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Liaison région, 20 octobre 2005
Après Aurore : Angélique
et l'incendie de Montréal
STÉPHANIE RAYMOND
Après «Aurore! Le mystère de l'enfant
martyre», des professeurs du Département d'histoire et de sciences
politiques de l'Université de Sherbrooke ont de nouveau été sollicités afin
de «fournir un mystère» pour le site Les grands mystères de l'histoire
canadienne : «La torture et la vérité : Angélique et l'incendie de
Montréal». Si Peter Gossage apporte son soutien, la recherche sera dirigée
par Léon Robichaud, spécialiste du multimédia et de l'histoire de la
Nouvelle-France, ainsi que par Denyse Beaugrand-Champagne, historienne et
auteure d'un livre sur le procès d'Angélique.
Le projet des Grands mystères de
l'histoire canadienne fait revivre des événements de l'histoire de notre
pays dont la cause ou le dénouement est équivoque. Il vise à fournir aux
écoles secondaires et aux universités du matériel de grande qualité qui
porte sur ces événements et sur les méthodes d'enseignement de l'histoire.
Ce projet est le fruit d'un partenariat entre une trentaine de professeurs
et d'étudiants provenant des universités de Sherbrooke, de Victoria et de
Toronto. En cette phase III du projet qui a reçu une subvention de 457 023 $
de Patrimoine Canada, trois nouveaux mystères sont en développement, dont
celui d'Angélique chez nous.
Angélique,
une histoire fascinante
L'histoire d'Angélique, c'est une histoire
où se confrontent les réalités d'esclavage, de race, de condition de la
femme et de justice française au temps de la Nouvelle-France. Une histoire
beaucoup moins connue que celle d'Aurore, mais «très puissante, affirme Léon
Robichaud, car elle nous plonge au cœur de la société coloniale de
l'époque».
Le 10 avril 1734, un incendie se déclare
dans une maison située dans le Vieux-Montréal actuel. En quelques heures, 46
maisons et l'hôpital sont consumés par les flammes. Très vite, on pointe du
doigt une jeune esclave noire, Marie-Josèphe Angélique. «Deux mois avant
l'incendie, elle avait tenté de s'enfuir vers les colonies anglaises avec
son amant, explique Léon Robichaud. On a donc rapidement conclu qu'elle
avait mis le feu à la maison de sa maîtresse pour couvrir une nouvelle fuite
en compagnie de son amoureux, libéré de prison deux jours plus tôt. À une
époque où la justice se veut rapide et spectaculaire, le procès s'enlise
pendant deux mois. Aucune preuve ne vient appuyer la rumeur jusqu'à ce
qu'une fillette de cinq ans affirme avoir vu Angélique monter au grenier
avec une pelle à feu remplie de braises. Angélique continue de clamer son
innocence, mais elle est jugée coupable et sera condamnée à mort, une
sentence courante pour les incendiaires. Soumise à la torture, elle offre un
aveu de culpabilité. Son exécution publique permet aux autorités de clore le
dossier.»
Le site Internet permettra aux visiteurs
de tirer leurs propres conclusions. «Ils pourront consulter eux-mêmes les
témoignages et interrogatoires, poursuit Léon Robichaud. Les visiteurs
pourront aussi découvrir les particularités de la justice française de
l'époque et explorer différents aspects de la société montréalaise sous le
Régime français. Chacun pourra tenter de déterminer si la torture a fait
ressortir la vérité. En somme, Angélique aura-t-elle été rebelle, victime ou
bouc émissaire?»
Un site en trois
dimensions
Ce site apportera aussi une innovation
pour les Grands mystères. En plus des documents et des
illustrations, la reconstitution des événements sera accompagnée de celle en
trois dimensions de la ville de Montréal vers 1734. En ajoutant plusieurs
éléments au modèle développé par l'ancien Groupe de recherche sur Montréal
du Centre canadien d'architecture, cette ville virtuelle permettra aux
visiteurs de mieux comprendre le milieu urbain et d'explorer le secteur à
partir duquel les flammes se sont propagées le long de la rue Saint-Paul. En
alliant ainsi le texte, l'image et le 3D, l'histoire d'Angélique et de
l'incendie de Montréal offre une fenêtre exceptionnelle sur le passé qui se
prête parfaitement à une diffusion via Internet.
Le projet devra être terminé le
31 mars 2006. Un beau défi pour celui qui est devenu professeur régulier le
1er août.
La coordination de la traduction des trois
sites de la phase III est le travail de Françoise McNeil, étudiante à la
maîtrise en littérature canadienne comparée. En plus de traduire l'un des
trois sites, «La mort explosive de Peter «Lordly» Verigin», elle supervise
une équipe de quatre traductrices et d'une réviseure, toutes affiliées à
l'Université de Sherbrooke. C'est Suzanne O'Connor, étudiante au doctorat en
littérature canadienne comparée, qui traduit le site «La torture et la
vérité : Angélique et l'incendie de Montréal».
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Le professeur Léon Robichaud met ses connaissances en multimédia et
en histoire de la Nouvelle-France à profit pour la réalisation d'un
site sur l'incendie de Montréal de 1734. Il travaillera en
collaboration avec Denyse Beaugrand-Champagne, historienne et
auteure d'un livre sur le procès d'Angélique.
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