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La Rochelle, la cité des marins de France
Étudiant à la maîtrise en génie mécanique et passionné de voile,
Mathieu Chagnon est stagiaire chez Océa, une entreprise française qui
dessine des voiliers de course en haute mer et axe ses recherches sur le
développement de matériaux et de technologies de pointe. Il partage avec les
lecteurs de Liaison ses impressions de voyage chez nos cousins français,
dont ici sa visite récente du port de La Rochelle.
MATHIEU CHAGNON
Décidément, ce stage est bien! Non seulement il me permet de rencontrer
un paquet de gens passionnés de voile et de mer, mais il me donne aussi
l'occasion de visiter la côte atlantique française car les chantiers navals
qui travaillent avec nous se trouvent disséminés entre le bassin d'Arcachon
et la Bretagne. Mais je ne fais pas que travailler, et pendant les week-ends
(comme on dit en France!), j'en profite pour me promener un peu. C'est comme
ça que je me suis rendu à La Rochelle, il n'y a pas si longtemps, juste pour
visiter.
Quand je suis entré dans la vieille ville, je me suis dirigé vers les
trois tours de garde. Comme les deux premières étaient fermées aux
visiteurs, je me suis rabattu sur la troisième, la Tour de la lanterne,
connue comme le premier phare d'Europe. La lanterne a tantôt servi de base
militaire tantôt de prison pour les marins. C'est aujourd'hui un musée assez
bouleversant car on peut y voir, gravées sur les murs intérieurs, les
inscriptions laissées par les prisonniers. Moi qui ne suis pas
particulièrement féru d'histoires anciennes, j'ai lu celles des corsaires
hollandais, des pirates anglais, des prisonniers de guerre espagnols et des
mutins français qui ont été emprisonnés pendant plus de trois siècles. Trois
siècles de prisonniers qui racontent chacun leur histoire sur le même mur,
ça vous rapproche une humanité! Ça me laisse aussi songeur d'avoir pu lire
dans des mots gravés dans la pierre les mêmes incertitudes, les mêmes
rancœurs, les mêmes désespoirs que ceux que tant de gens vivent aujourd'hui.
On dit que la technologie change, mais que les gens restent les mêmes, c'est
vrai.
En sortant de la Tour de la lanterne, j'ai marché vers le vieux port et
là, en regardant les bateaux (rien ne change avec moi), j'ai distingué une
vielle coque en bois blanc, recouverte et de toute évidence pourrie.
Incroyable! devant moi se trouvait la Calypso, le plus fameux navire
océanographique au monde! Alors là, je ne vous raconte pas le moment
émouvant quand j'ai revu défiler dans ma mémoire et mon imagination les
héros de ma jeunesse (ok, ok, je suis un peu bizarre), le capitaine Cousteau
et son équipe d'aventuriers scientifiques. J'ai encore les encyclopédies et
les films chez moi! La Calypso est aujourd'hui une épave, j'ai trouvé
ça désolant de la voir dans cet état… Tous les rêves semblent avoir une fin,
j'imagine que c'est un peu ça.
Au quai d'à côté, j'ai trouvé Joshua, le voilier de Bernard
Moitessier, le premier marin à faire un tour du monde en solo et sans
escale. On le surnomme le vagabond des mers du Sud. Ce gars-là était assez
spécial aussi, il était parti à l'aventure à l'occasion de la première
course autour du monde en solo et sans escale, le Golden Globe. Arrivé aux
trois quarts de son parcours, sûr de gagner par une large avance, il a
décidé que ce n'était que vanité des hommes de défier la mer pour des
records (il n'avait pas nécessairement tort). Alors, plutôt que de remonter
l'Atlantique vers Southampton, il a continué sa route et entamé un deuxième
tour du monde pour finalement s'arrêter à Tahiti! Un vrai marin, vous me
direz, mais aussi un homme hypersympathique. Certains de ses récits se
trouvent sur les rayons de la Bibliothèque des sciences humaines de
l'Université de Sherbrooke. Je vous recommande Vagabond des mers du Sud,
vous serez immédiatement conquis!
Aujourd'hui, ces bateaux ne naviguent plus et le port des Minimes est
rempli de voiliers de plaisance car la voile occupe tout le monde ici. À
déambuler dans les rues avoisinant la côte, j'y ai vu Temenos, l'un
des 60 pieds qui prendra part au prochain Vendée Globe. J'y ai aussi vu une
bonne vingtaine de «minis», ces bateaux de 6,5 m qui courent la
Mini-Transat, cette course qui rallie La Rochelle à Salvador de Bahia, au
Brésil, en passant par les Canaries. Vous savez, c'est la course à laquelle
a participé Damien De Pas? (Damien est venu à Sherbrooke à l'occasion des
grands explorateurs, une conférence tenue il y a deux ans…)
Bon, voilà pour les nouvelles, sinon tout va bien. La prochaine fois, je
vous parle un peu du Vendée Globe… à bientôt!
Le vieux port de La Rochelle – une image typique des vieilles villes
françaises qui bordent la côte.
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Après avoir mangé, l'aquarium de La Rochelle se révèle comme la 8e
merveille du monde. On peut y rester pendant des heures, mais on ne peut
pas y nager : il y a des requins.
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Les marchés sont aussi un grand classique français.
Je les trouve un peu moins intéressants
que les boulangeries parce qu'il faut généralement
faire cuire ce qu'on y achète avant de pouvoir manger. |
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