|
La teranga ou hospitalité sénégalaise
GENEVIÈVE LÉGARÉ, JENNIFER LEVASSEUR ET
ANNABELLE MATHIEU
Voici un court résumé de nos apprentissages faits durant un
stage effectué du 30 avril au 16 juin en collaboration avec l'Université de
Sherbrooke. Après plusieurs mois de préparatifs, six étudiantes du
baccalauréat en soins infirmiers du Campus de Longueuil ont pu effectuer ce
cours-stage en santé internationale (SOI 380) avec la collaboration de
Cécile Michaud et Denise Malo.
Malgré l'omniprésence de la pauvreté au Sénégal, l'hospitalité
est l'une des valeurs prioritaires valorisées par ce peuple. En tant
qu'étrangères, nous avons été charmées par ce qu'ils appellent la teranga,
c'est-à-dire l'hospitalité en wolof, le dialecte principal au Sénégal. Nous
ne calculons plus le nombre de fois où nous nous sommes fait interpeller
pour aller prendre le thé à la menthe et ainsi pouvoir discuter de nos
cultures respectives. La période du thé, qui peut s'étendre sur plusieurs
heures, demeure un moment privilégié de rassemblement et de détente. Les
Sénégalais peuvent reproduire ce rituel deux à trois fois par jour. La
famille est une autre valeur mise de l'avant dans la culture sénégalaise.
C'est ainsi que nous avons été reçues dans la famille Diop en tant que Ndeye
(Jennifer) et Khady (Annabelle) ainsi que dans la famille Diam en tant que
Tenning (Geneviève). Le principe de la famille élargie est très présent.
D'ailleurs, il n'est pas rare de voir 10 à 15 personnes et même plus vivant
sous le même toit. Nous avons eu la chance de partager notre quotidien avec
oncles, tantes, grands-parents, petits-enfants, etc. Nous avons donc connu
ce que c'est que de vivre dans une très grande promiscuité où le mot
intimité perd un peu de son sens! Malgré le fait que nous étions en minorité
de par la couleur de notre peau, l'accueil chaleureux qui caractérise bien
les Sénégalais nous a permis de créer plusieurs liens d'amitié. Cela fait
déjà deux mois que nous sommes de retour au Québec, mais la nostalgie de ce
pays et de nos amis nous habite toujours.
Les postes de santé au Sénégal
Il existe une grande diversité d'institutions qui offrent
plusieurs services de santé à la population du Sénégal. Par exemple, les
hôpitaux offrant des soins spécialisés se trouvent à Dakar, la capitale. Les
soins de médecine et de chirurgie mineure s'effectuent dans les centres de
santé dispersés dans plusieurs villes comme M'Bour. En ce qui concerne les
postes de santé, les soins ressemblent à ceux qui sont dispensés par nos
CLSC du Québec, c'est-à-dire, des services de vaccination, de consultation
médicale, de soins mineurs ainsi que de suivi prénatal et postnatal. On
retrouve en plus une salle d'accouchement. Finalement, on trouve des cases
de santé dans les petits villages où sont dispensés les soins primaires tels
que la réfection des pansements, les injections, etc.
Notre stage s'est déroulé dans les postes de santé. Durant nos
sept semaines de stage, nous avons eu la chance de parcourir les différents
secteurs d'activité dans les postes de santé et de développer une nouvelle
expertise. Ainsi, nous avons acquis diverses connaissances sur les maladies
tropicales et les soins à prodiguer lors des accouchements. Nos
interventions ont malheureusement été limitées par la barrière de langage
car la majorité de la population parle en dialecte, soit le wolof. Nous
avons constaté un manque de ressources matérielles, financières et humaines
ainsi qu'un manque flagrant d'actualisation des connaissances chez les
professionnelles de la santé. Malgré ces faits, celles-ci font preuve d'une
grande débrouillardise et de beaucoup d'imagination, ce qui nous a
impressionnées.
En ce qui concerne Geneviève, son stage s'est déroulé dans une
pouponnière non gouvernementale. Les bébés y étaient en fait recueillis pour
une période d'un an, avec un contrat à la famille : elle devait s'engager
par la suite à envoyer l'enfant à l'école selon ses moyens, à le chérir, à
le vêtir, à le nourrir et à l'aimer. Le grand nombre de bébés ainsi que le
manque d'effectifs fut très difficile à vivre… En effet, comment refuser de
cajoler un enfant qui ne demande que cela? Des ateliers de stimulation
existent, mais bien différents de ce que l'on connaît : en effet, la
stimulation est surtout faite par la musique, soit par un joueur de djembé
(sorte de tam-tam).
Durant nos fins de semaine, nous avons pu effectuer plusieurs
visites, avis aux intéressés : la ville de Saint-Louis et son Festival de
jazz annuel, Sally (hôtels pour toubabs et belles plages), Nianing
(plages), le parc Niokolo Koba (Sénégal centre), la réserve de Bandia
(proche de Mbour), les promenades sur le Siné Saloum (un des fleuves du
Sénégal) et bien sûr Fadditouh, une île entièrement bâtie sur des
coquillages, d'une beauté resplendissante!
En résumé, ce projet fut une expérience de travail et
personnelle inoubliable. Elle nous a permis de nous réaliser dans un autre
pays et un milieu complètement différent. La terenga sénégalaise
restera probablement longtemps gravée en nous…
Salle d'accouchement. |
Notre famille, les Diop. |
Retour à la une |