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Liaison, 13 avril 2006

 

 
Nathalie Fortier, enseignante de la classe régulière de 3e année, Pierrette Gendron, enseignante de la classe spéciale à l'école Sainte-Famille de Sherbrooke, et la professeure Julie Myre-Bisaillon, responsable du projet Pour une meilleure préparation à l'intégration, entourent Anthony, le grand gagnant de cette collaboration.

Nathalie Fortier, enseignante de la classe régulière de 3e année, Pierrette Gendron, enseignante de la classe spéciale à l'école Sainte-Famille de Sherbrooke, et la professeure Julie Myre-Bisaillon, responsable du projet Pour une meilleure préparation à l'intégration, entourent Anthony, le grand gagnant de cette collaboration.

Photo : Roger Lafontaine

 


La réussite, un pas à la fois

ISABELLE HUARD

Avec l'intégration scolaire grandissante des élèves en difficulté d'apprentissage et d'adaptation, le rôle des différents acteurs scolaires gravitant autour de cette clientèle est appelé à se transformer. Bien que la tâche des enseignants soit de plus en plus complexe, les tendances actuelles en enseignement et en adaptation scolaire suggèrent une collaboration de tous les instants pour aider les enseignants à intervenir adéquatement auprès des élèves en difficulté et ainsi, prévenir l'échec scolaire.

L'organisation des services pour les élèves présentant des troubles sévères de la communication a récemment été modifiée afin de répondre aux besoins grandissants dans les écoles de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke. Ainsi, l'école Sainte-Famille est devenue un lieu favorable pour l'implantation d'un point de service afin de répondre à ce modèle privilégié par le ministère de l'Éducation.

Un projet novateur

Financé par le ministère de l'Éducation et la Direction de l'adaptation scolaire et sociale, le projet Pour une meilleure préparation à l'intégration se veut novateur dans la mesure où la préparation à l'intégration a été peu étudiée et que cette préoccupation est soulevée par les enseignants en adaptation scolaire qui sont titulaires de classes spéciales et qui doivent préparer l'intégration de leurs élèves. De plus, l'intégration étant préparée, les chances qu'elle soit réussie augmentent.

C'est ainsi que dans un projet de collaboration, des élèves scolarisés en classe spéciale ont, pendant la première année du projet, intégré la classe ordinaire pour tous les apprentissages en mathématiques. Cette intégration partielle, dans laquelle les élèves étaient accompagnés de leur titulaire de la classe spéciale, a eu des retombées très positives.

Ce bel exemple de collaboration entre l'Université et le milieu scolaire vise le renouvellement des pratiques éducatives quant à l'intégration scolaire et au soutien à l'enseignement et suscite le développement de nouvelles approches et interventions auprès d'élèves handicapés ou en difficulté.

La professeure Myre-Bisaillon, responsable du projet, s'est entourée de personnes fort dynamiques de façon à former une équipe multidisciplinaire en adaptation scolaire et sociale. En plus de Claudine Mary et de Guadalupé Puentes-Neuman, toutes deux professeures en adaptation scolaire et sociale, elle s'est adjoint deux étudiantes à la maîtrise en adaptation scolaire et sociale, soit Émilie Fontaine et Danielle Rod à titre d'assistantes de recherche, chargées du suivi du projet dans le milieu scolaire, du soutien aux enseignants et de l'analyse des données.

Le présent projet présente déjà des retombées positives, et ce, à plusieurs niveaux. Pour l'école, une réelle collaboration s'est installée entre les enseignants des classes d'adaptation scolaire et des classes ordinaires, qui vivent l'intégration au quotidien. Pour les élèves handicapés et en difficulté, toutes les conditions favorables pour une intégration réussie ont été mises en place. Enfin, pour l'Université, la formation des étudiantes et étudiants, en partenariat avec le milieu scolaire, s'est avérée constructive au niveau de l'intégration scolaire d'élèves présentant des troubles sévères de la communication et du soutien à l'enseignement auprès de ces élèves.

