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Liaison, 9 février 2006
La FEUS caresse de gros projets pour 2006
CHANTAL NORMANDIN
Huit mois après la fin d'une grève étudiante de six semaines, un bilan
s'impose pour la Fédération étudiante de l'Université (FEUS). L'hiver
dernier, une grande partie de la population étudiante a interrompu ses
activités pour exiger du gouvernement provincial qu'il rétablisse l'ancien
régime de prêts et bourses. Sans pour autant reléguer aux oubliettes ses
revendications quant au financement de l'éducation supérieure, la FEUS
s'attaque cette année à de nouveaux projets, notamment le réinvestissement
de ses propres fonds, la révision du système coopératif et la construction
de logements sociaux.
La mobilisation : lentement mais sûrement
La grève étudiante de l'an dernier a constitué un point tournant pour le
mouvement étudiant sherbrookois. La FEUS, tout au long du débrayage, a
toujours laissé les diverses associations du campus se prononcer sur la
continuité de ce dernier. Elle a cependant encouragé la mobilisation dès le
départ : «La population étudiante devait faire valoir ses droits devant le
gouvernement! Une compression dans les prêts et bourses défavorise les plus
démunis d'entre nous», confie Pierre-Luc Gagnon, président actuel de la FEUS.
À l'issue d'une campagne d'information débutée en septembre 2004, la grève
n'a été déclenchée qu'en février. Le mouvement s'est amplifié lentement et
en bout de piste, les grévistes ont gagné leur pari et récupéré les fonds
réclamés. Évidemment, la situation a provoqué des remous. Une grande part du
travail fut d'équilibrer les débats et de fournir de l'information
pertinente à toute la population. Les étudiantes et étudiants semblent
aujourd'hui plus attentifs aux différents projets amorcés par leurs
associations étudiantes et par la fédération.
Les projets ne manquent pas
Le réinvestissement de ses surplus constitue maintenant le principal
cheval de bataille de la FEUS. Parmi les diverses options envisagées, la
construction d'un pub universitaire semble la solution la plus profitable.
Elle doit cependant faire l'objet d'une étude de marché approfondie. Le
Markus, l'association de marketing, s'est occupé de cet aspect, tandis que
l'Université appuie la fédération en fournissant les services de Jacques
Legault, qui s'implique dans l'administration du projet.
L'ouverture d'un pub universitaire entraînerait des avantages certains
selon la FEUS. Les responsables veulent ainsi créer des emplois pour la
communauté étudiante et lui allouer la majorité des profits engendrés. On
entend aussi inclure toute la communauté universitaire dans le processus :
«C'est un projet intégrateur qui resserrerait les relations sur le campus»,
assure le président de la fédération.
La FEUS se fait un point d'honneur de servir en premier lieu la cause
étudiante. Plusieurs mémoires sont en préparation, entre autres sur le
logement social et l'amélioration du régime coopératif. On désire optimiser
la qualité de la formation et des services. Des liens avec plusieurs
associations hors campus sont aussi tissés, en vue d'étendre le rayonnement
de la FEUS. Préoccupée par la cause des jeunes en général, l'association
étudiante compte aller rejoindre le plus grand nombre d'entre eux en Estrie.
50 ans de militantisme étudiant
Même si le roulement d'équipe ponctuel entrave le travail des membres de
la FEUS, celle-ci compte sur ses employés permanents pour assurer un suivi.
Rapidement, s'en viennent la refonte des règlements généraux, le congrès de
la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la stratégie
jeunesse du gouvernement libéral. De plus, un événement spécial reste à être
planifié afin de souligner le 50e
anniversaire du mouvement étudiant à l'Université de Sherbrooke.
De manière plus générale, la FEUS affiche régulièrement ses couleurs sur
le campus lors de maints événements : le spectacle de la rentrée, le
carnaval, le FEUStival durant la session d'été. Toutes ces activités
permettent à la fédération de rester vivante à l'esprit des étudiantes et
étudiants. C'est là son principal défi : chaque session, les encourager à
s'impliquer de plus en plus et attiser leur désir de faire changer les
choses.
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Pierre-Luc Gagnon, président de la FEUS : «La fédération se
préoccupe des étudiants, mais aussi de tous les jeunes en Estrie!»
Photo : Roger Lafontaine |