Des étudiants en médecine formés au Nouveau-Brunswick
Les étudiants néo-brunswickois inscrits au programme de doctorat en
médecine de l'Université de Sherbrooke recevront l'ensemble de leur
formation au Nouveau-Brunswick à compter de septembre 2006.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Bernard Lord, le recteur de
l'Université de Moncton, Yvon Fontaine, et le recteur de l'UdeS, Bruno-Marie
Béchard, en ont fait l'annonce le 25 juillet à Moncton. Cette initiative est
le résultat d'un partenariat entre le gouvernement provincial, l'Université
de Sherbrooke, l'Université de Moncton, les régies régionales de la santé et
les hôpitaux.
«Il s'agit d'une excellente nouvelle pour notre système de soins de
santé, a déclaré le premier ministre Lord. En acquérant toute leur formation
ici, nos étudiants et étudiantes seront plus enclins à pratiquer leur
profession au Nouveau-Brunswick. De plus, ils connaîtront mieux les défis
liés aux soins de santé dans notre province et pourront ainsi mieux les
relever.»
L'entente qui a été conclue prévoit la mise en commun de l'expertise et
des ressources des deux universités. L'Université de Sherbrooke donnera les
quatre années de son programme de formation prédoctorale en plus des deux
années postdoctorales en médecine familiale à l'Université de Moncton.
Chaque année, 24 nouveaux étudiants et étudiantes entreprendront leurs
études en médecine au Nouveau-Brunswick. L'enseignement sera donné par des
professeurs cliniciens et par des professeurs en sciences nommés
respectivement par l'UdeS et l'Université de Moncton.
«Depuis sa création en 1954, l'Université de Sherbrooke a orienté son
enseignement vers les besoins des communautés, notamment par la formation en
région de médecins qui oeuvrent en région par la suite, a déclaré le recteur
Béchard. Le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick répondra donc
à cette mission communautaire que nous nous sommes donnée. Aussi, nous
sommes heureux de pouvoir offrir à nos étudiantes et étudiants acadiens la
possibilité de profiter chez eux, sur le superbe campus de l'Université de
Moncton, de l'enseignement mondialement reconnu de notre Faculté de médecine
et des sciences de la santé.»
Pour sa part, l'Université de Moncton hébergera le nouveau Centre de
formation médicale du Nouveau-Brunswick à son campus de Moncton et fournira
les services de soutien au programme. Les étudiantes et étudiants
bénéficieront de l'ensemble des services de l'Université de Moncton liés à
la vie étudiante, et auront accès aux ressources dédiées à la pédagogie
médicale ainsi qu'aux nouvelles technologies de l'information et des
communications.
«Ayant le mandat de desservir la population francophone du
Nouveau-Brunswick, l'Université de Moncton jouera un rôle de premier plan
dans ce projet, a dit le recteur Yvon Fontaine. Il s'agit d'un partenariat
historique qui mettra à contribution les ressources de chaque partenaire et
qui permettra de développer davantage notre expertise dans la formation de
professionnels de la santé et d'augmenter notre capacité de recherche dans
des domaines liés aux sciences de la vie.»
Dix-huit nouveaux médecins seront embauchés au cours des cinq prochaines
années pour assurer la formation des étudiants. Ils consacreront environ 33
% de leur temps à l'enseignement et 66 % à la prestation de services
médicaux à la population et ce, dans diverses régions de la province. Le
ministre de la Santé et du Mieux-être, Elvy Robichaud, a indiqué que cela
représente un investissement de trois millions de dollars annuellement. Par
ailleurs, le gouvernement provincial consacrera une somme de 2,7 millions
pour le démarrage du programme au campus de Moncton et des travaux
d'infrastructure à l'Hôpital régional Dr-Georges-L.-Dumont.
Le Nouveau-Brunswick a enregistré une augmentation nette de 177 nouveaux
médecins depuis juin 1999, et le nombre d'infirmières ayant un emploi
permanent dans la province est passé de 6014 en 1999 à 6714 en 2004.
«Dans le cadre du plan provincial de la santé Un avenir en santé,
nous investirons davantage dans le recrutement des médecins, des
infirmières, des infirmières praticiennes et autres professionnels de la
santé, a précisé le premier ministre Bernard Lord. Le succès de nos efforts
pour recruter et garder ici des professionnels de la santé aidera à assurer
aux Néo-Brunswickois et aux Néo-Brunswickoises qu'ils recevront de bons
soins de santé dans des délais raisonnables.»
