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Unity et Le testament du couturier
Théâtre conjugué au passé et au futur
Marie Ferland
En octobre, le Centre culturel vous offre deux propositions théâtrales
a priori sombres, mais ô combien fascinantes, où vous voyagerez de la
Première Guerre mondiale à un avenir futuriste. Deux œuvres originales,
misant sur des démarches créatives audacieuses.
Unity, 1918
Le 18 octobre, vous pourrez voir Unity, 1918, une pièce du Théâtre
PàP (Petit à Petit). Ce texte du jeune dramaturge canadien-anglais Kevin
Kerr, traduit par Paul Lefebvre, est magnifiquement mis en scène par Claude
Poissant.
À l'automne 1918, à Unity, un petit village perdu au milieu des Prairies,
la Première Guerre mondiale tire à sa fin. Les filles attendent que les
garçons reviennent des tranchées d'Europe. Or, ce qu'amènent les trains et
les vents de l'Est, c'est la grippe espagnole qui violemment décime le
village.
Dans ce monde clos s'animent des personnages aussi singuliers
qu'attachants : une Islandaise de 15 ans responsable des pompes funèbres, un
soldat visionnaire aux yeux brûlés, un cultivateur aussi neurasthénique
qu'incompétent, une adolescente sexuellement précoce obsédée par la fin du
monde... Et Béatrice, une jeune fille effrayée par la vie et ses fureurs
qui, par la sensibilité de son regard, donne à cette étonnante chronique sa
lumière, sa grâce et son ampleur.
Le testament du couturier
Le 25 octobre, c'est le Théâtre La Catapulte qui présentera Le
testament du couturier, une fable futuriste aussi séduisante
qu'ombreuse, dans laquelle se lisent des angoisses très actuelles. Dans un
univers possible, juste au delà du temps présent, un urbaniste veut devenir
le prochain maire de la Banlieue, une ville fermée, aseptisée, sans âme et
sans amour. Dans ce monde d'avenir, un tailleur veut quant à lui compléter
une robe et, à son insu, met en branle des forces qui mèneront à la
destruction de la Banlieue.
À l'heure des menaces de toutes sortes qui planent sur notre monde, le
dramaturge Michel Ouellette propose une pièce d'une grande acuité; une
science-fiction proche de la fable ou du mythe. Seule en scène, Annick Léger
y incarne, dans une interprétation magistrale, une galerie de personnages.
Thèmes abondamment illustrés depuis la nuit des temps, la mort, la guerre
et la destruction sont à nouveau proposés, dans des mises en scènes qui
sauront vous émouvoir.
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