinion politique ou de dépliant que je cherche à distribuer, la politique est complexe et c'est encore plus vrai en terre étrangère! Il s'agit seulement d'exposer que les slogans politiques et les noms des politiciens se côtoient, s'affrontent et sont omniprésents sur les maisons, dans les collines et sur les bordures élevées de la Tupac Amaru que nous parcourons toutes les semaines en combi, ces petites fourgonnettes servant d'autobus. Mais revenons en arrière…

Quand le luxe flirte avec la misère

Débarquer de l'avion un matin où le smog est en basse altitude, sentir l'odeur caractéristique de l'essence qui s'échappe des nombreuses voitures qui nous entourent, même au petit matin, se retrouver dans une circulation plutôt digne d'être nommée bordel organisé, voir les maisons et commerces colorés qui défilent sur le chemin et entendre le fourmillement incessant des acteurs du trafic, des chiens et des Péruviens souvent expressifs devant les gringas (étrangères), ça, c'est de la stimulation sensorielle! Notre arrivée s'est toutefois déroulée en douceur, sur des routes où la loi du fort règne. Dans ma tête rebondissaient ces quelques mots : «Nous sommes au Pérou!»

Nous avons eu droit à une acclimatation d'usage, dans un hôtel très bien où il y avait l'eau chaude et qui nous permettait de sentir, vers 20 h, la délicieuse odeur du pollo a la brasa (poulet à la braise) qui émanait du restaurant d'à côté. Nos petites escapades touristiques dans Lima et ses alentours nous ont rapidement mis en contact avec l'absence presque totale de zones tampons entre les quartiers atrocement riches et les ghettos défavorisés. Du palais présidentiel et la Place d'armes de Lima (ici, on dirait bien que chaque petite zone ou région habitée a sa place d'armes) aux quartiers les plus défavorisés, du Marriott Hotel de Miraflores au village de pêcheurs de Chorillos, les frontières sont bien minces.

Collique, terre d'accueil

Collique, c'est notre terre d'accueil, l'endroit où l'on vit, où l'on travaille. Une petite ville de 100 000 habitants comptant parmi les peuples les plus défavorisés de Lima. Les plus chanceux ont droit à l'alimentation en eau du réseau municipal trois heures par jour et complètent leurs besoins à l'aide d'un réservoir sur le toit. Dans la maison où j'habite, nous nous contentons des trois heures quotidiennes… au moins, nous sommes desservis! Quand les heures d'accès changent sans préavis, eh bien, on remet la douche (d'eau froide) au lendemain! De petites considérations qui, bien que répondant à un besoin essentiel d'étanche-soif, deviennent secondaires, font partie de la vie.

Collique, ce sont des collines brunes qui nous entourent, difficiles à gravir de par leur constitution de terre où les pierres ont une bien mince emprise. Sur les pentes, les petites maisons de briques ou de bois continuent toutefois à se construire. C'est l'une des régions les plus polluées du grand Lima, victime des vents dominants provenant de la capitale et des montagnes qui y font stagner l'air contaminé.

Collique, c'est surtout les gens que nous côtoyons dans les rues, au travail, dans nos familles. Ces personnes toujours souriantes, intéressées et qui souhaitent tant nous enseigner à danser! Ce sont ces enfants qui nous demandent comment est le Canada et ceux, plus rares, qui voudraient que nous les ramenions dans nos bagages. C'est une population où les hommes travaillent de longues heures, six jours par semaine. Ce sont des femmes qui se démènent avec les enfants et leurs devoirs, la maison et toutes les tâches que cela implique, les assemblées et les corvées des écoles ainsi que les ateliers et les réunions de leurs organisations respectives, oeuvrant majoritairement en santé. Et puis, ce sont des quantités de nourriture astronomiques pour nos appétits d'oiseaux, selon leurs dires. Une nourriture délicieuse dont les arômes ouvrent l'appétit, comme dans toute bonne «maison de parents», et ce, malgré le petit nombre d'ingrédients principaux : riz, poulet, patates!

Collique, ce sont des fêtes jusqu'au petit matin sans que les voisins en fassent tout un plat. Ce sont des maisons où, toutes lumières allumées, il n'est pas rare de voir ses occupants y danser. C'est le reggaeton (mélange de rap et reggae en espagnol) des mototaxis qui se mêle aux aboiements des chiens faisant trop souvent pitié à voir – mon chien du Québec serait ici considéré comme une princesse trop grasse aux muscles développés d'un haltérophile et au pelage reluisant à en faire mal aux yeux! Ce sont aussi les coqs qui chantent à toute heure du jour et de la nuit et non pas seulement à cinq heures du matin.

Collique, c'est une rue tranquille à l'heure du coucher de soleil que j'emprunte avant d'arriver chez moi, les rayons du soleil transperçant le brouillard et reflétant sur la colline surplombée d'une croix blanche.

Collique, dans le district municipal Comas, de Lima, au Pérou, c'est notre chez-nous depuis plus d'un mois jusqu'à la mi-août et il y a tant à dire déjà! C'est qu'on s'y plaît…

Hector l'artiste fait étalage de ses talents au foot.
Hector l'artiste fait étalage de ses talents au foot.

 

Collique et ses maisons.
Collique et ses maisons.

 

Des oiseaux se reposent sur un bateau de pêcheurs à Chorrillos.
Des oiseaux se reposent sur un bateau de pêcheurs à Chorrillos.

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