Liaison, 15 septembre 2005
Irwin Cotler à la Faculté de droit
STÉPHANIE RAYMOND
Le ministre de la Justice et procureur général du Canada, Irwin Cotler, a
rencontré les étudiantes et étudiants de la Faculté de droit le 12 septembre
au Centre judiciaire. Parmi les quelque 100 personnes présentes, peut-être
une seule deviendra ministre de la Justice, peut-être aucune. Mais les
étudiants avaient ce jour-là l'opportunité de réfléchir aux enjeux que cette
charge représente et de donner leur opinion.
«Imaginez que chacun de vous est un petit ministre de la Justice. Pour
poursuivre la justice, il faut être conscient de l'injustice et la
combattre», a affirmé Irwin Cotler, qui s'est montré tout au long de sa
carrière un fervent défenseur des droits de l'homme et particulièrement des
droits des opprimés, ici et ailleurs dans le monde.
Le ministre a d'abord présenté ses objectifs au sein de Justice Canada :
la protection de la Charte canadienne des droits et libertés, l'application
de la loi antiterroriste dans le respect de la Charte, la protection des
personnes les plus vulnérables de la société, la lutte contre la haine, la
discrimination et le racisme, la lutte contre la criminalité et les
atrocités de masse, et finalement l'établissement d'un système international
de justice pour le XXIe siècle.
Les étudiants se questionnent
A suivi une période de questions des étudiantes et étudiants, que le
ministre a trouvé «très intéressantes et pertinentes». Que pense le ministre
de l'instauration discutée d'un tribunal islamique? «Cette question relève
essentiellement de la juridiction provinciale, a indiqué le ministre. Mais
ce qui est important, c'est de respecter la diversité, qui doit toutefois
rester sous la primauté de la Charte des droits et libertés.» Ne devrait-on
pas séparer les rôles de ministre de la Justice et de procureur général du
Canada? «Je me suis moi-même posé la question, a répondu Irwin Cotler. Mais
pour moi, il n'y a pas de conflit, car j'aborde chaque question comme un
procureur général, un conseiller juridique qui a en vue l'intérêt public.»
L'émission de certificats de sécurité peut-elle aller à l'encontre de la
Charte des droits et libertés? «La loi antiterroriste, qui existe depuis
trois ans, fait présentement l'objet d'une révision. Nous examinons s'il n'y
a pas une meilleure approche pour protéger et la sécurité et les droits de
la personne.»
Ravi de l'atmosphère de la Faculté de droit
Le ministre, qui a été professeur universitaire pendant plusieurs années,
s'est dit ravi de l'atmosphère amicale qui existe entre les professeurs et
dirigeants de la Faculté et les étudiants, «une atmosphère qui favorise les
études». Il est aussi impressionné par les spécialisations de Sherbrooke
dans les domaines du droit de la santé, de la prévention et règlement des
différends et des biotechnologies.
Un conseil pour les étudiants en terminant? «Qu'ils aient une très bonne
connaissance de la théorie pour l'appliquer dans la pratique, et qu'ils
misent sur une bonne pratique pour approfondir la théorie», a-t-il conclu.
Cet événement était organisé par le Centre de développement
professionnel de la Faculté de droit, et pourrait se répéter dans l'avenir.
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