Liaison, 23 février 2006
Groupe d'information et d'échange sur l'image
corporelle et l'estime de soi
Aimer son corps… c'est possible!
MARIE CLAUDE DUSSAULT
Comment une femme peut-elle apprécier le reflet que lui renvoie chaque
jour son miroir quand les médias véhiculent une image tordue de la femme
parfaite? Comment répondre aux standards de beauté de plus en plus
exigeants? Janie Poudrier souhaite offrir des réponses positives et
motivantes à ces questions. Cette étudiante au baccalauréat en service
social animera un groupe d'information et d'échange sur l'image corporelle
et l'estime de soi à compter du 27 février.
Partager sa réalité
«Aujourd'hui, 95 % des femmes ne correspondent pas aux standards de
beauté que l'on voit par exemple dans les magazines ou dans la publicité.
Ces standards exercent une pression énorme sur beaucoup de femmes. Plus
que jamais, je constate qu'il y a un réel besoin pour un groupe du genre :
les femmes souhaitent échanger et partager leur vécu», explique Janie
Poudrier, stagiaire au Centre de santé des femmes de l'Estrie, où auront
lieu les rencontres du groupe.
L'étudiante désire rejoindre toutes les femmes qui souhaitent
développer une meilleure estime d'elles en leur permettant d'échanger avec
d'autres femmes et en leur apprenant à entretenir un rapport positif avec
leur corps. Elle espère également pouvoir instaurer de nouveaux critères
de beauté plus sains.
Parmi les thèmes qui seront abordés, on retrouve les standards de
minceur, l'impact des pressions sociales sur l'estime de soi,
l'appréciation du corps, le plaisir ainsi que l'affirmation de soi. Un fil
conducteur lie les six rencontres : le partage et la discussion. «Ces deux
valeurs sont primordiales pour le Centre de santé des femmes de l'Estrie,
qui privilégie une approche féministe de la santé. Je souhaite évidemment
conserver cette approche au cours des rencontres», ajoute Janie Poudrier.
Changer les mentalités
Le groupe de discussion s'inscrit dans une mouvance plus large : un
projet de sensibilisation et de mobilisation lancé au printemps 2004 par
le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes (RQASF).
Ce projet vise d'une part à amener les Québécoises à adopter un esprit
critique par rapport à leur corps, aux méthodes de transformation
corporelle et aux stéréotypes qui leur sont imposés. D'autre part, il
s'adresse aussi aux publicitaires et aux travailleurs de l'industrie de la
beauté. Le RQASF les invite à opter pour la diversité en présentant des
images de femmes diversifiées, plus représentatives de la réalité.
L'organisme dénonce, entre autres, l'hypersexualisation des jeunes femmes,
la publicité sexiste et le manque d'encadrement des pratiques de chirurgie
esthétique.
L'étudiante espère que ce projet de sensibilisation portera fruit :
«C'est le début d'un mouvement, c'est sûr, on ne s'attend pas à changer
l'inconscient collectif, mais si ça peut inciter ne serait-ce qu'un
magazine ou un commerçant de cosmétiques à modifier l'image qu'il véhicule
des femmes, ce sera déjà un grand pas.»
Quant au groupe d'information et d'échange, Janie Poudrier désire qu'il
soit, pour les participantes, «le début d'une conscientisation, d'une
démarche qui les mènera à un bien-être dans leur corps et leur esprit en
général».
Le groupe de discussion se réunira tous les lundis soir, du 27 février
au 3 avril, au Centre de santé des femmes de l'Estrie. Il en coûte 20 $
pour six rencontres. On peut s'inscrire par téléphone au 564-7885.
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