Liaison, 4 mai 2006
Nouvelle maîtrise en sciences humaines des religions
Étudier les enjeux soulevés par
la diversité culturelle et religieuse
STÉPHANIE RAYMOND
Turban sur la tête ou kirpan dans la poche, tribunaux d'arbitrage
islamiques, salles de prière dans les écoles… La diversité culturelle et
religieuse au Canada soulève des enjeux sociaux nouveaux et de plus en
plus nombreux. Étudier ces enjeux et trouver des pistes de solution, voilà
le nouveau mandat de la maîtrise en sciences humaines des religions
offerte par la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie.
«Si les conflits qui découlent de la diversité religieuse et culturelle
ont jusqu'ici été réglés le plus souvent par la voie judiciaire, il est
sans doute souhaitable qu'à brève échéance, les règles de cohabitation
soient définies par les citoyens plutôt que par les tribunaux. Mais encore
faut-il bien saisir la complexité de cette nouvelle réalité», explique le
professeur Claude Gélinas, directeur du programme. C'est dans cette
optique que la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie vient de
réviser son programme de maîtrise en sciences humaines des religions,
«afin de l'orienter précisément vers l'étude des enjeux socionormatifs
soulevés par la diversification du paysage culturel au pays et la volonté
légitime des groupes religieux d'exprimer leur particularisme».
La maîtrise en sciences humaines des religions ne comporte plus
désormais qu'un seul cheminement, de type recherche. Si la thématique des
enjeux sociaux reliés à la diversité religieuse se veut centrale, les
étudiantes et étudiants qui le souhaitent pourront approfondir d'autres
aspects du phénomène religieux dans une perspective anthropologique ou
sociologique.
«Rappelons que parallèlement à la théologie, qui s'intéresse davantage
à l'étude de la doctrine propre à une religion donnée, les sciences
humaines des religions cherchent à comprendre la complexité des rapports
que les sociétés entretiennent avec la religion, souligne le professeur
Gélinas. Les sciences humaines des religions privilégient une approche
critique face aux phénomènes religieux. Nous étudions la religion en tant
que mode d'expression social, à l'aide d'un regard extérieur.»
En lien avec les activités du SODRUS
En plus d'être d'une actualité brûlante, la thématique du programme de
maîtrise s'inscrit en complémentarité avec les activités du groupe de
recherche Société, droit et religions de l'Université de Sherbrooke (SODRUS),
qui est constitué de chercheuses et chercheurs en théologie, en
anthropologie, en droit et en sciences politiques. Ces chercheurs
travaillent à définir un nouveau modèle de gestion de la diversité
culturelle et religieuse au Canada, qui se voudrait une voie mitoyenne
entre un multiculturalisme et un cadre normatif «canadien» absolus. Les
étudiantes et étudiants qui s'inscriront dans la nouvelle maîtrise
pourraient ainsi participer aux travaux de l'équipe à titre d'assistants
de recherche, le SODRUS et ses membres ayant obtenu plusieurs subventions
de recherche au cours de la dernière année.
Le nouveau programme peut intéresser des étudiantes et étudiants
provenant de diverses disciplines des sciences humaines et sociales, de
même que des gens qui œuvrent ou souhaitent œuvrer dans des milieux de
travail où la diversité culturelle et religieuse pose de nouveaux défis.
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