Liaison, 12 janvier 2006
Une première nord-américaine
Une première cohorte finissante
formée sans aucune leçon magistrale
VICKY GAUTHIER
Le Département de génie électrique et de génie informatique honorait le
13 décembre sa première cohorte finissante de 132 étudiantes et étudiants
formés intégralement par l'apprentissage par problèmes et par projets (APPI).
Ces deux programmes d'ingénierie sont les premiers en Amérique du Nord
basés intégralement sur une formule d'APPI, donc sans aucune leçon
magistrale.
«Après une session, on ne veut plus revenir à l'ancienne formation», a
déclaré Marius Bulota, étudiant finissant, lors d'une entrevue concernant
l'apprentissage par problèmes et par projets menée à l'Agora du Carrefour
de l'information. «Selon moi, le programme est adapté aux besoins actuels
des ingénieurs, c'est-à-dire faire preuve de leadership, gérer des équipes
et faire de la conception et du développement de produits.»
Remodelés en 2001 selon cette approche pédagogique unique en Amérique
du Nord qui favorise l'intégration des connaissances, l'autonomie de
l'apprentissage et le travail en équipe, les programmes de baccalauréat en
génie électrique et en génie informatique ont officiellement été
accrédités par le Bureau canadien d'accréditation des programmes en
ingénierie en juin 2005.
La réforme en profondeur des deux programmes a été amorcée en 1998 et
mise en application à partir de l'automne 2001. Elle repose sur une
approche par compétences – scientifiques, techniques, conceptuelles,
interpersonnelles et intrapersonnelles – et une stratégie d'apprentissage
par problèmes et par projets, lesquelles s'appuient sur des fondements
professionnels largement reconnus et des fondements théoriques supportés
par les progrès récents de la recherche en psychologie cognitive.
Ces méthodes mettent l'accent sur l'aptitude de l'étudiante et de
l'étudiant à résoudre des problèmes concrets du monde réel. Les étudiants
se concentrent sur des projets qui demandent la solution de problèmes
plutôt que sur l'étude de matières ayant fait l'objet d'un enseignement,
prenant ainsi en charge leur formation, condition essentielle au succès
professionnel. Cette formation se veut une meilleure préparation pour
œuvrer dans des champs de compétences complexes et en constante évolution.
Par l'autonomie qu'elle inculque, la formation prépare aussi au
perfectionnement tout au long de la vie. «On apprend à apprendre, à aller
chercher l'information. On est beaucoup plus autonomes», a appuyé Pascale
Labelle, étudiante finissante.
Comme l'attention se porte sur l'apprentissage de l'étudiant et non
plus sur l'enseignement du professeur, celui-ci est alors
personne-ressource, guide et évaluateur. «Avec l'approche classique, le
professeur digère la matière, retient les parties importantes du programme
et les redirige vers les étudiants, a ajouté François Boucher-Genesse,
étudiant finissant. Avec l'APPI, on fait nous-mêmes cette partie-là.» Les
programmes ne sont plus une somme d'activités pédagogiques, mais un
ensemble intégré de démarches d'apprentissage dont les professeurs sont
collectivement responsables.
Leader incontesté en Amérique du Nord en ce qui a trait à cette
innovation pédagogique, la Faculté de génie veut continuer d'affirmer son
leadership notamment en donnant vie au mot «innovation» par des actions
tangibles, efficaces et reconnues.
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