Liaison région, 15 décembre 2005
Trois étudiantes exploreront des possibilités de
partenariat
Alors que les journées raccourcissent et rafraîchissent, trois
étudiantes au baccalauréat en enseignement au secondaire de l'Université
de Sherbrooke se sont récemment envolées vers la chaleur de la Guadeloupe
pour effectuer un stage en éducation d'une durée de 45 jours.
Janie-Pascale Groulx, Marilyn Henderson et Jessica Gilbert ont en plus
reçu de la Faculté d'éducation le mandat d'évaluer les possibilités de
partenariat pour paver la voie à d'autres stagiaires de Sherbrooke.
Alors que l'Université de Sherbrooke leur offrait l'an dernier de
choisir parmi quelques destinations «clé en main» (Haïti, France,
Saskatchewan, Colombie-Britannique), Marilyn et Janie-Pascale ont plutôt
choisi de dénicher elles-mêmes le lieu de leur formation pratique à
l'étranger. Jessica les a rejointes plus tard, ayant dû annuler son stage
à Haïti à cause la situation politique tendue.
Les trois étudiantes ont d'abord eu de la difficulté à faire
reconnaître leur choix auprès des responsables de stage. La Guadeloupe,
département d'outre-mer français situé dans les Caraïbes, utilise un
système d'enseignement différent du nôtre. «Le système d'enseignement
français ne comporte pas de niveau secondaire, explique Janie-Pascale. On
parle plutôt de collège, de bac et de lycée.»
Mais devant la détermination des trois comparses, la Faculté
d'éducation a enfin reconnu leur destination, et leur a en plus confié le
mandat d'évaluer les équivalences entre les systèmes d'éducation. Si la
compatibilité est suffisamment grande, la Faculté songera à développer
avec la Guadeloupe un partenariat du même type qu'avec la France ou la
Colombie-Britannique. Ainsi, d'autres étudiants pourront y effectuer leur
stage en profitant, cette fois, de l'encadrement complet de la Faculté.
«Habituellement, la Faculté d'éducation offre une formation sur les
différences culturelles du milieu d'accueil, et un superviseur de stage se
rend à destination pour faire les évaluations», résume Jessica.
Comme aucun partenariat n'existe en ce moment entre l'UdeS et la
Guadeloupe, les trois étudiantes se sont retrouvées devant une tâche
colossale à effectuer avant leur départ : elles ont dû se charger
elles-mêmes de tous les aspects de la préparation.
Il leur a fallu bien sûr compléter des demandes d'aide financière,
magasiner les billets d'avion (elles sont d'ailleurs parties de New York,
question d'économiser), se munir d'assurances, renouveler leur passeport,
et bien d'autres choses encore. Tant de démarches qui se sont ajoutées à
leurs tâches habituelles d'étudiantes, lesquelles devaient en plus être
effectuées dans une fraction du temps habituel. «On a dû faire devancer
les dates de nos examens finaux et de remise de travaux de session»,
affirme Jessica. «On n'a pas assez de 24 heures par jour pour tout
coordonner», poursuit Janie-Pascale. «Mais en bonnes étudiantes, on s'en
sort toujours, conclut Marilyn. C'est difficile, mais on va l'avoir!»
Pour ce qui est de la préparation à la culture guadeloupéenne, les
stagiaires peuvent compter sur les enseignants de l'endroit. «Nous
communiquons beaucoup avec nos hôtes, explique Marilyn. On aborde les
questions du code vestimentaire, de la perception du français par rapport
au créole et d'autres sujets où résident les différences culturelles.»
Les évaluations, quant à elles, auront tout simplement lieu au retour.
À défaut d'accueillir un superviseur de stage ou de pouvoir confier
l'évaluation à un professeur de l'endroit, les étudiantes devront se
filmer et remettre les cassettes à un évaluateur de stage à leur retour.
Si le système d'éducation de la Guadeloupe semble pour l'instant
présenter des inconvénients pour les stagiaires québécois, la langue
française, la disponibilité et l'ouverture des enseignants constituent des
atouts importants pour l'apprentissage. «L'enseignante qui me prend en
charge est prête à me laisser appliquer des activités préparées avec les
méthodes pédagogiques du Québec, illustre Jessica. On nous a même offert
d'aller voir comment ça se passe au primaire, au lycée et dans les classes
spéciales pour élèves avec troubles de comportement.»
Les enseignants guadeloupéens semblent tout faire pour faciliter le
passage des stagiaires : ce sont même eux qui ont trouvé un appartement
aux trois étudiantes! Il restera à monter un dossier sur le sujet et à
développer les premiers contacts avec des professeurs de l'Université de
Pointe-à-Pitre, question de connaître leur ouverture au développement d'un
partenariat. Épisode à suivre, donc…
E. S.
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