Le cas d'Anthony

Anthony est un enfant très dynamique qui aime apprendre et qui a un bon support de ses parents. Il sait qu'il présente un trouble du langage et il en est conscient. L'an dernier, alors qu'il était scolarisé en classe spéciale, les amis du programme régulier se sont moqués de lui. Cette situation lui a fait de la peine, mais il a passé par-dessus et a recommencé à lever la main en classe. Aujourd'hui, grâce à la collaboration de différents acteurs (professeures et étudiantes à la maîtrise en adaptation scolaire et sociale de l'UdeS, directeur d'école, spécialistes, enseignantes des classes de communication et des classes d'intégration), de ses parents et surtout grâce à sa force de caractère, Anthony a intégré la classe régulière de 3e année à temps plein.

Une expérience d'intégration enrichissante

Pierrette Gendron, l'enseignante de la classe spéciale qui a vécu l'intégration partielle avec Anthony, considère que cette expérience a été extrêmement positive : «Le premier impact sur ma pratique enseignante a été de voir évoluer un groupe du régulier et la façon dont les élèves cheminent dans ce programme. J'ai apprécié de voir que les parents étaient «partie prenante» de la décision, en sachant qu'ils allaient avoir à mettre beaucoup d'efforts pour soutenir et encadrer Anthony.»

Elle poursuit : «Ce n'est pas le fait de s'intégrer socialement qui aide l'élève, c'est vraiment le fait de faire partie d'une unité. Quand il s'agit de s'intégrer socialement, les enfants ont le réflexe de se regrouper avec ceux qu'ils connaissent le plus. Selon mon expérience, il faut vraiment vivre des choses dans la même classe pour fraterniser. Le fait que le titulaire suive l'élève dans la classe d'intégration a grandement favorisé l'intégration d'Anthony, mais cela aurait également pu être une éducatrice ou un autre membre du personnel qui le connaît bien.»

Selon Pierrette Gendron, comprendre les principes favorables pour l'intégration d'un enfant comme Anthony est primordial. Faire preuve d'ouverture, avoir une attitude d'accueil et créer un environnement sécurisant pour l'enfant sont autant d'éléments favorisant son intégration.

Nathalie Fortier, enseignante de la classe ordinaire dans laquelle Anthony est maintenant intégré, est également très fière des résultats obtenus : «Anthony a pris la routine comme tous les autres élèves. Le travail à la maison est bien encadré par les parents et il n'a donc pas eu besoin de mesures spécifiques depuis son intégration dans ma classe. Cette année, il a été nominé au gala des Bravos, je l'ai beaucoup valorisé et nous l'avons applaudi dans la classe. Il était très fier et les élèves le trouvaient chanceux de vivre cette expérience. Le reste de la classe lui a donc vraiment accordé son crédit. Je n'ai jamais eu conscience de discrimination par rapport à l'intégration d'un élève. Le milieu de l'école contribue beaucoup à cette situation, il y a des Afghans dans la classe et des élèves en difficulté d'apprentissage.»

Elle poursuit : «Anthony est l'un des élèves les plus forts en mathématiques, et cette force permet de balancer les faiblesses qu'il peut avoir dans d'autres matières. Également, il a une excellente mémoire, ce qui lui permet de se rappeler tout ce qui se dit en géographie et en histoire. Je ne m'inquiète aucunement pour lui.»

Anthony est lui aussi très content d'avoir intégré sa classe régulière : «J'aime ça travailler avec mes amis et avec Nathalie parce qu'elle est gentille. Je trouve difficile la géographie, l'histoire, l'anglais, le français, mais pas les mathématiques! Dans la classe de Nathalie, c'est vraiment les mathématiques que j'aime le plus parce que je suis bon. Je sais toutes les réponses tout de suite, des fois il y a juste deux ou trois élèves qui peuvent dire la réponse avant moi. Je ne fais pas beaucoup d'erreurs, j'ai même des A dans mon bulletin. J'aime aussi quand l'école se termine parce que je peux jouer avec mes chats.»

Parce qu'après tout, il n'y a pas que l'école dans la vie, n'est-ce pas Anthony?

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