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Liaison, 12 janvier 2006

Raviver l'intérêt des jeunes du
secondaire pour les sciences

Professeur à la Faculté d'éducation, Abdelkrim Hasni estime que chaque personne devrait être outillée pour penser le monde et le saisir dans sa complexité. Pour ce faire, il est d'avis que tous les citoyens devraient détenir une culture et des acquisitions scientifiques minimales. Pourquoi? Pour comprendre comment les sciences et les technologies sont produites et quels sont les liens qu'elles entretiennent entre elles et avec la société. Pour mobiliser les acquis scientifiques et technologiques afin de prendre des décisions éclairées dans la vie quotidienne, d'adopter des positions réfléchies quant à l'usage des sciences et des technologies dans la société et, ainsi, de participer pleinement à l'exercice de la citoyenneté au sein d'une société dans laquelle les savoirs scientifiques et technologiques occupent une place centrale.

KARINE VACHON

Alors qu'il considère que cette culture peut être développée par différentes instances (musées, télévision, etc.), Abdelkrim Hasni souligne que celle-ci doit d'abord s'acquérir à l'école, seule institution qui détient un mandat éducatif formel et qui rejoint l'ensemble des élèves. Il rappelle aussi qu'au Québec, comme ailleurs en Occident, les jeunes désertent de plus en plus les sciences. En tant que directeur d'un tout nouveau centre de recherche, le Centre de recherche d'enseignement et d'apprentissage des sciences, le professeur s'intéresse, avec son équipe, aux pratiques des enseignants de sciences, de technologie et de mathématiques de manière à comprendre comment ces matières sont enseignées et de proposer des approches aptes à stimuler l'intérêt des élèves.

La création du Centre de recherche sur l'enseignement et l'apprentissage des sciences (CREAS) résulte d'un concours lancé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG). Pour pallier la situation de désertion des sciences par les jeunes, le CRSNG souhaitait la mise sur pied de cinq centres de recherche sur l'apprentissage des sciences. À travers le Canada, une quarantaine d'équipes ont soumis une lettre d'intention. À la suite de l'évaluation de ces dernières, 16 équipes ont été invitées à présenter un projet complet. Finalement, les cinq lauréates provenaient d'universités d'Alberta, du Manitoba, de la Colombie-Britannique, du Nouveau-Brunswick et du Québec (l'équipe d'Abdelkrim Hasni). Une subvention d'un million de dollars (sur cinq ans) a été accordée à chacune d'elles.

Sous la direction d'Abdelkrim Hasni, le CREAS, actif depuis mai 2005, est composé de 23 chercheuses et chercheurs issus de six facultés de l'Université de Sherbrooke ainsi que de deux autres en provenance de l'Université de l'Ontario et de l'Université du Québec à Montréal.

Les orientations de recherche du CREAS

Diverses raisons justifient le manque d'intérêt des élèves pour les sciences, les technologies et les mathématiques, de sorte que le problème peut être considéré sous différents angles. Abdelkrim Hasni et les chercheurs du CREAS ont choisi de centrer leurs recherches sur les pratiques enseignantes en classe afin de mettre de l'avant un enseignement qui peut donner sens au savoir et intéresser les jeunes. En effet, plusieurs travaux démontrent que le facteur le plus déterminant dans la réalisation du parcours d'étude en sciences est l'expérience scolaire des élèves.

En lien avec les pratiques d'enseignement, le professeur et son équipe s'intéressent aux approches intégratives – les approches interdisciplinaires, par projet et par problème – qui permettent à l'élève de prendre en charge son apprentissage et même de partir de problèmes du quotidien pour contextualiser les savoirs scientifiques. «L'enseignement complètement théorique et magistral n'intéresse plus les élèves», affirme le chercheur.

Afin de mettre les approches en pratique, le CREAS a établi un partenariat avec cinq commissions scolaires environnantes – des Sommets, de la Région-de-Sherbrooke, des Hauts-Cantons, des Grandes-Seigneuries, de la Rivale – ainsi qu'avec deux écoles de l'Ontario. En tout, une soixantaine d'enseignantes et d'enseignants de sciences, technologies et mathématiques (STM) participeront sur la base du volontariat à ce projet. Ils rencontreront les chercheurs en moyenne six jours par année, d'une part, pour discuter des manières d'aborder les STM avec les élèves, et d'autre part pour analyser leurs pratiques en classe. Pour ce faire, les périodes d'enseignement seront parfois filmées sur vidéo.

