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Liaison, 9 mars 2006
Entrevue avec le doyen Daniel Proulx
Droit vers l'innovation et la consolidation
KARINE BERNIER
En devenant doyen de la Faculté de droit, à l'été 2004, Daniel Proulx est
en quelque sorte revenu chez lui. Après avoir obtenu son baccalauréat à
l'Université de Sherbrooke, il a poursuivi ses études à Montréal pour
ensuite enseigner à l'Université d'Ottawa.
Aujourd'hui de retour à l'UdeS, le spécialiste du droit constitutionnel
vise à renforcer les nombreux développements qu'a connus la Faculté de droit
depuis ces cinq dernières années. «On est présentement dans une phase de
consolidation avec la récente expansion de nos programmes d'études»,
explique Daniel Proulx, qui entend relever encore plusieurs défis tournés
vers l'innovation.
Il poursuit ainsi les réalisations de son prédécesseur, Louis Marquis,
qui a dirigé la Faculté de droit dans une phase de renouvellement. En
augmentant le nombre de programmes d'études et en développant les études
supérieures, il a créé des formations uniques et actuelles qui répondent à
la complexité du monde juridique, du monde des affaires et du monde des
biotechnologies. Le présent doyen garde donc le cap sur l'avenir et est
déterminé plus que jamais à ce que la Faculté de droit continue de s'ouvrir
sur le monde.
«L'avenir de la Faculté, mentionne Daniel Proulx, passe par le
recrutement de nouveaux professeurs.» D'ailleurs, six nouvelles recrues ont
joint les rangs du corps professoral de la Faculté de droit en 2005 et trois
autres sont attendues pour juin 2006. Le doyen mise donc sur le recrutement
de jeunes professeurs talentueux pour appuyer ses nouveaux programmes
d'études et ainsi attirer de nombreux étudiants et étudiantes. À ce propos,
ils sont plus de 1000 à étudier aux trois cycles en droit à l'Université de
Sherbrooke, et ce nombre ne cesse de croître.
Une vision du droit élargie
Avec les exigences du marché actuel et de demain, les prochains
professionnels du droit devront être davantage qualifiés et capables de
travailler en équipe avec d'autres spécialistes de diverses disciplines. La
Faculté de droit a fait œuvre de visionnaire en mettant sur pied, il y a
20 ans, un programme pluridisciplinaire de pointe en droit et politiques de
la santé. Depuis, afin de bien préparer les étudiantes et étudiants en droit
à cette nouvelle réalité, le nombre de programmes de ce type de la Faculté a
littéralement explosé ces dernières années, et ce n'est qu'un début. «La
Faculté, indique le doyen, a élargi la vision du droit en ajoutant des
programmes multidisciplinaires.»
C'est dans cette perspective que la Faculté de droit, en collaboration
avec la Faculté d'administration, a créé le programme de baccalauréat en
droit (LL.B.) avec maîtrise en administration des affaires (MBA). Les deux
programmes, offerts en régime coopératif, sont suivis de façon intégrée sur
une période de quatre ans. L'Université de Sherbrooke est donc la première
institution de langue française à offrir au Québec cette double formation
sur un mode intégré en droit et en administration des affaires. La Faculté
de droit participe également depuis 2005 au programme de 2e cycle
en intégrité financière de la Faculté d'administration et elle est sur le
point de renouer sa collaboration avec celle-ci dans le cadre de la maîtrise
en fiscalité.
Dernièrement, une autre innovation en matière de programmes
multidisciplinaires a vu le jour. La Faculté de droit, en collaboration avec
la Faculté des sciences, offre un nouveau programme unique au Canada. En
effet, le programme de droit avec cheminement en biotechnologie a fait place
à une formation qui mène à une double diplomation : un baccalauréat en droit
avec cheminement en biotechnologie, combiné à une maîtrise en biologie avec
cheminement en biotechnologie moléculaire et droit. Ce programme intégré
s'étale sur neuf sessions. Un besoin important de juristes spécialisés en
biotechnologie sur le marché est à l'origine de cette formation qui permet
de s'orienter vers une pratique générale du droit ou une pratique
spécialisée en biotechnologie.
