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Liaison, 26 janvier 2006

Texte à lire, plus tard…

Psychologue invité : Danny Rochefort

Fini la procrastination. Ça y est, je plonge! Je commence : un, deux, trois, go!

TIC…

Avant de m'attaquer à la tâche proprement dite, je prépare mon espace de travail. En effet, il est inconcevable de respecter ma résolution du travail assidu et discipliné dans un tel environnement.

…TAC!

Je commence le tri des multiples documents qui jonchent mon pupitre, conférant au tout, du moins dans mon esprit, l'air d'un bureau où plusieurs dossiers transigent.

TIC…

Parmi l'amoncellement de papier et d'encre, je vise les exemplaires des derniers numéros du journal dans lesquels j'avais ciblé quelques articles à lire en profondeur. D'un geste de main effréné – le temps presse – je sélectionne les journaux des mois antérieurs et les lance dans la boîte à récupération. Mon regard poursuit ce geste de soulagement et se pose sur le titre de cet article qui trône sur la pile de documents à recycler. Les mots m'interpellent, ils me rappellent l'importance de bien m'informer pour être bon citoyen.

…TAC!

Je ressuscite le papier et me plonge dans la lecture du texte.

TIC…

Récapitulons. Je dois écrire un article. Je dois tout d'abord me discipliner pour affronter ce travail et tous les autres qui m'attendent. Pour commencer du bon pied, je dois avant tout aménager un espace de travail convenable. Avant d'aller plus loin dans ce rangement, il y a ce texte que je dois lire avant d'envoyer le papier se faire ramollir. Cependant, être bon citoyen implique beaucoup plus que lire et comprendre, je dois aussi…

…DRING!

Sauvé par le tintamarre du téléphone : il y a Grégoire qui demande de l'aide pour l'installation de son ordinateur. Serviable, je veux lui donner un coup de main.

Fuite vers un monde plus gratifiant

Voilà donc que je rends service à l'ami. Le temps cesse de compter à présent. En déséquilibre sur un pied, la tête et le bras derrière son bureau à connecter cette damnée carte de son, dans une position on ne peut moins confortable, je retrouve le bonheur de la satisfaction. Je me sens utile et efficace.

Avant de suivre mon ami vers ce 5 à 7 où d'autres profitent déjà du repos mérité, j'ai une courte pensée – tic-tac! – pour le travail inachevé qui m'attend sur mon bureau. Grâce aux amis, je réussis à repousser en arrière-plan cette intrusion de morale dans ma conscience.

Un instant de lucidité

Quelques heures plus tard, me voilà assis au bar à attendre qu'on m'offre le service. Je scrute les différentes bouteilles d'ivresse et puis soudainement, les deux pupilles de mes yeux frappent l'horloge.

BANG!

Elle est flanquée là, directement en face. Le mouvement de sa trotteuse me rappelle combien le temps est lourd lorsque j'ai ce travail en tête. Chaque fois que j'essaie de m'y mettre, je ne me sens pas concentré, je me dis que ce sera plus facile une autre fois ou je trouve quelque chose de mieux à faire. C'est bien simple, ce travail représente un poids très lourd! C'est bien normal que je ne veuille l'affronter. En effet, je voudrais que cet article soit riche, nuancé et inspiré. Les étapes pour arriver à un tel résultat son infinies! Quoi que je fasse, je serai déçu. Derrière mes aspirations idéalistes, ma mémoire émotive sait bien que mon travail n'apporte jamais une satisfaction complète. Voilà donc la source de cette apathie, de ce dégoût et de cette paralysie que je ressens face à ce genre de tâche : je n'ai pas le goût de faire quelque chose qui sera à coup sûr insatisfaisant!

Ou encore, lorsqu'un travail fait à la dernière minute donne un bon résultat, je me trouve flatté en songeant à la qualité du travail qui aurait été fait à l'avance. Ainsi, je préserve mes idéaux en évitant de me commettre et de rencontrer la valeur réelle de mon travail.

Une stratégie différente

TIC! Je transforme mes attentes en objectif réalisable en une heure.

TAC! J'accepte que ce ne soit pas parfait et je commence immédiatement.

TADAM! J'atteins mon objectif.

HUM! Je goûte à la satisfaction et prends une vraie pause.

 

En collaboration avec le Service de psychologie et d'orientation

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