Liaison, 1er septembre 2005
Le vieillissement, une science
de plus en plus étudiée!
Nadine Fortin
Les baby-boomers qui arrivent à l'âge de la retraite, des centenaires de
plus en plus nombreux, des prédictions apocalyptiques sur l'effondrement du
système de santé… Le vieillissement de la population pose des questions
énormes aux chercheurs ainsi qu'aux praticiens et aux gestionnaires du
réseau de la santé. En plus de développer des connaissances et de comprendre
le processus du vieillissement ainsi que tous les enjeux qui s'ensuivent,
comment répondre aux besoins de cette clientèle de plus en plus nombreuse?
L'Université de Sherbrooke et le Centre de recherche sur le
vieillissement veulent répondre aux besoins criants des gestionnaires et des
professionnels de la santé confrontés à des clients de plus en plus âgés.
D'un commun accord, les facultés d'Éducation physique et sportive, des
Lettres et sciences humaines et de Médecine et des sciences de la santé, en
collaboration avec le Centre de recherche sur le vieillissement, ont décidé
de consolider et d'élargir la formation sur la gérontologie. Ainsi, le
Centre de recherche sur le vieillissement accueille, sous son toit, le
nouveau Centre universitaire de formation en gérontologie et, par la même
occasion, une formation de soutien-conseil en gérontologie et une autre en
gestion de cas.
Selon la directrice du Centre de recherche, Hélène Payette : «Le
développement de connaissances en gérontologie ainsi que la formation
interdisciplinaire de chercheuses et de chercheurs sera consolidée dans
cette nouvelle structure. Les deux microprogrammes de 2e cycle
destinés aux praticiens et aux gestionnaires viennent renforcer la position
de l'Université de Sherbrooke comme chef de file dans le secteur du
vieillissement.»
La nouvelle directrice du Centre universitaire de formation en
gérontologie, Ghyslaine Lalande, ajoute : «Ces deux nouveaux programmes
répondent aux besoins du réseau de la santé et des services sociaux. Ils
permettront aux futurs étudiants d'améliorer leur pratique professionnelle
et de transférer leurs connaissances directement dans leurs tâches
quotidiennes.»
Ghyslaine Lalande coordonne les programmes et voit au développement du
Centre universitaire de formation. «S'il n'en tient qu'à nous, les deux
microprogrammes démarreront à la fin de l'automne : le programme de
soutien-conseil en gérontologie sera offert au Campus de Longueuil et
l'autre en gestion de cas à Sherbrooke. Éventuellement les programmes seront
dispensés dans d'autres régions, là où il y aura une demande», précise cette
diplômée de la maîtrise en gérontologie, elle-même issue du réseau de la
santé.
La naissance des nouveaux programmes
La création des deux microprogrammes de 2e cycle a pris
naissance à la suite de l'évaluation de la maîtrise en gérontologie au
printemps 2003. En effet, une partie des conclusions des observateurs
suggérait de consolider la recherche. Cette recommandation s'est concrétisée
en accueillant la première cohorte du doctorat en gérontologie l'automne
suivant. La maîtrise en gérontologie a aussi apporté des changements à son
programme.
Cependant, une autre partie des constats faisait état du besoin de
formation continue en gérontologie des intervenants sur le terrain. Par la
suite, des groupes de discussion rencontrés en Montérégie et en Estrie sont
arrivés aux mêmes conclusions. Les praticiens et les gestionnaires dans les
CLSC, les hôpitaux et les centres d'hébergement veulent mettre à jour leurs
connaissances sur une clientèle de plus en plus importante de personnes
âgées, mais le manque de main-d'œuvre ne leur permet pas de s'absenter pour
un retour aux études à temps complet.
L'Université de Sherbrooke veut répondre aux besoins spécifiques de ces
professionnels de la santé. L'institution offrira des cours selon une
approche par compétences. Les étudiantes et étudiants utiliseront des cas
concrets tirés de leur pratique pour s'approprier les connaissances requises
afin de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. Il y aura très
peu de cours magistraux et l'horaire s'adaptera à la réalité des
intervenants dont la charge de travail est importante. De plus, la formation
vise des gens en emploi qui travaillent dans le secteur de la santé et des
services sociaux depuis quelques années.
La gérontologie à l'œuvre
Le microprogramme de soutien-conseil en gérontologie est destiné aux
professionnels de la santé et des services sociaux qui exercent ou
exerceront un rôle conseil ou un rôle d'agent de changement, tant au plan
clinique qu'organisationnel. Ceux-ci pourront ainsi répondre à l'évolution
de la population vieillissante.
Quant au microprogramme en gestion de cas, il s'adresse aux
professionnels qui travaillent ou qui seront appelés à travailler auprès des
clientèles vulnérables dont la problématique requiert la coordination de
plusieurs services, qu'il s'agisse de personnes ayant des problèmes de santé
mentale, de déficience intellectuelle, de déficience motrice, de perte
d'autonomie liée au vieillissement, etc.
L'évolution des objectifs et des priorités du réseau de la santé sera
constamment dans la mire des formateurs. Les cours seront adaptés en
conséquence afin de demeurer pertinents.
Si le nombre d'étudiants le permet, la première cohorte démarrera ses
activités cet automne. Le Centre de formation est également à la recherche
de personnes chargées de cours. Celles-ci seront appuyées par les
professeurs du Centre de recherche. Ces spécialistes du vieillissement
mènent des travaux dans des secteurs qui touchent aux aspects
biopsychosociaux de la personne vieillissante et de son environnement.
Sur le vieillissement, voir aussi l'article en page 2
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