Afin de mieux préparer les étudiantes et étudiants à la pratique, la
Faculté de droit a mis sur pied un baccalauréat en régime coopératif. Ce
nouveau programme à valeur ajoutée accueille depuis la session
d'automne 2005 une trentaine de candidats. L'Université de Sherbrooke est la
seule au Québec et l'une des deux au Canada à offrir le baccalauréat en
droit avec alternance de sessions d'études (six) et de sessions de stage
(trois). Ce programme témoigne du dynamisme et de l'audace de la Faculté de
droit.
Une position de leader
Récemment, la Faculté de droit a fait ses preuves sur la scène
internationale. «Nous sommes la référence au Québec en matière de prévention
et règlement des différends», explique le doyen. En effet, le programme de 2e cycle
en prévention et règlement des différents a contribué au programme de
médiation judiciaire créé par la juge Louise Otis, de la Cour d'appel du
Québec. Ce programme de notoriété internationale a reçu pas moins de
70 juges de 22 pays lors d'une conférence internationale à Montréal en
octobre 2005. Plusieurs professeurs de la Faculté de droit, en collaboration
avec les juges de la Cour d'appel, de la Cour supérieure et de la Cour du
Québec, ont donc offert leur expertise pour la direction du programme
pédagogique lors de cette formation qui éveille présentement l'attention de
plusieurs pays européens.
En ce qui a trait à la formation notariale, «nous venons tout simplement
de réinventer la formule», lance le doyen. Comme le Campus de Longueuil
offre la possibilité d'ouvrir des programmes innovants de 2e cycle,
la Faculté de droit a décidé de lancer en septembre 2005 un programme inédit
de formation notariale axée sur les TIC, sur la nouvelle pédagogie par
situations professionnelles et sur l'exercice en cabinet de notaires réalisé
pendant l'année de formation notariale plutôt qu'après. Ce concept
révolutionnaire, qui allie théorie et pratique et qui a reçu l'accueil
enthousiaste de la Chambre des notaires, positionne dorénavant l'Université
de Sherbrooke en tant que leader dans ce domaine en plein essor.
À l'instar de son université, la Faculté de droit cherche par ailleurs
des alliés pour ouvrir des programmes conjoints de 2e
cycle dans ses créneaux stratégiques. «Si tout va bien, avance le doyen,
nous offrirons dès septembre 2006 aux étudiants du programme de 2e
cycle en droit transnational la possibilité de poursuivre leurs études à
Montpellier et d'obtenir ainsi une double maîtrise», indique le doyen.
D'autres projets de partenariat sont d'ailleurs dans ses cartons parce que
l'aspect international soulève de plus en plus d'intérêt chez les étudiants
et les professeurs, en plus de provoquer des retombées non négligeables pour
la Faculté.
Longtemps perçue comme étant uniquement préoccupée par la formation
purement professionnelle permettant d'accéder au Barreau et à la Chambre des
notaires, la Faculté de droit est aujourd'hui en pleine mutation. Elle
participe dorénavant et de brillante façon au développement du savoir
juridique : non seulement y offre-t-on désormais des programmes de recherche
à la maîtrise et au doctorat, mais de plus en plus de professeurs obtiennent
des subventions, sont actifs dans des groupes de recherche et publient de
façon régulière. Ainsi, entre l'automne 2004 et l'automne 2005, les
professeurs de la Faculté ont publié à eux seuls pas moins de 10 ouvrages et
traités sur des questions fondamentales en droit, en plus de soutenir deux
revues scientifiques distinctes : la Revue de droit de l'Université de
Sherbrooke et la Revue de PRD.
«En somme, conclut le doyen avec enthousiasme, la Faculté de droit a plus
que jamais le vent dans les voiles!»
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Le doyen de la Faculté de droit, Daniel Proulx.
Photo : Roger Lafontaine
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