Médaille d'argent au concours Bora-Laskin et victoire au concours de la
coupe Gale
Les étudiants de la Faculté de droit accumulent
les succès canadiens en matière de plaidoirie
STÉPHANIE RAYMOND
Est-ce les succès des Canadiens aux derniers Jeux olympiques qui ont
inspiré les athlètes de la plaidoirie que sont les étudiants de la Faculté
de droit de l'UdeS? En deux participations aux plus importants concours de
plaidoirie interuniversitaire au Canada en février, deux victoires : une
médaille d'argent pour le meilleur mémoire au concours de droit
constitutionnel Bora-Laskin et rien de moins que la 1re place au
concours de droit pénal de la coupe Gale.
3e victoire d'une
université québécoise francophone en 33 ans
Neuf étudiants de la Faculté de droit ont remporté la coupe Gale dans le
cadre du plus ancien concours de plaidoirie interuniversitaire canadien, qui
avait lieu du 24 au 26 février au palais de justice Osgoode Hall de Toronto.
C'est la 3e fois seulement en 33 ans d'existence de ce concours
qu'une université francophone québécoise repart avec les grands honneurs.
L'événement rassemblait 17 universités canadiennes. Les étudiantes et
étudiants de la Faculté de droit de l'UdeS ont remporté la 1re
place grâce à la qualité de leur mémoire ainsi qu'à leur prestation lors de
la plaidoirie. Le mémoire a été rédigé par Jean-Emmanuel Beaubrun,
Marie-Josée Bergeron, Andy Drouin, Pierre-Alexandre Krupa, Jean-Michel
Labrosse, Daniel Laine, Dominic Martin, Mylène Mastrostefano et Julie
Vincent. De ce nombre, quatre ont été choisis pour plaider à Toronto :
Jean-Emmanuel Beaubrun, Jean-Michel Labrosse, Daniel Laine et Dominic
Martin.
En ronde préliminaire, le quatuor a disposé de l'équipe de l'UQAM et de
celle de l'Université du Nouveau-Brunswick avant de terminer 1er lors
de la finale à quatre équipes devant UBC, Calgary et Osgoode Hall.
Vivacité d'esprit et sens juridique
Les participants devaient défendre ou attaquer une décision récente de la
Cour suprême : les policiers ont-ils le droit de demander à un conducteur
s'il a pris de l'alcool avant que celui-ci n'ait recours aux services d'un
avocat?
Les plaidoiries d'une heure se sont faites dans la langue maternelle des
étudiants grâce à un système de traduction simultanée, devant trois membres
de la magistrature. «Nos étudiants se sont démarqués par leur capacité de
dialoguer avec les juges et de répondre à leurs questions avec vivacité
d'esprit. Ils ont aussi fait preuve d'un esprit juridique très développé»,
affirme le professeur Simon Roy, de la Faculté de droit, superviseur de
l'équipe avec Stéphanie Landry, chargée de cours en droit pénal.
Bora-Laskin : du succès encore une fois
Sarah-Anne Barriault-Poulin, Julie-Kim Godin, Catherine Gourdeau, Angie
Paquin et Christine Poulin, étudiantes de 3e année, ont remporté
la médaille d'argent dans la catégorie Mémoire au 21e concours
pancanadien de plaidoirie Bora-Laskin, qui a eu lieu à l'Université
Dalhousie d'Halifax du 16 au 18 février. Le concours regroupait 18 facultés
de droit canadiennes.
Les étudiantes ont reçu en octobre le sujet du jugement qu'elles devaient
défendre ou attaquer. Les mémoires et plaidoiries suivent la forme prescrite
par la Cour suprême du Canada, et chaque tandem dispose de 44 minutes pour
faire valoir sa position devant une formation de trois juges. Le concours
Bora-Laskin est le seul du genre où chaque équipe doit présenter au moins un
plaideur dans la langue officielle qui n'est pas celle de leur université.
C'est Catherine Gourdeau qui a plaidé en anglais pour l'UdeS.
La cause à défendre était basée sur un cas véritable défendu à la Cour
d'appel de l'Ontario. «Une certaine madame Bovary souhaitait utiliser le
sperme de son beau-frère âgé de 45 ans à des fins de services de
reproduction assistée. Son mari est infertile, mais elle tient à ce que son
enfant ait un lien génétique avec lui, explique Sarah Anne Barriault Poulin.
Toutefois, le règlement sur le sperme exclut les donneurs ayant plus de
40 ans.»
«Nous avons recommencé à participer au concours il y a huit ans, et
depuis nous remportons des prix environ une année sur deux, indique le
professeur Sébastien Lebel-Grenier, superviseur de l'équipe. Les étudiantes
ont bien compris la question de droit et ont pu bâtir une argumentation
solide. Elles ont du talent et ont travaillé fort.»
«La plus belle expérience de mon bac»
«Le Laskin est la plus belle expérience de mon bac, affirme Julie-Kim
Godin. Il m'a permis de combiner les aspects théorique et pratique du droit.
J'ai appris à représenter les intérêts d'un client, à rédiger un mémoire et
à développer un style persuasif et efficace. Le concours nous a également
appris à vraiment travailler en équipe. Qui plus est, l'événement lui-même a
permis de rencontrer des étudiants de partout au Canada. J'ai aussi eu
l'occasion de discuter avec plusieurs avocats et juges dans un cadre
informel.»
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