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Liaison, 13 avril 2006

 

 
Le site a été conçu par le professeur Léon Robichaud, du Département d'histoire et de sciences politiques, en collaboration avec l'historienne Denyse Beaugrand-Champagne (2e à gauche).

Le site a été conçu par le professeur Léon Robichaud, du Département d'histoire et de sciences politiques, en collaboration avec l'historienne Denyse Beaugrand-Champagne (2e à gauche).

 


La gouverneure générale inaugure le site Internet

La torture et la vérité : Angélique et l'incendie de Montréal

Caroline Dubois

La gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a inauguré le 7 avril le nouveau site Internet Les Grands Mystères de l'histoire canadienne qui présente le récit véridique de Marie-Josèphe-Angélique, une esclave noire accusée par la rumeur publique d'avoir causé l'incendie de Montréal en 1734. Lancé au Centre d'histoire de Montréal en présence du maire de Montréal, Gérald Tremblay, dans le cadre d'un hommage à Angélique, ce site bilingue a été réalisé grâce à la participation de l'Université de Sherbrooke et du ministère du Patrimoine canadien.

Visant à susciter l'intérêt des élèves ainsi que du grand public pour l'histoire canadienne, le site pédagogique La torture et la vérité : Angélique et l'incendie de Montréal examine les circonstances entourant la condamnation à mort de Marie-Josèphe-Angélique. Les visiteurs sont invités à jouer le rôle d'historiens-détectives en menant leur propre enquête et en dégageant leur interprétation des faits, approfondissant aussi leurs connaissances sur la vie quotidienne des Canadiennes et Canadiens en Nouvelle-France.

Offert dans les deux langues officielles, le dernier-né de la série Les Grands Mystères de l'histoire canadienne a été conçu par l'historienne Denyse Beaugrand-Champagne, auteure du livre Le procès de Marie-Josèphe-Angélique publié en 2004, et par le professeur Léon Robichaud, historien à l'Université de Sherbrooke et spécialiste du multimédia et de l'histoire de la Nouvelle-France.

Une histoire méconnue et fascinante

Basé sur les manuscrits d'époque, le site d'Angélique nous fait découvrir les pratiques judiciaires françaises, l'interrogation sous la torture, l'esclavage, les relations interraciales, la vie quotidienne et les tensions entre voisins au temps de la Nouvelle-France. «Une histoire très puissante, affirme le professeur Léon Robichaud, car elle nous plonge au cœur de la société coloniale de l'époque.»

Le 10 avril 1734, un incendie se déclare dans une maison située dans ce qui est aujourd'hui le Vieux-Montréal. En quelques heures, 46 maisons et l'hôpital sont détruits par les flammes. On pointe du doigt une esclave noire, Marie-Josèphe-Angélique. «Deux mois avant l'incendie, elle avait tenté de s'enfuir vers les colonies anglaises avec son amant, explique l'historienne Denyse Beaugrand-Champagne. On a donc rapidement conclu qu'elle avait mis le feu à la maison de sa maîtresse pour couvrir une nouvelle fuite en compagnie de son amant, libéré de prison deux jours plus tôt.»

À une époque où la justice se veut expéditive et spectaculaire, le procès s'enlise pendant deux mois. Aucune preuve ne vient appuyer la rumeur. «Le 4 juin, ajoute Denyse Beaugrand-Champagne, sur la seule déclaration tardive et mystérieuse d'une fillette de cinq ans, Angélique est condamnée à mort alors qu'elle a toujours clamé haut et fort son innocence. Ce n'est que sous la torture qu'elle admettra sa culpabilité.» Angélique est pendue publiquement, et sa dépouille brûlée. Les autorités ferment le dossier.

Mis en ligne le 1er avril, le site permettra aux visiteurs de tirer leurs propres conclusions. «Ils pourront consulter eux-mêmes les témoignages et les interrogatoires, continue le professeur Léon Robichaud. Les visiteurs découvriront aussi les particularités de la justice française de l'époque et exploreront différents aspects de la société montréalaise sous le régime français. Chacun tentera de déterminer si la torture a fait ressortir la vérité. En somme, Angélique aura-t-elle été rebelle, victime ou bouc émissaire?»

Un projet pédagogique

Au cours de la cérémonie, la gouverneure générale a exprimé son grand intérêt à honorer la mémoire d'Angélique en lançant ce nouvel outil pédagogique qui cherche à stimuler l'imagination des élèves, des enseignants et de tous les Canadiens et Canadiennes. À travers le destin de Marie-Josèphe-Angélique, ce projet national et bilingue dévoile une page mystérieuse de notre histoire tout en enseignant la diversité canadienne selon les époques.

La série Les Grands Mystères de l'histoire canadienne fait revivre des événements de l'histoire du Canada dont la cause ou le dénouement sont équivoques. Ce projet est le fruit d'un partenariat entre une trentaine de professeurs et d'étudiants provenant des universités de Sherbrooke, de Victoria et de Toronto. En 2005-2006, ces trois universités ont reçu une subvention de 457 023 $ du ministère du Patrimoine canadien par l'entremise du Fonds des partenariats de Culture canadienne en ligne pour concevoir trois nouveaux mystères multiculturels, dont celui d'Angélique. Les Grands Mystères sont codirigés par le professeur John Lutz, de l'Université de Victoria, la professeure Ruth Sandwell, de l'Université de Toronto, et par le professeur Peter Gossage, du Département d'histoire et de sciences politiques de l'Université de Sherbrooke, auteur d'un mystère consacré à Aurore l'enfant martyre.

Bien que ludiques, les sites consacrés aux mystères de l'histoire canadienne se veulent d'abord et avant tout éducatifs. Ils offrent un outil pédagogique structuré et convivial aux enseignants des niveaux secondaire et collégial de partout à travers le Canada. Les mystères sont accompagnés d'un Guide pédagogique qui aide à bien structurer leur approche de l'histoire à travers les thématiques abordées. Les élèves développent ainsi des compétences critiques pour évaluer les preuves et les documents, pour bâtir des stratégies de recherche et pour développer une pensée historique.

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