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Liaison région, 18 août 2005

 

 
«Il serait déplorable que la rue King soit l'allégorie de ce que pourrait devenir la région si on ne fait pas attention à ses paysages», soutient Colette Ansseau.

«Il serait déplorable que la rue King soit l'allégorie de ce que pourrait devenir la région si on ne fait pas attention à ses paysages», soutient Colette Ansseau.

Photos : Roger Lafontaine

 


Chercheuse en écologie forestière

Colette Ansseau s'efforce de préserver
la beauté des paysages estriens

ETIENNE SAMSON

Et si dans quelques années, victime de sa popularité, l'Estrie perdait la richesse de ses paysages et ne devenait qu'un amalgame de panneaux-réclames, de centres commerciaux et de vastes parcs de stationnement… Colette Ansseau garde cette hypothèse en tête et, avec l'organisme qu'elle a cofondé, Paysages estriens, elle tente d'exercer une influence pour éviter que le développement de la région ne se fasse au détriment de la verdure des montagnes, de la splendeur des lacs ni de l'harmonie des villes et des villages.

Professeure au Département de biologie de l'Université de Sherbrooke et chercheuse en écologie forestière, Colette Ansseau étudie la façon dont se font les assemblages de communautés végétales. Autrement dit, elle observe qu'est-ce qui pousse avec quoi, ce qui lui permet de comprendre les écosystèmes forestiers et de prévenir une éventuelle dégénérescence des milieux causée par une surexploitation ou une mauvaise gestion des ressources.

Paysages estriens

Interpellée par le phénomène d'urbanisation grandissante de son milieu de vie, Colette Ansseau a cofondé en 2001, avec des collègues de la Commission environnement du CRD, l'organisme Paysages estriens, voué à proposer des moyens pour concilier le développement économique, social et humain sans nuire à la nature, notamment à la forêt. «Sherbrooke est une ville où la nature est encore très présente, où la forêt occupe encore une place importante, remarque-t-elle. Il serait déplorable que la rue King soit l'allégorie de ce que pourrait devenir la région si on ne fait pas attention à ses paysages.»

Paysages estriens regroupe une douzaine d'organismes et de ministères composés de personnes ayant à coeur la protection des paysages. Sa mission : sensibiliser et informer la collectivité régionale afin de promouvoir la préservation et la valorisation du patrimoine paysager estrien. «Il s'agit d'un organisme d'éducation, soutient Colette Ansseau. Nous ne voulons pas nous opposer à des projets de développement ni jouer les chiens de garde.» L'organisme souhaite plutôt faire connaître aux intervenants et à la population la valeur économique, sociale, culturelle et esthétique de la préservation des paysages estriens.

Ce faisant, en janvier, les membres de Paysages estriens ont déposé un mémoire dans le cadre des audiences publiques du BAPE sur les répercussions d'un échange de terrains sur la biodiversité et l'intégrité écologique du parc national du mont Orford. En avril, présentant un mémoire lors de la consultation publique sur le projet de plan de développement durable du Québec, ils réclamaient un moratoire sur l'affichage le long des routes.

Un parcours international

Originaire de Belgique, Colette Ansseau a travaillé dans différents pays avant de choisir l'Estrie comme terre d'accueil. Ayant obtenu un diplôme de premier cycle de l'Université de Louvain, elle quitte son pays d'origine en 1964 et s'installe au Congo pour y enseigner. Elle vit par ailleurs son premier contact avec le Québec l'année suivante alors qu'elle enseigne au Collège du Bon-Pasteur et au Séminaire de Chicoutimi. Puis, après quelques années passées aux collèges Saint-Viateur et Jean-de-Brébeuf de Montréal, elle se rend au Rwanda en 1971 où elle donne des cours à l'Université nationale. Elle y occupera d'ailleurs le poste de directrice du département de biologie durant trois ans. Elle quitte le Rwanda en 1974 et se rend au Maroc où elle enseigne un an.

C'est en 1975 que Colette Ansseau met son pied à terre au Québec. Tombée amoureuse de la beauté des paysages de l'Estrie et de la situation géographique enviable de la région sherbrookoise, elle s'installe à Lennoxville. Elle s'inscrit à l'Université Laval et complète une maîtrise et un doctorat portant sur la foresterie de l'Estrie. C'est le début de son étude des paysages estriens.

Fort impliquée

Maintenant bien installée en Estrie, Colette Ansseau ne voit pas l'heure de s'arrêter. Il y a trop à faire. En plus d'être présidente et cofondatrice de Paysages estriens, elle occupe le même rôle au sein d'Écologie sans frontières, elle fait partie du comité-conseil de la Canadian Chemical Producers Association et elle est cofondatrice la Canadian Society for Ecological Economics, une branche de son pendant international visant l'intégration des principes du développement écologiquement viable dans les structures économiques.

Qui plus est, la professeure se rend parfois à Yokaichi, au Japon, où elle agit comme consultante sur la préservation de la forêt en milieu urbain. Plus près de nous, elle est présidente de la Corporation de conservation du boisé de Johnville et membre du conseil d'administration de la Fondation estrienne de l'environnement.

Comme quoi ce n'est pas tellement l'endroit qui importe, mais bien son amour de la nature qui dicte sa voie. «Après toutes ces années à développer la compréhension du paysage, il est bien normal que je veuille le préserver», résume-t-elle.


Colette Ansseau est présidente et cofondatrice de l'organisme Paysages estriens.

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