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Liaison, 29 septembre 2005
Découvertes disques
Critique invité : MICHEL ROY
Responsable du Service de psychologie et d'orientation
Tentaculaire
Réunion de quatre musiciens éclectiques qui, tout en travaillant à
divers projets chacun de leur côté, se rencontrent pour «jazzer» sous
l'inspiration du contrebassiste Joël Prenoveault. Et, ma foi, on aime. Il
s'agit d'un jazz qui ne casse rien, mais qui se laisse très bien écouter.
On nous entraîne dans diverses ambiances agréables. Ici, pas de solo
torturé ou de pièces au rythme incandescent. On se retrouve dans un jazz
plus aérien, plus européen qui nous propose différentes images musicales
qui nous font voyager. Nous sommes en présence de musiciens accomplis,
inventifs. Joël Prenovault, vraisemblablement l'instigateur de cette
rencontre, fait également partie du groupe Léopold Z. Il a travaillé avec
Bob Walsh et Jean Vanasse, et il a participé (la plupart des autres aussi,
d'ailleurs) au Off festival de jazz de Montréal. La seule réserve, pour ma
part, concerne le saxophone omniprésent dont les sonorités finissent par
se ressembler. J'aime la contrebasse, ce lourdaud au phrasé sensible et
attendrissant. Joël Prenovault nous gratifie de quelques solos bien sentis
sur la plupart des pièces. Le guitariste Vincent Rousseau m'a également
impressionné : il possède aussi un jeu varié et nous emmène tour à tour
dans des atmosphères de John Abercrombie ou de John Mc Laughlin. Bref, des
accents de jazz contemporain, quelquefois, une touche de jazz-rock et, au
bout du compte, un disque agréable, paisible et inspirant.
Guy-Philippe
Wells, Futur antérieur
Tout un numéro que celui-là! Une belle découverte… un peu grinçante
tout de même. Ce monsieur, qui a déjà tâté de la politique (il a été
attaché de presse de Lucien Bouchard, du temps du Bloc), a perdu quelques
illusions sur la vie car, sous des dehors d'humour et d'ironie, ça grince.
Ses textes bien tournés sur des musiques tantôt franchouillardes, tantôt
chansonnières ou encore blues, folkloriques, rock, véhiculent un sens de
dérision certain qui cache mal une angoisse transpirant plus ou moins sur
toutes les pièces. Guy-Philippe Wells possède un bon sens de la rime…
assassine et rate rarement la cible. Ici, on ne chante pas l'amour. Le
monde décrit est plutôt noir… comme l'humour. On ne peut s'empêcher de
sentir la solitude, la recherche désespérante de contact avec l'autre…
Finalement, après le sourire, on est rejoint par le bonhomme. Plus on
l'écoute, plus la gravité du propos fait son chemin. Musicalement, la
production est impeccable : de bons musiciens, un enrobage musical varié
et efficace. Une voix chaude et agréable. Je vous dis, une belle
découverte!
Malajube,
Compte complet
Ici, on change de registre. En 30 minutes et huit petites chansons,
Malajube nous propulse dans l'arène d'un rock explosif qui fait plaisir à
écouter. Un disque clin d'œil avec des musiques d'été, du rock endiablé,
un peu d'électro, du rock garage, mais toujours l'énergie d'une folle
jeunesse. Les textes? So, so, mais finalement pas si bêtes.
Quelques pièces très accrocheuses (dont deux vraiment très belles et
touchantes) qui nous restent dans la tête et donnent surtout le goût de
danser et de faire des folies… Un bon groupe de party, juste assez sale
pour qu'on lâche son fou… Beaucoup de talent, de vitalité et de potentiel.
Trente minutes, c'est court pour un disque, mais 200 mots pour le
commenter, ça peut être long! Alors, à vous de jouer et d'écouter, c'est
compte complet!
Aimer ou ne pas aimer…
J'aime beaucoup la musique, mais «mon genre de musique» comme dirait
l'autre. Qu'avais-je à faire d'écouter ces inconnus que je ne connaissais
ni d'Ève ni d'Adam? Je me suis résigné à faire mon devoir de commentateur.
J'ai écouté, réécouté et j'ai découvert des artistes de talent, du travail
bien fait. Ça m'a plu. J'ai dû remballer mes prétentions et me suis répété
ce conseil que j'oublie trop souvent : «Prends le temps d'écouter,
d'apprivoiser… C'est fou tout ce que tu peux découvrir… et aimer!»
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