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Liaison, 25 mai 2006
Visite du directeur du Centre d'études québécoises de
Liège
Un Belge à la défense
de la culture québécoise
ROBIN RENAUD
Le directeur du Centre d'études québécoises de Liège en Belgique,
Jean-Pierre Bertrand, était à Sherbrooke le 27 avril pour participer à un
colloque consacré au poète, romancier et essayiste Jacques Brault,
coorganisé par la professeure Nathalie Watteyne. Cet ardent défenseur de la
culture québécoise considère qu'une telle activité confirme les liens qui
continuent de se tisser entre l'Université de Sherbrooke et celle de Liège.
Un accord stratégique de collaboration a été signé en 2004 par les deux
institutions.
Collaboration Sherbrooke-Liège
«Il est clair que l'existence du Centre d'études québécoises de Liège,
ainsi que l'accord stratégique qui unit Liège et Sherbrooke permettent des
rapprochements, tout en favorisant la mobilité étudiante et professorale»,
estime Jean-Pierre Bertrand. Selon lui, Sherbrooke et Liège partagent
certains traits communs. Dans les deux cas, on y trouve des universités de
taille comparable dotées d'une vocation régionale forte. Pour Jean-Pierre
Bertrand, plusieurs disciplines universitaires profitent également
d'ententes de collaboration. «C'est le cas bien sûr en lettres et
communications, mais aussi en pédagogie, en droit et en génie, par exemple.»
Spécialiste de la littérature française du XIXe et XXe siècle,
Jean-Pierre Bertrand s'est dit ravi de pouvoir participer à un colloque sur
la littérature québécoise à Sherbrooke, alors que l'an dernier, plusieurs
spécialistes québécois étaient invités à Liège pour une rencontre consacrée
à Gaston Miron.
Monter au créneau
Belge d'origine, Jean-Pierre Bertrand s'est porté à la défense de la
littérature québécoise en mars dernier. Il a répliqué aux propos de l'auteur
David Homel qui, dans une lettre d'opinion publiée en France, a qualifié la
littérature québécoise de produit culturel non exportable. «Oui, je suis
monté au créneau. Il fallait rétablir les faits, et je crois qu'une telle
affirmation reposait sur un jugement faux ou à tout le moins, peu juste. Je
déplore qu'on présente la littérature comme une marchandise, mais j'ai
néanmoins rappelé que la littérature québécoise était certainement
exportable, puisque les Hébert, Ducharme et Miron sont effectivement
exportés, et publiés par des maisons d'édition parisiennes. En fait, en
Belgique on est hypersensible à ce genre de chose parce que la
reconnaissance de notre littérature est aussi – pour d'autres raisons – une
question d'actualité.»
Traits communs
Le Centre d'études québécoises de Liège a été créé en 1977 et a été le
premier du genre à voir le jour en Europe. Cela s'explique notamment par la
similitude des contextes sociopolitiques belge et québécois, estime son
directeur : «La Belgique et le Canada sont des pays biculturels qui vivent
des problématiques politiques qui peuvent parfois se ressembler. Le Centre
d'études québécoises se veut un lieu d'animation de la recherche
universitaire. Au départ, les domaines de la langue et de la littérature
étaient à l'avant-plan et plus tard, les sciences politiques ont pris de
l'importance. Aujourd'hui, le Centre voit à la mise en valeur de tous les
domaines de recherche où les québécois se démarquent.» M. Bertrand espère
voir les projets de collaboration se multiplier ces prochaines années entre
Sherbrooke et Liège.
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Jean-Pierre Bertrand, directeur du Centre d'études québécoises de
Liège (Belgique).
Photo : Roger Lafontaine |