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Liaison, 15 septembre  2005

 

Pérou, un pays de contrastes

Mes premières impressions de Lima

Au Pérou pour un stage humanitaire

Six étudiants du Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'Université de Sherbrooke (GCIUS) sont partis le 26 août pour un stage humanitaire d'une durée de quatre mois dans la région de Quillabamba, dans la Cordillère des Andes (Pérou). Ils y réalisent la construction d'un bâtiment de trois étages qui abritera une clinique et un centre d'hébergement pour femmes victimes de violence, en partenariat avec le Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke et Ayni Salud de Lima.

Julie Tremblay

Au lever du soleil, j'ai vu le Pérou apparaître du hublot. L'excitation m'envahissait à mesure que disparaissait le Pacifique. Une fois les douanes passées, je suis entrée dans la jungle de Lima. La température était plutôt froide et humide durant l'hiver péruvien, et un smog permanent obscurcissait le ciel. À 6 h 30 du matin, il y avait déjà une vingtaine de taxis qui nous offraient leurs services les uns après les autres. Dans un pays qui souffre d'un taux de chômage ahurissant, la flamme entrepreneuriale est très grande et la compétition est très forte. Par chance, Saùl, un ami proche de notre partenaire terrain de l'ONG Ayni Salud, est venu à notre rencontre pour nous conduire dans un beau petit hôtel du quartier de Lince.

En route, nous avons réussi à éviter deux accidents en contournant un piéton et un autobus, avis aux amateurs de sensations fortes! Le trajet en automobile me montra à quel point la conduite automobile des Péruviens est un sport dangereux. Le bruit des klaxons permet de se frayer un chemin dans la circulation chaotique. Les combis, minibus assez particuliers, circulent dans la ville en abondance. Du moment que le chauffeur voit des clients potentiels sur le trottoir, il s'arrête brusquement, bloquant ainsi la voie de circulation, et son coéquipier crie afin d'offrir aux gens d'embarquer.

Il est commun pour les gens de Lima de vendre toutes sortes de choses dans la rue, allant des bouteilles de coca au papier hygiénique. La fierté de ce peuple se voit rapidement dans la façon qu'il a de s'habiller et de se comporter malgré sa pauvreté. Quel plaisir de voir à quel point les Péruviens sont aussi accueillants, tant ceux de l'hôtel que ceux rencontrés dans la rue!

Miraflores, district aisé et touristique de Lima

Lors de ma première visite à Miraflores, la richesse de ce quartier huppé fut une surprise, sachant que j'étais dans un pays en voie de développement. La vue sur le Pacifique est à couper le souffle. L'architecture des maisons diffère beaucoup de la nôtre. Celles-ci sont majoritairement construites en béton peint de couleurs vives et comprennent souvent des aires ouvertes au centre. Les palmiers, les restaurants, les magasins, la musique… les amateurs de voyages tout confort seront comblés dans ce quartier où «chaque jour est meilleur».

En soirée, nous avons joué au soccer sur le bord de l'océan avec un groupe de Péruviens. Plus tard, la rencontre d'un musicien de Bolivie fut bien agréable puisqu'il nous fit découvrir les ruines d'Huaca Pucllana au cœur de Lima. C'était un contexte parfait pour pratiquer l'espagnol. Il nous a par la suite invités à prendre une bière et nous a fait goûter à un délicieux ceviche (poisson cru mariné dans du jus de lime)! Absolument inoubliable comme première journée. !Que bueno!

Statut des femmes

Au cours de la semaine d'adaptation, j'ai eu l'occasion de parler avec une Péruvienne qui avait commencé ses études en génie électrique tout comme moi. Elle m'expliqua qu'elle avait cessé après une année d'études, car il est beaucoup plus difficile pour une femme de trouver un emploi dans ce domaine au Pérou. L'égalité des sexes ici est loin de ce qu'elle est au Québec. On m'a raconté que la majorité des péruviennes sont victimes de violence à différents degrés, et beaucoup d'entre elles acceptent la situation, croyant que celle-ci est normale. Les ressources d'aide pour les femmes sont rares et peu d'éducation est faite à ce sujet. En circulant dans cette ville immense, j'ai vu un jeune garçon cracher sur une petite fille. Ce geste déplorable m'a étonnée et évidemment profondément révoltée.

Visite du bidonville de Collique

Le Pérou est un pays de contrastes autant au point de vue de son climat et de sa géographie que de sa population. Deux jours après être arrivés à Lima, nous avons visité le bidonville Collique. À mesure que nous quittions les beaux quartiers de la ville, le paysage changeait. Les belles maisons et les palmiers se sont peu à peu transformés en montagnes de roche et de sable. Bien que Lima soit tout près du Pacifique, il n'y pleut jamais. Ces sommets escarpés, les Cerros, abritent des milliers de petites habitations dans lesquelles vivent près de la moitié de la population de Lima. Sur l'une de ces montagnes, on peut lire : «Interdit d'être triste». Une visite guidée dans les rues du bidonville me permit de voir la réalité des gens de ces montagnes. Plusieurs chiens errants nous accueillent par des jappements et des grognements sur les sentiers de terre qui nous permettent de gravir la montagne.

Ils sont environ 16 000 à vivre dans le quartier de Collique du district de Comas, et six millions à vivre dans des conditions semblables aux abords de la capitale où l'eau courante n'est présente qu'à certains endroits et où les conditions d'hygiène sont douteuses. Malgré cette réalité terne, je me suis laissé attendrir par la joie de vivre des enfants croisés sur le sentier, dont une petite fille qui jouait au ballon avec un bidon vide.

Nous avons visité la Casa Comunitaria de Servicios Sociales de Collique construite par le Groupe de coopération internationale en ingénierie de l'Université de Sherbrooke 2004. Les jeunes peuvent y recevoir des formations et les femmes victimes de violence peuvent y obtenir du support. Nous avons rencontré des intervenants du centre de service social et les enfants du quartier qui le fréquentent. Tout le groupe semblait heureux de voir le bâtiment construit par nos prédécesseurs en utilisation et de l'apport de celui-ci pour la communauté.

Je vous donne des nouvelles bientôt. Nous avons tous bien hâte de passer à l'action et de construire la Casa Comunitaria de Servicios Sociales avec l'aide de nos partenaires, le Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke et Ayni Salud, avec qui nous travaillons depuis maintenant trois ans. Le projet débute officiellement le 5 septembre. Nous rencontrerons alors nos partenaires locaux et nos familles, et nous débuterons l'embauche des employés et l'achat des matériaux pour la construction.

Vue de Collique
Vue de Collique

Photo : Julie Tremblay

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