Liaison, 9 février 2006
Opération Sherbrooke 2006
Former une relève pour le débat parlementaire
ROBIN RENAUD
Pour ou contre la nationalisation de l'eau? Faut-il abolir le monopole
de la SAQ? Devrait-on faire plus de place au privé dans le réseau de la
santé? Autant de questions qui pourraient animer les échanges de la
trentaine de débatteurs qui prendront part au championnat
interuniversitaire de débats, qui aura lieu sur le Campus principal ce
samedi 11 février. Plusieurs universités seront représentées lors de la
rencontre organisée par la Société des débats de l'Université de
Sherbrooke et appelée Opération Sherbrooke 2006.
Le débat de style parlementaire est très populaire dans les universités
au Canada anglais ainsi qu'ailleurs dans le monde, et la Société des
débats de l'Université a été le premier club de débat d'une université
francophone au Canada à devenir membre de la Canadian University Society
for Intercollegiate debate, en mars 2004. Depuis la création de la Société
des débats de l'UdeS, des étudiantes et étudiants se sont entraînés à
débattre, lors de rencontres ayant lieu en général une fois par semaine.
Nancy Coutu, étudiante en droit, est la directrice du tournoi. Elle
explique que les débatteurs réunis pour des confrontations de deux contre
deux doivent être particulièrement alertes : «L'une des deux équipes
représente le gouvernement. C'est elle qui initie le débat en lançant une
proposition de son choix. Le rôle de l'équipe adverse est de trouver
rapidement des arguments pour défaire l'idée de ses opposants. Puisque les
thèmes ne sont connus qu'à la dernière minute, les participants doivent
être à la fois astucieux et démontrer un grand sens de l'improvisation.»
Le but de la rencontre du 11 février est avant tout pédagogique et
prendra une forme différente de celle des autres tournois. Plutôt que
d'avoir des équipes fixes, les débatteurs changeront de partenaire à
chaque débat. Chaque débatteur recevra dès son arrivée le vendredi soir la
liste des gens avec qui il débattra durant la fin de semaine, de façon à
préparer adéquatement les propositions. L'événement comptera cinq débats,
dont deux le vendredi soir. Chaque débatteur occupera durant la fin de
semaine chacune des positions, soit président, premier ministre, député de
l'opposition, ministre de la couronne et chef de l'opposition.
Alors que certains tournois exigent que les participants débattent
aussi en anglais, la rencontre du 11 février présentera des débats
uniquement en français. Il y aura un mélange de recrues et de vétérans
parmi les participants : «La rencontre nous donnera l'occasion de former
des équipes comprenant un débatteur d'expérience, avec un joueur qui en
est à ses premières armes, souligne Nancy Coutu. Cela permettra aux
nouveaux joueurs de prendre de l'assurance en peaufinant leur tactique.»
Une place pour la légèreté
Les grands thèmes sociaux et politiques seront sans doute abordés lors
des différents échanges qui auront lieu. Toutefois, les débatteurs ont
aussi le loisir d'amener des propositions plus légères, voire comiques, ce
qui peut changer la dynamique des joutes. «En fait, le choix des questions
débattues relève des joueurs, mais les équipes ne représentent pas un
parti ou une cause, explique Nancy Coutu. L'organisation se veut
apolitique. Il est clair que lors des échanges, on peut voir si un joueur
est davantage à gauche ou à droite dans ses arguments, mais les
participants doivent être capables de défendre une idée et son contraire,
que ce soit sur une question très sérieuse ou sur une proposition plus
amusante.»
Les débatteurs seront notés sur une base individuelle. Toutefois, les
notes de tous les débatteurs d'un même établissement scolaire seront
comptabilisées de façon à obtenir la moyenne collective. Il n'y aura pas
de juge attitré pour l'événement; chaque participant jugera un débat
durant la fin de semaine.
Les personnes qui souhaitent assister à l'activité sont invitées à
communiquer avec les responsables à l'adresse
sdus@USherbrooke.ca.
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