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Liaison, 9 mars 2006
Symposium sur les planifications
fiscales audacieuses
CATHERINE LABRECQUE
La Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques a tenu un
symposium sur les planifications fiscales audacieuses le 18 janvier au Club
St-James de Montréal. Les panélistes ont échangé leurs points de vue sur le
thème Planifications fiscales audacieuses et risques inhérents : le
Canada aurait-il avantage à profiter d'outils mis au point chez certains
de ses partenaires commerciaux? L'événement a permis d'examiner des pistes
de solutions potentielles pour le Canada.
Plus de 120 personnes ont assisté au symposium, qui a regroupé huit
panélistes représentant des sommités dans le milieu du droit fiscal, de
l'économie et de la comptabilité. «Cette rencontre se voulait une occasion
de réflexion et de débat sur la politique fiscale relative aux
planifications fiscales “créatives” des sociétés dans le contexte de
l'évitement fiscal, particulièrement au plan international», explique Gilles
Larin, titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances
publiques. «L'objectif était d'évaluer de façon comparée les développements
législatifs et administratifs importants aux États-Unis, au Royaume-Uni et
en Australie, pour en tirer si possible des leçons pour la politique fiscale
canadienne.»
Pour être considérée comme audacieuse, une planification fiscale doit,
selon l'Agence du revenu du Canada, être dénuée de réalité économique ou
commerciale, menée uniquement pour obtenir un résultat fiscal et porter
atteinte à l'intégrité de la législation fiscale. «C'est une technique
visant à réduire le fardeau fiscal en utilisant la loi d'une façon, qui sans
être illégale, n'était pas prévue par le législateur», poursuit Gilles Larin.
Selon le titulaire de la Chaire, les planifications fiscales audacieuses
tendent à s'amplifier au Canada et à travers la planète. Au Canada, pour
l'année 2001-2002, 735 M$ ont été recouvrés relativement à l'évitement
fiscal. Aux États-Unis, des pertes ont été estimées en 2003 à 85 milliards
de dollars américains, sur plus d'une dizaine d'années. En Australie, les
pertes estimées en 2003 se chiffrent à au moins 1,7 milliard de dollars.
«La mondialisation des entreprises et la complexité des lois fiscales
pourraient notamment expliquer la croissance du phénomène. Il s'agit d'un
sujet d'actualité qui touche tous les contribuables. Personne n'est
intéressé à payer plus d'impôts qu'il ne le devrait», relève le professeur
Larin. Pour contrer ce phénomène, l'Agence du revenu du Canada a créé
en 2005 onze centres d'expertise qui visent à s'attaquer à des cibles
précises en faisant appel à des groupes de travail multidisciplinaires.
Le symposium visait également à relever et expliquer la nature
des risques inhérents aux planifications fiscales audacieuses pour les
contribuables, les conseillers fiscaux et l'administration fiscale.
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Le professeur Gilles Larin, titulaire de la Chaire de recherche en
fiscalité et en finances publiques. |