L'Agence spatiale canadienne sur le campus
ISABELLE HUARD
Dans le cadre d'une conférence créée sur mesure pour l'Université, la
Faculté d'éducation accueillait le 7 novembre Louisa Caporuscio, une
spécialiste de la formation scientifique et de la sensibilisation à l'espace
et à l'apprentissage de l'Agence spatiale canadienne. Sous le thème Un
espace plein de possibilités ou quand l'espace devient un élément de culture
scientifique et technologique à partager, l'événement visait la
diffusion des différentes activités préparées pour le milieu scolaire, une
meilleure connaissance des ressources du milieu en aérospatiale de même que
des métiers entourant le monde de l'espace.
L'intérêt pour les sciences de l'espace est en pleine expansion au Québec
et plus particulièrement dans nos écoles primaires et secondaires. Nos
astronautes québécois et canadiens, dont Marc Garneau et Julie Payette font
partie à titre d'ambassadeurs reconnus, y sont certainement pour quelque
chose. De plus, les récentes modifications apportées au curriculum
scolaire québécois (2001 et 2004) favorisent et favoriseront cet engouement
auprès des jeunes.
Cette conférence sur l'espace a été organisée dans une perspective de
développement d'une meilleure culture «scientifico-technologique», tant chez
les jeunes élèves, chez la communauté étudiante du domaine de l'éducation et
des sciences que chez le personnel enseignant dans les écoles primaires et
secondaires.
L'événement, conçu et organisé par Guylaine Coutu, enseignante de
sciences à l'école secondaire du Tournesol à Windsor, et par Ghislain
Samson, professeur en didactique des sciences au baccalauréat en
enseignement au secondaire, a connu un vif succès. Sa réalisation a été
rendue possible grâce à la collaboration et au soutien de l'École en
chantier, projet d'innovation pédagogique de la Faculté d'éducation, du
Conseil du loisir scientifique de l'Estrie et de l'Association des
professeurs de sciences du Québec.
Mais pourquoi faire appel à l'Agence spatiale canadienne? C'est après
avoir assisté à une conférence donnée annuellement à l'intention des
éducateurs par l'Agence que Guylaine Coutu a eu l'idée d'importer
l'événement dans notre région et de faire connaître ce que fait cette
institution au niveau pédagogique : «Je me suis dit que s'il y avait plus
d'enseignants au courant des possibilités pédagogiques reliées au thème de
l'espace, ils seraient plus en mesure de les exploiter avec leurs élèves.»
Le Conseil du loisir scientifique de l'Estrie a appuyé dès le départ
cette initiative provenant d'enseignants de la région puisqu'une telle
conférence constituait en elle-même un excellent outil pour susciter
l'adhésion à sa cause. Mais principalement, cette intervention de l'Agence
spatiale canadienne s'inscrivait dans sa mission qui se préoccupe,
notamment, de susciter des carrières scientifiques chez les jeunes.
Guylaine Coutu affirme : «J'aborde ce thème en classe présentement avec
mes élèves, et l'intérêt fort marqué se traduit par maintes questions de
leur part. C'est très motivant de voir les jeunes s'embarquer ainsi dans les
sujets qu'on leur propose. Présentement, dans le cadre d'une activité reliée
à la nourriture utilisée par les astronautes dans l'espace, ils doivent
trouver un moyen de déshydrater des aliments au plus petit coût possible
tout en pouvant la conserver, sans apparition de moisissure, sur une période
d'une semaine. Les élèves ont plein d'idées et travaillent fort afin de
structurer leur procédure.»
Louisa Caporuscio a abordé le sujet de l'espace en tissant des liens avec
certains éléments du programme du ministère de l'Éducation, du Loisir et du
Sport et en présentant des carrières du domaine des sciences relatives à
l'espace, ce qui a permis d'être en lien direct avec l'approche orientante
développée par le Ministère.
Au cours de sa conférence, Louisa Caporuscio a mentionné : «En offrant
des ressources pédagogiques de type clé en main, l'Agence spatiale
canadienne met tout en oeuvre pour accompagner les éducateurs en sciences et
en technologies du primaire et du secondaire. Les ateliers expérientiels
proposés favorisent un contact direct avec des ingénieurs, des astronautes
et des scientifiques chevronnés et dynamiques. Ceci contribue à amener les
élèves à un autre niveau de compréhension, ce qui est très stimulant.»
Selon Guylaine Coutu : «Le sujet de l'espace permet de faire une
multitude de liens avec les contenus de formation des programmes autant du
primaire que du secondaire. On peut aborder dans nos classes des sujets
comme l'astronomie (étoiles, planètes), la biologie (effet sur le corps
humain de l'exploration spatiale) ou la physique (pression, gravité).»
La section «éducateurs» du site Web de l'Agence utilise le contexte de
l'espace pour aider les enseignantes et enseignants à présenter les
principes scientifiques à leurs élèves. Les ressources pour le primaire et
le secondaire sont présentées par thèmes et sont accompagnées de banques
d'images, de liens en sciences et en technologie et de vidéos.
Le programme de téléapprentissage de l'Agence permet également d'amener
dans les classes, au moyen de la vidéoconférence, des scientifiques qui
explorent avec les jeunes des thèmes prévus au programme scolaire en mettant
l'accent sur les sciences spatiales canadiennes. Les ateliers et les
activités de formation scientifique sont adaptés à des niveaux scolaires
spécifiques et sont conformes aux protocoles pancanadiens pour les sciences
et la technologie.
Ce projet constitue un bon exemple de la dynamique de collaboration
entre les programmes de formation à la Faculté d'éducation. L'organisation
d'un tel événement permet, entre autres, de développer des liens avec les
cours enseignés, particulièrement ceux en didactique des sciences tant au
baccalauréat en enseignement au secondaire qu'au baccalauréat en
enseignement au préscolaire et au primaire.
Il est heureux de constater que, depuis quelques années à la
Faculté d'éducation, de plus en plus d'initiatives de formations
interprogrammes émergent, notamment à travers des projets d'innovations
pédagogiques soutenus par l'École en chantier.
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