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Liaison, 12 janvier 2006
Vent de renouveau au journal Le Collectif
CHANTAL NORMANDIN
Suivant le précepte comme quoi un changement ne fait jamais de tort, le
journal étudiant Le Collectif s'est récemment refait une beauté. Une
maquette graphique moins rigide, une nouvelle ligne éditoriale. Tout a été
mis en œuvre pour offrir aux étudiantes et étudiants un journal qui les
représente mieux. Déjà, l'équipe de rédaction a remarqué un nombre croissant
de ventes publicitaires et les commentaires reçus sont plus que positifs.
Nouveau visage, nouvelle voix
Le rédacteur en chef, Carl Marchand, assume pleinement le nouveau visage
de son journal : «L'idée est venue d'un ancien rédacteur en chef, Christian
Chaloux, à l'été 2005. Il voulait plus de qualité, plus de punch.» Le
graphisme a été épuré, particulièrement celui de la première page. L'espace
photographique a pris de l'ampleur, ce qui permet une plus grande liberté
quant à la création de la couverture. Même chose à l'intérieur, où l'on a
choisi de regrouper les articles par sujet. Le Collectif voulait
rendre la lecture plus cohérente et mieux identifier ses sections.
Le ton du journal a aussi subi quelques transformations. Plus incisif,
plus inquisiteur, le Collectif souhaitait s'établir en tant que
journal d'information sérieux et professionnel. «Nous sommes plus baveux
qu'avant effectivement, mais nous recherchions cet effet!» affirme Carl
Marchand. Selon lui, le rôle d'un journal étudiant est d'informer son
public, de questionner les institutions établies. «L'équipe de rédaction ne
considère pas posséder la vérité, poursuit-il, mais elle tente par tous les
moyens de la rechercher, de la faire éclater au grand jour. Sans tomber dans
le potinage ou l'agressivité, les journalistes tentent tout de même d'aller
fouiller là où se trouvent les questions et d'assurer un suivi des dossiers
chauds.»
Une vitrine d'expression
Les réactions à la suite de ces changements n'ont pas tardé à venir. Le
tirage a augmenté et toute l'équipe du journal ressent une plus grande
considération du lectorat par rapport à son travail. Cette plus grande
visibilité va certainement aider le Collectif à atteindre son but
premier : offrir à la population étudiante une vitrine pour s'exprimer.
«C'est pour eux, donc pour nous, qu'on travaille d'arrache-pied! indique le
rédacteur en chef. Il s'agit de créer un lieu d'échange d'idées et
d'opinions, de susciter un débat, sans pour autant faire de révolution. Le
Collectif est avant tout un outil d'information.»
Collaborateurs, collaboratrices demandés!
Chaque session, le journal compte sur une équipe d'environ dix personnes
en comité et sur une douzaine de collaborateurs. Les journalistes ne
bénéficient d'aucune rémunération. Travaillant parfois jusqu'à 25 heures par
semaine, souvent en même temps qu'un emploi et des cours, ces étudiantes et
étudiants ne misent que sur leur passion du journalisme pour les motiver.
Carl Marchand considère comme inestimable l'expérience ainsi acquise. Un
cours tutoral au sein de l'organe de presse est même accordé ponctuellement
à cet effet pour les gens du baccalauréat en communication, rédaction et
multimédia.
Évidemment, des facteurs irrémédiables entravent souvent les efforts des
rédacteurs. Les programmes coopératifs, la fin des études ou tout simplement
le manque de temps font en sorte que les équipes changent continuellement.
Cela rend donc la continuité plus difficile. De plus, le journal ne dispose
que des cotisations des étudiants et des revenus publicitaires pour se
financer. Publié deux fois par mois et distribué gratuitement à
5000 exemplaires, le Collectif doit user de stratégie afin de fournir
aux lecteurs des informations pertinentes sur un support de qualité.
Carl Marchand louange le travail de ses collègues qui, selon lui,
s'investissent pleinement dans ce qu'ils font. Il salue leur rigueur
intellectuelle et leur application. La tâche énorme qu'ils accomplissent
semble les stimuler, alors qu'elle pourrait être décourageante. Pour le
rédacteur en chef, il s'agit d'un exemple à suivre. Il aspire maintenant à
passer le flambeau à une équipe tout aussi impliquée et dynamique que la
sienne, question de perpétuer cette toute nouvelle philosophie du
Collectif.
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Carl Marchand, rédacteur en chef du Collectif.
Photo : Roger Lafontaine |