Pour évaluer l'impact éventuel des approches intégratives sur les élèves, Abdelkrim Hasni et son équipe suivront, à l'aide de tests, l'intérêt des élèves et leurs acquisitions sur cinq ans. Un premier test est prévu en début de chaque année scolaire et un deuxième à la fin.

Les retombées visées sont multiples. D'une part, la recherche permettra de documenter scientifiquement la problématique de l'enseignement des STM. En rapport avec cette attente, le professeur aimerait que plusieurs étudiantes et étudiants aux études supérieures s'intéressent à ce sujet. Il accueillera également des étudiants étrangers afin de développer une expertise non seulement à l'échelle nationale, mais aussi internationale.

D'autre part, le projet aura certes des répercussions sur les politiques éducatives, la formation à l'enseignement et la pratique enseignante. D'ailleurs, au cours du déroulement du projet, les écoles n'agissant pas à titre de partenaires pourront aussi bénéficier de la recherche, puisque le CREAS diffusera des documents écrits, vidéo et numériques dans l'ensemble des commissions scolaires.

En somme, dans le cadre du projet, le CREAS jouit de plusieurs partenariats incluant des chercheurs (et des centres de recherches), des représentants des milieux scolaires et du ministère de l'Éducation ainsi que des acteurs de la promotion de la culture scientifique : le Centre de recherche sur l'intervention éducative, le Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, l'Unité mixte de recherche sciences-techniques-éducation-formation (Paris), le Musée des sciences de Sherbrooke, le Conseil du loisir scientifique, la Société pour la promotion des sciences et de la technologie, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec…

La vie universitaire avant le CREAS

En plus du CREAS, Abdelkrim Hasni dirige d'autres projets de recherche financés par des organismes subventionnaires, et qui portent, entre autres, sur la place des savoirs scientifiques à l'école, sur l'interdisciplinarité, sur le matériel scolaire (manuels scolaires, ressources informatiques, etc.) et sur la formation à l'enseignement. À titre d'exemple, le projet intitulé Conceptualisation et modélisation en sciences : représentations et pratiques d'enseignantes et d'enseignants du primaire et du 1er cycle du secondaire au Québec est financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada; le projet intitulé Interdisciplinarité et enseignement des sciences et des technologies au secondaire : place, modalités de mise en œuvre, contraintes disciplinaires et institutionnelles est financé par le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture.

En plus d'assurer la direction du CREAS, Abdelkrim Hasni est également secrétaire général de l'Association mondiale des sciences de l'éducation (AMSE-AMCE-WEAR) depuis 2004. Jusqu'en mai 2005, il était directeur du Centre de recherche sur l'intervention éducative et codirecteur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante.

Avant d'arriver à Sherbrooke en 1996, le chercheur a étudié au Maroc et y a enseigné la didactique des sciences dans une école de formation professionnelle des enseignants. Il choisit de s'inscrire au doctorat à Sherbrooke pour l'étude de l'interdisciplinarité en enseignement des sciences. Il a occupé un poste de professeur de didactique des sciences à l'Université du Québec à Chicoutimi de 2000 à 2002, avant de retourner à l'Université de Sherbrooke (en 2002), pour un poste dans la même discipline.

Des collaborations à l'échelle internationale

En plus des collaborations établies avec des chercheurs au Québec et au Canada anglophone, le professeur a établi des liens de collaboration importants au niveau européen. C'est dans ce contexte qu'il a été accueilli à titre de professeur invité à l'Institut universitaire de formation des maîtres et à l'Université de Montpellier 2 en 2005 et à l'École normale supérieure de Cachan (Paris) en 2004. Durant ces séjours, le professeur a eu des rencontres de travail avec des chercheurs et des étudiants aux études supérieures et il a présenté des conférences.

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Le professeur Abdelkrim Hasni et les chercheurs du CREAS ont choisi ce centrer leurs recherches sur les pratiques enseignantes en classe afin de mettre de l'avant un enseignement qui peut donner sens au savoir et intéresser les jeunes.
Le professeur Abdelkrim Hasni et les chercheurs du CREAS ont choisi ce centrer leurs recherches sur les pratiques enseignantes en classe afin de mettre de l'avant un enseignement qui peut donner sens au savoir et intéresser les jeunes.

Photo : Roger Lafontaine

 

 

 

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