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Liaison, 1er septembre 2005
Sami Aoun membre du nouveau Comité consultatif
sur la sécurité nationale
STÉPHANIE RAYMOND
Ils ne sont qu'une quinzaine au Canada. Ils ont été soigneusement
sélectionnés pour donner leur avis sur des questions liées à la sécurité des
Canadiens au sein du nouveau Comité consultatif sur la sécurité nationale.
Sami Aoun, professeur au Département d'histoire et de sciences politiques à
la Faculté des sciences humaines, est de ceux-là. «C'est pour moi un honneur
et un privilège», assure-t-il.
Les noms des membres du Comité consultatif sur la sécurité nationale mis
sur pied par le gouvernement fédéral ont été dévoilés à la mi-août. «Je suis
surpris et enchanté de cette nomination, affirme Sami Aoun. Enchanté pas
seulement d'un point de vue personnel, mais aussi parce que cela démontre
que les instances officielles canadiennes jugent important de bien réfléchir
et d'élaborer des politiques qui ont des objectifs nobles, soit de
sauvegarder la paix civile et de démontrer que la démocratie fait l'objet
d'un consensus. Cela montre aussi que le pays ne veut pas faire usage de la
violence pour régler des différends politiques – comme c'est de plus en plus
souvent le cas dans le monde – et que les décideurs sont à l'écoute des
différentes opinions.»
Selon l'expert en sciences politiques, la formation d'un tel comité était
devenue une nécessité : «D'abord en raison des conséquences des attentats du
11 septembre 2001 sur la politique internationale, puis des changements
démographiques et culturels qui surviennent dans la société canadienne»,
affirme-t-il.
En effet, le Canada devient de plus en plus multiculturel. D'ici quelques
années par exemple, la moitié des Torontois seront nés à l'extérieur du
pays. «Des communautés venues d'ailleurs ont parfois des ambitions et des
intérêts qui entrent en contradiction avec la politique étrangère du Canada.
Ils peuvent percevoir négativement la diplomatie canadienne envers leur pays
d'origine. Ils voient également les événements politiques d'un autre point
de vue. Tellement de changements surviennent dans la mosaïque canadienne et
dans la politique interne et externe que le Canada était dans l'obligation
de former un tel comité pour mener une réflexion sur les politiques de
sécurité, sur leurs retombées, sur les brèches qu'il peut y avoir, etc.»
Pas les béni-oui-oui du pouvoir
Selon Sami Aoun, les membres du Comité consultatif sur la sécurité
nationale ne sont pas à la remorque du pouvoir. «Ce n'est pas nous qui
prendrons les décisions. Nous sommes là pour réfléchir, donner notre opinion
en tant qu'experts, attirer l'attention des dirigeants sur tel et tel point.
Je perçois mon rôle comme en étant un de critique. Nous ne serons pas
imputables des décisions prises.»
Sami Aoun croit justement qu'il a entre autres été nommé en raison du
fait qu'il n'appartient à aucun parti politique ni à aucun groupe de
pression, et qu'il ne mène aucune bataille de type activiste. «Ce n'est pas
une nomination partisane. Je garde mon autonomie en siégeant à ce comité. Je
ne veux pas me faire d'illusions non plus. Les membres du comité sont des
consultants; on pourra prendre leurs opinions en compte comme on pourra les
rejeter. Je ne sais pas ce qui va se passer exactement. Mais j'ai déjà hâte
d'agir et d'interagir dans ce groupe sélect. Je suis aussi conscient que
nous ne sommes pas tous au même diapason au niveau politique. Mais cette
diversité devrait être un facteur de productivité. Nous ne sommes pas des
lobbyistes. Nous allons nous pencher sur les questions à étudier avec la
raison froide, et discuter et réfléchir avec la rigueur qui s'impose.»
Un honneur et un privilège
«Cette nomination est pour moi un honneur et un privilège, et j'en suis
reconnaissant», poursuit Sami Aoun. À quoi le professeur attribue-t-il cet
honneur? «Il y a bien sûr mes recherches et mes publications, et aussi ma
visibilité médiatique. Également le fait que mes étudiants m'évaluent comme
étant un bon pédagogue.» Son expertise approfondie en matière de politique
au Moyen-Orient y est pour beaucoup, sans compter sa connaissance des effets
de la mondialisation, et son analyse du système politique international et
de l'actualité politique.
Le Comité consultatif sur la sécurité nationale tiendra sa première
réunion à la fin septembre. Les membres sont nommés pour un mandat de deux
ans maximum, mandat qui pourra être renouvelé.
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Sami Aoun, professeur en sciences politiques à la Faculté des
lettres et sciences humaines, a été nommé membre du nouveau Comité
consultatif sur la sécurité nationale. «J'ai hâte d'agir et
d'interagir avec les membres de ce comité», assure-t-il.
Photo : Roger Lafontaine |