Liaison, 13 avril 2006
Sur la piste des réfugiés, un projet surprenant
des étudiantes et étudiants en politique appliquée
Vivre deux jours dans la peau d'un réfugié
STÉPHANIE RAYMOND
Vivre 40 heures dans la peau d'un réfugié, voilà l'aventure peu banale
que proposent à la communauté universitaire et à la population une
quinzaine d'étudiantes et d'étudiants du baccalauréat en études politiques
appliquées, dans le cadre du projet Sur la piste des réfugiés.
Toute personne intéressée à vivre l'aventure peut réserver l'une des 60
places sur le site
www.pisterefugies-2006.ca. D'autres activités – conférences, forum
d'information et pièce de théâtre – seront également offertes.
L'événement se déroulera les 1er, 2 et 3 mai 2006 derrière
la Faculté d'administration, alors qu'une parcelle de terrain sera
transformée en véritable camp de réfugiés, avec tentes et équipements
d'usage. Pendant 40 heures, les participants traverseront les périples de
l'exil et comprendront la vie précaire qui règne au sein des camps. Un
scénario plein de rebondissements a été prévu par les étudiants, et chaque
personne recevra une fiche qui lui expliquera son identité fictive. Les
participants auront également l'occasion de se familiariser avec l'action
des travailleurs humanitaires et le travail accompli au sein des
différents organismes régionaux et nationaux.
Un projet destiné à se répéter
Ce projet étudiant a débuté l'an dernier à l'Université Laval. «Le but
est de faire le tour des universités canadiennes qui sont membres du
réseau Droits et démocratie au cours des prochaines années, afin de
sensibiliser la population au sort des réfugiés et des personnes
déplacées, explique Maude Hébert, étudiante et directrice du projet. Cette
année, le projet est monté à l'Université de Sherbrooke, et à l'Université
Laval.»
En 2004, on comptait plus de 40 millions de réfugiés et de personnes
déplacées dans le monde. Plus particulièrement, la ville de Sherbrooke
accueille chaque année entre 300 et 400 réfugiés. «Encore aujourd'hui,
plusieurs préjugés circulent autour de la situation des personnes
réfugiées. Or, en vivant dans la peau d'un réfugié et en étant informé de
leur situation, les participants seront plus aptes à saisir la vie d'une
personne immigrante ayant le statut de réfugié», poursuit Maude Hébert.
L'entrée au camp de réfugiés sera interdite aux gens non inscrits, afin
de conserver l'atmosphère qui sera créée. Une visite sera cependant
offerte au grand public, durant laquelle les réfugiés déserteront
l'emplacement pour laisser toute la place aux visiteurs et aux
journalistes.
D'autres activités au menu
D'autres activités viendront se greffer à l'expérience du camp, au
foyer du Centre culturel : des conférences d'intervenants auprès de
réfugiés, un forum d'information avec kiosques pendant les trois jours et
une pièce de théâtre sur la réalité des camps de réfugiés à travers le
regard des enfants, création du Théâtre des petites lanternes. Les détails
sont disponibles sur le site Internet de l'événement, à
www.pisterefugies-2006.ca. De plus, des étudiants du baccalauréat en
enseignement au secondaire feront la tournée des écoles de la région afin
de sensibiliser les jeunes à la cause des réfugiés.
Ce projet se prépare depuis avril 2005 et est chapeauté par la
délégation Droits et démocratie de l'UdeS. Le comité organisateur
travaille également en collaboration avec plusieurs partenaires locaux et
nationaux qui offrent des services indispensables aux réfugiés.
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