Simulation de l'Organisation des États américains
Des apprentis diplomates à l'oeuvre en République
dominicaine
MARIE CLAUDE DUSSAULT
Dix étudiantes et étudiants de l'Université de Sherbrooke s'adonnent ces
jours-ci aux derniers préparatifs avant de s'envoler pour Santo Domingo, en
République dominicaine. L'objectif de ce voyage? Le groupe représentera l'UdeS
lors d'une simulation interuniversitaire de l'Assemblée générale de
l'Organisation des États américains (OEA).
Pendant cinq jours, du 5 au 10 mars 2006, les étudiants représenteront un
pays membre de l'OEA et devront défendre les intérêts de celui-ci au
meilleur de leurs capacités. La délégation se joindra à plus de
200 étudiantes et étudiants provenant de différentes universités d'Amérique.
Au moment de mettre sous presse, le groupe ignorait encore quel État il
allait devoir représenter. Les étudiants avouent avoir hâte que
l'Organisation des États américains leur attribue un pays. En effet, pour
être en mesure de donner une bonne performance tout au long de la
simulation, les délégués doivent étudier scrupuleusement les intérêts du
pays en question et la position diplomatique qu'ils devront adopter par
rapport aux différentes thématiques abordées au cours de la simulation.
Les étudiantes et étudiants sont divisés en cinq commissions, qui
traitent chacune d'un sujet précis. Parmi ceux-ci, on retrouve les affaires
économiques et sociales (droits des femmes, égalité entre les sexes),
l'éducation, la science et la culture, les affaires juridiques ainsi que les
affaires administratives et budgétaires.
Une équipe motivée
La majorité des participants à la simulation étudient en sciences
politiques, mais quelques-uns d'entre eux évoluent plutôt à la Faculté de
droit. «J'aimerais éventuellement faire carrière en droit international.
C'est donc l'approche internationale et diplomatique de l'Organisation des
États américains qui est venue me chercher», affirme Marianna Ruspil,
étudiante en droit.
Vanessa Quellos, qui poursuit un baccalauréat en études politiques
appliquées, souligne quant à elle : «Toute personne qui étudie en politique
devrait participer à une simulation du genre pour acquérir une expérience
concrète.» L'étudiante envisage de poursuivre ses études à la maîtrise, mais
n'a pas arrêté de décision à ce sujet. La simulation lui permettra de voir
si ce domaine l'intéresse vraiment.
Les deux jeunes femmes en sont à leurs premières armes en simulation
diplomatique. Elles avouent avoir été tentées par l'expérience après s'être
fait pressentir par des étudiants ayant pris part à la simulation de l'OEA
en 2003, dernière année où l'Université de Sherbrooke a participé à cet
événement. La motivation et l'enthousiasme avec lesquels ceux-ci parlaient
de leur expérience a convaincu illico les étudiantes de se joindre à
l'aventure.
Trilinguisme obligatoire
Pendant cinq jours, les étudiantes et étudiants devront négocier avec
leurs pairs d'autres universités en anglais et en espagnol, les deux langues
officielles de l'Organisation des États américains. Pour cette raison, les
étudiants ont dû passer un test de classement pour s'assurer qu'ils
possédaient tous au moins une très bonne base en espagnol, aux dires de
Marianne Ruspil. Cinq d'entre eux sont d'ailleurs d'origine hispanophone, et
un autre a vécu quelques années en Espagne, où il s'est découvert une
véritable passion pour la culture espagnole. Cette maîtrise de la langue de
Cervantes est d'autant plus importante que la simulation se déroule en
République dominicaine.
Le fait de devoir négocier dans une autre langue représente un défi
évident pour les délégués. Selon Isidore Mayaka, le plus grand défi des
négociations est toutefois de réussir à faire valoir son point de vue tout
en écoutant ce que les représentants des autres pays ont à proposer. Cet
étudiant à la maîtrise en enseignement de l'histoire favorise une approche
constructive, à la fois ferme et ouverte aux autres.
Les étudiants admettent aussi être un peu angoissés à l'idée de devoir
présenter devant l'assemblée les résolutions finales adoptées par leur
commission. Pour Vanessa Quellos, cependant, il s'agit d'un stress positif.
L'étudiante espère que ceci la poussera à donner le meilleur d'elle-même
durant les négociations.
Retour à la une |