Stage en éducation en Guadeloupe
Trois étudiantes exploreront des possibilités de
partenariat
ETIENNE SAMSON
Alors que les journées raccourcissent et rafraîchissent, trois
étudiantes au baccalauréat en enseignement au secondaire se sont envolées
vers la chaleur de la Guadeloupe, le 9 novembre, pour effectuer un stage en
éducation d'une durée de 45 jours. Janie-Pascale Groulx, Marilyn Henderson
et Jessica Gilbert ont en plus reçu de la Faculté d'éducation le mandat
d'évaluer les possibilités de partenariat pour paver la voie à d'autres
stagiaires de Sherbrooke.
Alors que l'Université leur offrait l'an dernier de choisir
parmi quelques destinations «clé en main» (Haïti, France, Saskatchewan,
Colombie-Britannique), Marilyn et Janie-Pascale ont plutôt choisi de
dénicher elles-mêmes le lieu de leur formation pratique à l'étranger.
Jessica les a rejointes plus tard, ayant dû annuler son stage à Haïti à
cause la situation politique tendue.
Les trois étudiantes ont d'abord eu de la difficulté à faire
reconnaître leur choix auprès des responsables de stage. La Guadeloupe,
département d'outre-mer français situé dans les Caraïbes, utilise un système
d'enseignement différent du nôtre. «Le système d'enseignement français ne
comporte pas de niveau secondaire, explique Janie-Pascale. On parle plutôt
de collège, de bac et de lycée.»
Mais devant la détermination des trois comparses, la Faculté
d'éducation a enfin reconnu leur destination, et leur a en plus confié le
mandat d'évaluer les équivalences entre les systèmes d'éducation. Si la
compatibilité est suffisamment grande, la Faculté songera à développer avec
la Guadeloupe un partenariat du même type qu'avec la France ou la
Colombie-Britannique. Ainsi, d'autres étudiants pourront y effectuer leur
stage en profitant, cette fois, de l'encadrement complet de la Faculté.
«Habituellement, la Faculté d'éducation offre une formation sur les
différences culturelles du milieu d'accueil, et un superviseur de stage se
rend à destination pour faire les évaluations», résume Jessica.
Tâche colossale
Comme aucun partenariat n'existe en ce moment entre l'UdeS et
la Guadeloupe, les trois étudiantes se sont retrouvées devant une tâche
colossale à effectuer avant leur départ : elles ont dû se charger
elles-mêmes de tous les aspects de la préparation.
Il leur a fallu bien sûr compléter des demandes d'aide
financière, magasiner les billets d'avion (elles sont d'ailleurs parties de
New York, question d'économiser), se munir d'assurances, renouveler leur
passeport, et bien d'autres choses encore. Tant de démarches qui se sont
ajoutées à leurs tâches habituelles d'étudiantes, lesquelles devaient en
plus être effectuées dans une fraction du temps habituel. «On a dû faire
devancer les dates de nos examens finaux et de remise de travaux de
session», affirme Jessica. «On n'a pas assez de 24 heures par jour pour tout
coordonner», poursuit Janie-Pascale. «Mais en bonnes étudiantes, on s'en
sort toujours, conclut Marilyn. C'est difficile, mais on va l'avoir!»
Pour ce qui est de la préparation à culture guadeloupéenne, les
stagiaires peuvent compter sur les enseignants de l'endroit. «Nous
communiquons beaucoup avec nos hôtes, explique Marilyn. On aborde les
questions du code vestimentaire, de la perception du français par rapport au
créole et d'autres sujets où résident les différences culturelles.»
Les évaluations, quant à elles, auront tout simplement lieu au
retour. À défaut d'accueillir un superviseur de stage ou de pouvoir confier
l'évaluation à un professeur de l'endroit, les étudiantes devront se filmer
et remettre les cassettes à un évaluateur de stage à leur retour.
Des avantages
Si le système d'éducation de la Guadeloupe semble pour
l'instant présenter des inconvénients pour les stagiaires québécois, la
langue française, la disponibilité et l'ouverture des enseignants
constituent des atouts importants pour l'apprentissage. «L'enseignante qui
me prend en charge est prête à me laisser appliquer des activités préparées
avec les méthodes pédagogiques du Québec, illustre Jessica. On nous a même
offert d'aller voir comment ça se passe au primaire, au lycée et dans les
classes spéciales pour élèves avec troubles de comportement.»
Les enseignants guadeloupéens semblent tout faire pour
faciliter le passage des stagiaires : ce sont même eux qui ont trouvé un
appartement aux trois étudiantes! Il restera à monter un dossier sur le
sujet et à développer les premiers contacts avec des professeurs de
l'Université de Pointe-à-Pitre, question de connaître leur ouverture au
développement d'un partenariat. Épisode à suivre, donc…
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