La formation clinique en médecine nécessite la participation
indispensable des régies régionales de la santé et des hôpitaux du
Nouveau-Brunswick. Les étudiantes et étudiants seront accueillis dans ces
hôpitaux pour les stages, l'externat et la résidence en médecine familiale.
«Il s'agit d'un grand jour pour la formation médicale des étudiants
francophones au Nouveau-Brunswick et du même souffle, pour le maintien et le
renouvellement de la main-d'œuvre médicale, a déclaré Adélard R. Cormier,
président du conseil d'administration de la Régie régionale de la santé
Beauséjour. La Régie est très fière de participer, conjointement avec les
autres régies francophones, à la formation médicale francophone pour la
population du Nouveau-Brunswick.»
«La délocalisation des études médicales est un élément important de notre
plan stratégique Grandir et innover pour une société en santé, a pour
sa part déclaré Réjean Hébert, doyen de la Faculté de médecine et des
sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke. Une telle formation à
distance est possible grâce à notre méthode pédagogique innovante basée sur
l'apprentissage par problèmes en petits groupes. Nous recruterons et
formerons les futurs professeurs pour qu'ils appliquent cette méthode à
Moncton avec la même qualité et suivant les mêmes normes qu'à Sherbrooke.»
Le gouvernement provincial achète depuis nombre d'années des places dans
diverses universités canadiennes pour former les étudiantes et étudiants de
la province. Depuis 1996, les trois quarts des étudiants francophones du
Nouveau-Brunswick ont reçu leur formation de l'Université de Sherbrooke.
Programme de formation médicale prédoctorale de l'UdeS
Le programme de médecine de l'Université de Sherbrooke se déroule sur
quatre ans et comprend deux ans et demi de formation préclinique et 18 mois
d'externat.
La formation préclinique a comme principale méthode pédagogique celle de
l'apprentissage par problèmes (APP). Cet apprentissage en petits groupes de
huit étudiants soutenus par un professeur-tuteur est fondé sur des problèmes
à analyser et à résoudre. Les étudiantes et étudiants participent en moyenne
à deux sessions (trois heures chacune) d'APP par semaine. L'apprentissage
des habiletés cliniques et des comportements professionnels se fait en
parallèle et en complémentarité avec l'apprentissage des contenus cognitifs,
toujours dans le cadre de petits groupes (six étudiants avec un
professeur-moniteur). À l'occasion, et pour des périodes d'au maximum trois
heures par semaine, les étudiantes et étudiants participent à des cours
magistraux, des ateliers et des laboratoires. La formation en petits
groupes, en 3e année, maximise le développement d'habiletés de
résolution de problèmes par l'étude de problèmes plus complexes et intégrés,
alors que dans les 1er et 2e années, les problèmes
sont plus orientés vers les systèmes médicaux à l'étude.
L'externat se déroule sur 18 mois et comprend des stages dans l'ensemble
des disciplines médicales, incluant la médecine de famille et la santé
communautaire. La révision actuelle de l'externat mettra l'accent sur le
développement des compétences, sur la qualité de l'encadrement et de la
supervision clinique des étudiantes et étudiants par les professeurs et sur
l'évaluation intégrée et continue de la compétence de ceux-ci. En plus des
activités usuelles qui se déroulent durant la formation clinique, les
étudiants participent, à raison de deux fois par semaine, à des sessions
particulières d'apprentissage au raisonnement clinique. Ce programme de
formation médicale prédoctorale est délocalisé au Centre de formation
médicale au Nouveau-Brunswick.
La Faculté de médecine et des sciences de la santé accueille annuellement
24 étudiantes et étudiants du Nouveau-Brunswick dans son programme de
formation médicale prédoctorale et ce, à Sherbrooke. C'est la Faculté des
sciences de l'Université de Moncton qui, en vertu de l'Entente
Québec/Nouveau-Brunswick, coordonne, avec l'Université de Sherbrooke, le
processus d'admission à la Faculté de médecine et des sciences de la santé
sherbrookoise comme aux autres facultés de médecine québécoises. Cette
faculté offre également un diplôme préparatoire aux sciences de la santé
(DSS) d'une durée de deux ans. Ce diplôme permet aux étudiants de répondre
aux conditions d'admission des facultés de médecine du Québec.
