Liaison, 26 janvier 2006
Mieux comprendre le vieillissement par les cellules
souches!
NADINE FORTIN
Les cellules souches génèrent beaucoup d'espoir dans le traitement de
plusieurs maladies. Une meilleure connaissance de leur fonctionnement
offre des perspectives prometteuses, surtout quand il s'agit d'un domaine
de recherche quasi inexploré comme celui du vieillissement!
Guillaume Grenier se joint à l'équipe du Centre de recherche sur le
vieillissement et au service d'orthopédie du Département de chirurgie de
la Faculté de médecine et des sciences de la santé en tant que professeur.
Spécialiste des cellules souches issues de tissus adultes et de la
reconstruction tissulaire par génie tissulaire, le chercheur s'intéressera
aux mécanismes moléculaires qui causent le vieillissement du muscle
squelettique. Il a d'ailleurs acquis son expertise au laboratoire des
grands brûlés de Québec, dans le cadre de son doctorat sur la
reconstruction de la peau et des vaisseaux sanguins par génie tissulaire.
Son principal projet visera à identifier les gènes responsables de la
perte musculaire au cours du vieillissement. Pour ce faire, il comparera
les gènes exprimés par les cellules souches musculaires de jeunes souris à
celles de souris âgées. L'identification d'un ou de plusieurs gènes, dont
la régulation est unique et spécifique au muscle squelettique
vieillissant, permettra le développement de nouveaux procédés
thérapeutiques.
Un autre projet portera sur la régulation du gène Pax7, essentiel à la
spécification et à la prolifération des cellules souches musculaires. Bien
qu'étudié par plusieurs équipes dans les contextes du développement
embryonnaire et de la régénération du muscle squelettique adulte, aucune
équipe ne s'est encore intéressée à sa régulation dans les cellules
souches du muscle squelettique des personnes vieillissantes. Sachant que
les cellules souches myogéniques deviennent résistantes à l'insuline avec
l'âge et que leur capacité proliférative est réduite, on peut se demander
quel est l'effet de l'insuline sur la régulation de ce gène.
Enfin, un autre projet portera sur l'origine cellulaire et les
mécanismes moléculaires causant l'apparition de tissus adipeux dans le
muscle vieillissant. Des résultats préliminaires montrent que les cellules
à l'origine de ce dysfonctionnement proviendraient d'une population
cellulaire souche du muscle. Guillaume Grenier a identifié cette
population lors de sa formation postdoctorale à l'Institut de recherche en
santé d'Ottawa. Accompagné de sa future équipe, le chercheur tentera de
démystifier les mécanismes qui initient ce processus, dont la principale
conséquence est l'affaiblissement musculaire chez les personnes âgées.
Des collaborations sont déjà en cours avec d'autres membres du Centre
de recherche. En effet, le professeur Grenier travaille à la rédaction
d'un chapitre de livre portant sur le potentiel des cellules souches pour
la reconstruction du muscle squelettique. Ce chapitre s'intégrera à un
livre sur le génie tissulaire sous la direction du professeur Patrick
Vermette, de la Faculté de génie. Ce partenariat a vu le jour quand
Guillaume Grenier complétait sa formation postdoctorale à Ottawa avec
Michael Rudnicki, directeur du Réseau des cellules souches du Canada et
sommité mondiale dans ce domaine.
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