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Liaison, 9 mars 2006

 

 
Le professeur de théologie Patrick Snyder ainsi que la chargée de cours Martine Pelletier agiront comme guides historiques lors d'une soirée de lecture de lettres d'amour échangées au XIIe siècle entre le grand rhéteur Pierre Abélard et son élève Héloïse, le 21 mars.

Le professeur de théologie Patrick Snyder ainsi que la chargée de cours Martine Pelletier agiront comme guides historiques lors d'une soirée de lecture de lettres d'amour échangées au XIIe siècle entre le grand rhéteur Pierre Abélard et son élève Héloïse, le 21 mars.

Photo : Roger Lafontaine

 


Héloïse et Abélard : une histoire
d'amour singulière au Moyen-Âge

ROBIN RENAUD

«À son étoile la plus claire dont les rayons m'ont charmé naguère : qu'elle brille d'un éclat perpétuel tel qu'aucun nuage ne puisse l'assombrir. Puisque c'est toi, ma très douce dame, qui me l'a enseigné ou, pour mieux dire, puisque la flamme très brûlante de l'amour m'y oblige, ton bien-aimé n'a pu s'empêcher, à défaut de sa présence, de te saluer comme il peut, par le truchement d'une lettre.» Ainsi s'exprime au XIIe siècle le grand rhéteur Pierre Abélard (1079-1142), lorsqu'il s'éprend de sa plus brillante élève : Héloïse (1101-1164). D'amour charnel au départ, leur relation se tissera finement et se transformera pour adopter une dimension spirituelle. Le professeur Patrick Snyder ainsi que Martine Pelletier, qui enseignent tous deux à la Faculté de théologie, d'éthique et de philosophie (FATEP), préparent une soirée qui sera consacrée à présenter ce que plusieurs considèrent comme le plus grand amour spirituel de l'histoire de l'Occident.

S'appuyant sur une correspondance riche et éclairante qui permet de bien saisir la relation singulière entre les deux amoureux, quelques membres de la communauté universitaire seront appelés à faire lecture des lettres du célèbre couple, le 21 mars, dans les murs de la Belle Chapelle de Sherbrooke, située au 500 rue Murray.

Une passion charnelle et spirituelle

«Abélard et Héloïse, c'est une histoire d'amour intime devenue publique avec la parution de certaines de leurs lettres, indique Patrick Snyder. Ce qui est nouveau, c'est que l'an dernier, certaines lettres dont l'origine était contestée ont été attribuées au couple, un homme et une femme qui se sont aimés et qui se sont engagés dans la vie spirituelle et religieuse en fin de parcours. D'une certaine manière, ils ont sublimé l'amour physique dans l'amour spirituel. Abélard se destinait à la vie religieuse et trônait à son époque au sommet de l'intelligentsia parisienne. Héloïse, jeune étudiante, possédait une grande culture et une intelligence hors du commun, qui sera reconnue par le milieu intellectuel de l'époque, surtout composé d'hommes», poursuit-il.

Abélard a 39 ans lorsqu'il rencontre Héloïse, alors âgée de 16 ans. Il est embauché par l'oncle de cette dernière, Fulbert, pour parfaire son éducation. Voulant s'assurer d'être en contact intime avec la jeune fille, Abélard prétexte un emploi du temps très chargé, et obtient de s'installer dans la maison familiale, Fulbert laissant au professeur toute autorité sur sa nièce.

«On assiste au départ à un subterfuge d'Abélard qui souhaite vivre un amour physique avec son élève, ajoute Martine Pelletier. Il l'avoue même à un ami dans une lettre. Au début, Héloïse reproche à son maître d'être trop porté sur la chose, de ne pas l'aimer comme elle le souhaite. Elle désire échanger davantage sur des réflexions philosophiques et spirituelles. Pourtant les circonstances de la vie vont faire en sorte qu'Abélard devienne amoureux fou d'Héloïse, séduit par sa vivacité intellectuelle.»

Un clin d'œil aux Correspondances d'Eastman

La soirée du 21 mars est une activité-bénéfice qui vise à supporter l'organisation des Correspondances d'Eastman. Quatre couples de lecteurs vont se succéder en présentant des échanges tirés de lettres choisies. Les Abélard seront interprétés par le professeur Louis Vaillancourt, de la FATEP, Claude Boucher, professeur retraité, Jean-Marc Chaput, du Bureau de la registraire, et André Poulin, des Correspondances, tandis que les Héloïse seront campées par Isabelle Provencher, la professeure Nathalie Watteyne, du Département des lettres et communications, Marie Gratton, professeure retraitée, ainsi que Nicole Fontaine, de la Société des nuits d'Eastman. Pour leur part, Martine Pelletier et Patrick Snyder agiront comme guides historiques en illustrant le contexte des passages lus. «Nous avons eu l'idée de proposer cette activité à la communauté universitaire car nous y voyons un événement positif qui parle d'amour et qui rejoint nos thèmes de recherche», signale le professeur Snyder. «Le concept de l'amour auquel Abélard et Héloïse ont réfléchi ensemble correspond bien à la quête d'absolu qui marque le XIIe siècle. La réflexion qu'ils ont initiée exerce une influence encore aujourd'hui. On y parle d'estime entre des êtres humains égaux, de respect, de réciprocité et de dialogue. Abélard a trouvé dans le regard d'Héloïse quelqu'un qui l'encourage à aspirer à plus que ce qu'il est lui-même. Il s'agit d'une idée qui aujourd'hui nous paraît très contemporaine, mais qui est tout à fait nouvelle au Moyen-Âge», conclut Martine Pelletier. Cette activité-bénéfice est parrainée par Jean Desclos, vice-recteur à la communauté universitaire.

Les idéateurs de la soirée espèrent créer une ambiance agréable et propice à la réflexion, à l'occasion de l'arrivée du printemps. Les billets au coût de 1  $ peuvent être réservés en composant le 450 297-2265.

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