Délocalisation de la formation médicale au Nouveau-Brunswick
Il y a déjà plus de 21 ans, les gouvernements du Québec et du
Nouveau-Brunswick ont convenu d'une entente en vertu de laquelle le Québec
s'engage à assurer la formation de professionnels de la santé en langue
française, dont des médecins qui viennent par la suite pratiquer au
Nouveau-Brunswick. Depuis 1996, l'UdeS accueille 75 % des étudiantes et
étudiants du Nouveau-Brunswick qui se destinent à la formation médicale.
C'est ainsi que depuis 2003, Sherbrooke et sa Faculté de médecine et des
sciences de la santé accueille 24 des 30 étudiants du Nouveau-Brunswick
prévus à l'entente, les six autres étant accueillis par les facultés de
médecine de l'Université Laval et de l'Université de Montréal.
La formation aux niveaux prédoctoral et postdoctoral, donnée au départ
complètement dans les locaux de la Faculté de médecine et des sciences de la
santé de Sherbrooke, de son Centre hospitalier universitaire et de son
réseau d'établissements affiliés, s'est délocalisée progressivement vers le
territoire du Nouveau-Brunswick. Au niveau prédoctoral, on note la mise en
place de stages d'immersion clinique (trois semaines en 1er année)
et d'APP en communauté (deux semaines en 2e année) offerts au
Nouveau-Brunswick.
Les étudiantes et étudiants du Nouveau-Brunswick à la Faculté de médecine
de Sherbrooke peuvent aussi compléter des stages réguliers d'externat dans
leur province en médecine de famille (depuis 1990) et en
gynécologie-obstétrique (depuis 1999). À partir de 2005, ils pourront
compléter des stages semblables en psychiatrie et en pédiatrie. Tous ces
stages seront intégrés au programme de formation médicale
prédoctorale délocalisé à partir de l'année 2006-2007.
Au niveau postdoctoral, le développement s'est d'abord concrétisé en
médecine de famille et ce, dès 1981. Les résidentes et résidents de cette
spécialité ont ainsi pu compléter une partie de plus en plus grande de leur
formation au Nouveau-Brunswick. Depuis 2001, ils complètent l'ensemble de
leur formation de deux ans dans les établissements de santé du
Nouveau-Brunswick. Depuis de nombreuses années et avec une augmentation au
cours des dernières années, les résidents en spécialités peuvent aussi
compléter certains de leurs stages de formation (stages électifs) avec des
spécialistes de leurs disciplines oeuvrant au Nouveau-Brunswick.
Jusqu'à maintenant, les 24 étudiantes et étudiants admis annuellement à
la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de
Sherbrooke ont suivi le cheminement suivant :
- ils suivent les deux premières années préparatoires au programme de
formation médicale à l'Université de Moncton où ils obtiennent un diplôme
préparatoire en sciences de la santé (DSS);
- ils suivent leur formation prédoctorale de quatre années à la Faculté
de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS, en effectuant des
stages de formation clinique dans le réseau des institutions affiliées de
la faculté sherbrookoise, incluant certains milieux du Nouveau-Brunswick;
- douze des diplômés des études prédoctorales viennent poursuivre leur
formation postdoctorale de deux années en médecine de famille au
Nouveau-Brunswick, où un réseau de 110 médecins cliniciens des
établissements et des milieux cliniques de cette province, reconnu par la
Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS, offre des
activités de formation et d'évaluation;
- les autres diplômés de la Faculté complètent habituellement une
formation de résidence en spécialité dans les programmes de spécialités du
Québec ou d'ailleurs. Ils peuvent néanmoins effectuer des stages électifs
de formation dans leur discipline avec des médecins oeuvrant au
Nouveau-Brunswick.
Devant, d'une part, l'augmentation du nombre de ses admissions pour
répondre aux besoins du Québec et, d'autre part, sa volonté de maintenir et
de poursuivre ses engagements face au Nouveau-Brunswick, afin que les
diplômés répondent de façon optimale aux besoins de santé de la population
de cette province, l'Université de Sherbrooke et sa Faculté de médecine et
des sciences de la santé propose dorénavant, et ce en collaboration avec
l'Université de Moncton, de délocaliser l'offre du programme d'études
prédoctorales de formation médicale.
C'est ainsi que la faculté sherbrookoise va offrir ce programme sur place
au Nouveau-Brunswick, à partir de septembre 2006, c'est-à-dire que, en plus
des stages cliniques d'externat déjà en place et en développement, les
années de formation identifiées comme les années de formation préclinique,
l'UdeS donnera ainsi l'ensemble de son programme M.D. au Nouveau-Brunswick.
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