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Liaison, 25 mai 2006

 

 
Vincent Martin, finissant au baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire (BEPP), et David Bessette, étudiant en troisième année au BEPP, discutent de leur réalité distinctive avec le professeur Laurent Theis, responsable du projet de supervision des séminaires et des stages du groupe d'étudiants.

Vincent Martin, finissant au baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire (BEPP), et David Bessette, étudiant en troisième année au BEPP, discutent de leur réalité distinctive avec le professeur Laurent Theis, responsable du projet de supervision des séminaires et des stages du groupe d'étudiants.

Photo : Roger Lafontaine.

 


Enseigner au primaire, c'est aussi une affaire de gars!

SYLVIE SAINT-LAURENT

Le domaine de l'enseignement au préscolaire et au primaire attire peu d'hommes. En effet, ceux-ci ne forment que 6 à 9 % des quelque 200 personnes à être admises au programme de baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire chaque année. Fait encore plus troublant, 30 à 40 % d'entre eux abandonnent le programme en cours de route.

Pour contrer ce fort taux d'abandon des étudiants masculins, le Département d'enseignement au préscolaire et au primaire (DEPP) a formé un comité chargé de se pencher sur la question. Dans cette optique, Laurent Theis, le plus jeune des professeurs au DEPP, a mis sur pied une mesure novatrice avec un groupe de six étudiants masculins de deuxième, troisième et quatrième années. Le projet consistait à donner la chance à un groupe d'étudiants d'échanger, au cours des séminaires associés aux stages, sur leur expérience comme stagiaires masculins dans un milieu à majorité féminine. Au début, son projet a soulevé quelques réticences de la part des intervenants du milieu, tant au sein des collègues étudiants que des enseignants. «Ce n'était pas tout le monde qui croyait que l'on devait faire ça, regrouper les gars, mais à la fin, les commentaires étaient plutôt positifs», mentionne le jeune professeur.

Développer un sentiment d'appartenance

Le principal but du projet, qui s'est déroulé au cours de l'année scolaire 2005-2006, était de vérifier si une telle mesure serait propice à aider les étudiants à développer un sentiment d'appartenance au programme. En les regroupant pour les séminaires, lieu privilégié d'échanges, le jeune professeur voulait permettre d'ouvrir des discussions sur des sujets qui touchent spécifiquement le vécu masculin. «Au début de leur formation, les gars sont très enthousiastes à être entourés de filles. Ils me disent : “C'est super! Je suis seul de gars avec 40 filles!”», rapporte Laurent Theis. Mais après quelque temps, ils éprouvent de la difficulté à se reconnaître dans le programme, dans la culture féminine du milieu.

Au cours de l'année 2004-2005, alors qu'il supervisait un groupe formé de trois filles et quatre garçons, le professeur Theis avait noté que les discussions qui avaient lieu pendant les séminaires ne portaient pas sur les mêmes sujets que lorsqu'il y avait une majorité de filles et cela se répercutait positivement sur les stages des garçons.

Une approche différente de l'enseignement

Laurent Theis fait de la supervision de stages depuis près de 5 ans. Il constate que les hommes vivent une problématique à part et ont une vision de l'enseignement au préscolaire et au primaire qui est différente de celle des femmes. Ils ont une façon distincte de faire les choses, d'intervenir auprès des jeunes enfants, et ces différences représentent un apport important qu'il faut valoriser dans le monde scolaire à l'élémentaire.

Les étudiants qui ont fait partie du projet ont donc eu l'occasion d'échanger sur des problématiques particulières à leur expérience. Par exemple, lors du premier séminaire, une discussion s'est engagée sur la question des contacts physiques avec de jeunes enfants. Selon Laurent Theis, ce sujet, qui préoccupait les étudiants, n'aurait jamais été abordé dans un groupe comptant aussi des étudiantes.

À une autre occasion, tous les étudiants masculins du programme ont été invités à participer à un séminaire auquel prenait part une des personnes chargées de la réforme des programmes d'enseignement au préscolaire et au primaire au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. De l'avis du professeur Theis, là encore, les discussions « entre gars » se sont révélées très enrichissantes.

Participant au projet, Vincent Martin, étudiant de quatrième année et finissant, affirme que l'expérience lui a été particulièrement utile. «L'idée de pouvoir s'exprimer entre membres de notre “minorité visible”, soit les hommes dans le monde de l'éducation, m'a souri dès le début.» Il a aussi apprécié la participation des invités masculins aux séminaires et les échanges entre étudiants de niveaux différents : «Les invités masculins que le professeur nous a présentés lors de certaines rencontres nous ont permis de prendre connaissance de la diversité de points de vue en lien avec notre domaine de formation universitaire. De plus, le fait que ce projet soit «interdegré», c'est-à-dire qu'il intègre des étudiants des différentes années de formation du programme, a été une idée inspirante et profitable.» Tommy Brouillette confirme lui aussi que l'expérience a été des plus enrichissantes : «L'un des principaux avantages de ces rencontres fut les contacts que nous pouvions établir avec les étudiants des autres années du BEPP. Comme nous sommes peu nombreux, il est vraiment agréable de rencontrer d'autres gars afin de discuter de notre profession.» L'étudiant ajoute : «J'aurais aimé pouvoir vivre cette expérience plus tôt dans mon bac afin de pouvoir discuter avec des étudiants plus expérimentés.»

Laurent Theis tient cependant à souligner que cette mesure, à elle seule, est insuffisante pour régler le problème du taux élevé d'abandon et que d'autres solutions devront être apportées si l'on veut freiner le décrochage et convaincre les gars de demeurer en enseignement au préscolaire et au primaire.

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