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Liaison région, 16 mars 2006

Bernard Chaput, professeur et rassembleur

JOSÉE BEAUDOIN

«Faites attention à ce que vous allez écrire», m'a lancé Bernard Chaput à la blague, à la fin de l'entrevue. Lorsque j'ai proposé de lui soumettre mon texte pour approbation, il a catégoriquement refusé, parce que selon lui, on ouvrait là une porte à la censure. Et la censure, très peu pour lui. Toutefois, s'il ne se reconnaît pas dans ce qui suit, il se réserve le droit de crier aux quatre vents que la journaliste est complètement dans le champ. C'est de bonne guerre, monsieur le professeur. Mais quand j'écris que vous êtes sympathique, passionné et très coloré, sachez que je persiste et signe.

Les fins mots de l'histoire

Saviez-vous que le mot «histoire», en grec, ça veut dire «enquête»? Que le mot «séminaire» origine du latin semen qui signifie «semence»? Professeur d'histoire médiévale, Bernard Chaput a l'art de raconter et ponctue son franc-parler d'explications qui jettent un regard nouveau sur les mots, à commencer par le titre de leader dont on l'a coiffé : «Pour moi, un leader, ce n'est pas quelqu'un qui garde tout pour lui et qui est en avant. On peut être leader en déléguant énormément de pouvoirs. Comme professeur, je délègue à mes étudiants la responsabilité de leur propre apprentissage. Ça ne me tente pas de leur dire l'histoire. Ça me tente de faire en sorte qu'ils puissent la découvrir et l'interpréter. Vous savez, on ne tire pas sur les fleurs pour les faire pousser. On peut les aider, les entourer, les arroser, les engraisser… C'est tout. Le leadership, il ne faut pas que ce soit étouffant.»

À l'Université de Sherbrooke, Bernard Chaput a été doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines, directeur de département, président de syndicat, directeur de l'Institut de recherche et d'enseignement pour les coopératives et membre du conseil d'administration de l'institution, mais son rôle de professeur est toujours celui qui l'a comblé. Même après 36 ans de métier, jamais il ne s'assoit sur ses lauriers. À preuve, lorsqu'on lui demande quelle est sa plus grande fierté sur le plan professionnel, il répond : «C'est mon dernier cours… ou mon prochain.»

Jamais les blues de la métropole

Ses racines sont montréalaises, mais depuis le début des années 70, notre spécialiste du Moyen Âge est complètement conquis par la Reine des Cantons de l'Est. «À Sherbrooke, on a une qualité de vie incroyable, dit-il en pointant le paysage montagneux qu'encadre la fenêtre de son bureau. Sherbrooke, c'est une ville humaine et conviviale. Une ville multiethnique et accueillante qui a évolué à une vitesse grand V à cause de l'Université notamment. C'est aussi l'une des rares villes au Québec où l'on peut faire de la musique au primaire, au secondaire, au cégep et à l'université.»

Quand vient le temps de préserver les richesses du passé, Bernard Chaput compte toujours présent. Celui qui fut président de la Société d'histoire de Sherbrooke de 1997 à 2003 croit fermement à l'importance de se rassembler et de se bâtir une mémoire collective. Aussi, il a joué un rôle clé dans l'organisation des célébrations du bicentenaire de Sherbrooke en 2002. En marge des grandes activités à caractère plus officiel, il a vu poindre avec enthousiasme des initiatives qui sont venues animer les familles et les quartiers : «Les fêtes du bicentenaire, c'est plusieurs centaines de petites activités qui rassemblaient des gens, des sportifs, des amateurs de musique, de théâtre… Le leadership, pour moi, il commence à petite échelle.» Aujourd'hui président de la Fondation de la Société d'histoire de Sherbrooke, Bernard Chaput s'implique pour que ce joyau de notre patrimoine ait toujours les moyens de ses ambitions. Outre les expositions, il y a tous ces fonds de photos créés pour les familles avec des archivistes qui travaillent selon les règles de l'art. Si vous avez des trésors qui dorment dans vos boîtes à chaussures, l'invitation est lancée!

Une vigie sur la vie quotidienne

Par conscience environnementale et par réel plaisir, Bernard Chaput est un fervent adepte du transport en commun depuis plus de dix ans. Autre preuve qu'un leader n'occupe pas toujours le siège du conducteur! Depuis décembre dernier, le professeur représente les usagers au sein du conseil d'administration de la Société de transport de Sherbrooke : «J'aime voir les gens qui montent dans l'autobus. Il y en a qui sont des gueulards, d'autres des petites souris, il y a des vieilles dames, des étudiants, toutes sortes de gens… Je trouve ça intéressant. C'est ma façon de voir la vie au quotidien.»

Le club des bien cités

Avec fluidité et beaucoup d'à-propos, Bernard Chaput a cité César et Napoléon au cours de notre conversation. Venant d'un érudit professeur d'histoire, cela n'avait rien d'étonnant. Il m'a aussi partagé sa phrase fétiche de Guillaume d'Orange, une citation qui l'accompagne depuis son adolescence : «Il n'est point nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.» Mais là où j'ai craqué, c'est lorsqu'il m'a cité nul autre que le chanteur Willie Lamothe : «J'aime mieux mourir incompris que de passer ma vie à m'expliquer.» Je crois qu'il aurait préféré que je passe cet extrait sous silence, mais je prends le risque et, cette fois encore, je persiste et signe.

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