Les numéros
de Liaison

6 juillet 2006 (no 20)
15 juin 2006 (no 19)
25 mai 2006 (no 18)
4 mai 2006 (no 17)
13 avril 2006 (no 16)
23 mars 2006 (no 15)
9 mars 2006 (no 14)
23 février 2006 (no 13)
9 février 2006 (no 12)
26 janvier 2006 (no 11)
12 janvier 2006 (no 10)
8 décembre 2005 (no 9)
24 novembre 2005 (no 8)
10 novembre 2005 (no 7)
27 octobre 2005 (no 6)
13 octobre 2005 (no 5)
29 septembre 2005 (no 4)
15 septembre 2005 (no 3)
1erseptembre 2005 (no 2)
18 août 2005 (no 1)

1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

Les photos 2004-2005

Calendrier des parutions 2006-2007

L'équipe des publications Liaison

-Liaison-région
Liaison-recherche
Liaison-Longueuil
Liaison-médecine
Liaison-médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison région, 20 avril 2006

Les acides gras : l'une des clés de l'évolution humaine

MARIE-PIER TREMBLAY

Stephen Cunnane travaille actuellement à l'Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke. Professeur au Département de physiologie et biophysique, service d'endocrinologie, il dirige l'une des chaires de recherche du Canada. Dans son ouvrage Survival of the Fattest, il propose une conception différente et originale de l'évolution du cerveau humain. Il avance que l'évolution de la taille du cerveau des premiers humains s'explique par l'adoption d'un régime alimentaire plus riche en acides gras et en minéraux. Les bébés auraient particulièrement profité de ces nutriments.

L'explication définitive au mystérieux développement du cerveau n'a pas encore été trouvée et aucune théorie ne fait consensus chez les anthropologues, évolutionnistes et scientifiques. Le professeur Stephen Cunnane alimente cette controverse avec son approche originale de l'accroissement de la taille du cerveau. Provenant d'un champ de spécialité complètement différent, la physiologie, il a basé son approche sur la recherche des contraintes métaboliques nécessaires à ce développement.

Le cerveau humain est deux fois plus gros que celui de notre prédécesseur, l'Homo habilis. Comment les scientifiques expliquent-ils cette expansion massive? Quelles circonstances et quel environnement ont contribué à cette croissance? Le langage, la fabrication des outils, la bipédie, voilà des facteurs que les anthropologues et les évolutionnistes ont longtemps associés et associent encore à l'évolution du cerveau humain. Afin de subvenir à ses besoins, l'homme aurait, grâce au processus d'adaptation, développé certaines capacités et ainsi permis à son cerveau d'évoluer.

Étonnamment, la clé de cette évolution proviendrait plutôt du gras de bébé. Stephen Cunnane explique que cette approche déconcertante est pourtant logique. C'est en se déplaçant des forêts vers les rives que les premiers hommes ont pu bénéficier d'une alimentation sûre, mais surtout, riche en acide gras oméga-3 appelé le DHA, en iode, en zinc et en fer. Ce sont tous des nutriments que l'on retrouve dans les aliments d'origine aquatique ou riveraine. Les fossiles de poissons et de coquillages mangés par nos ancêtres découverts sur plusieurs sites de recherche abondent dans ce sens. Ce nouveau mode de vie plus sécuritaire a permis à nos ancêtres d'accumuler des réserves de gras et de donner naissance à des enfants ayant leur propre réserve d'énergie. C'est dans cette particularité propre à l'homme que se trouve la solution, car ce gras de bébé présente une très forte concentration de DHA, une substance constituante des membranes du cerveau et nécessaire à son bon fonctionnement et à sa croissance. «Au cours de la période finale de la croissance fœtale, ainsi qu'au cours des cinq premières années de la vie, la présence de gras est un facteur essentiel au développement optimal du cerveau humain», précise le professeur Cunnane.

Ce n'est donc pas une sélection naturelle ayant avantagé les cerveaux les plus gros qui a contribué à l'accroissement global de la taille du cerveau humain, mais bien un régime alimentaire différent qui a favorisé une expansion qui était déjà génétiquement possible, explique le professeur.

Cette découverte risque d'être fort utile puisqu'elle offre au domaine de la médecine des avenues inexplorées en ce qui a trait au développement des fonctions cérébrales, aux maladies qui affectent le cerveau et aux conséquences des carences alimentaires sur son développement.

«L'augmentation des maladies neurodégénératives est prévisible puisque de nos jours, notre alimentation contient de moins en moins de ces nutriments essentiels qui influencèrent l'évolution du cerveau humain. Ainsi, peu importe sa croissance extraordinaire, notre cerveau humain reste toujours vulnérable à ces carences nutritionnelles», de conclure Stephen Cunnane.

Retour à la une

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Éditeur :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca