Un Plan de transport durable pour
une université encore plus verte
Au cours des dernières décennies, la pression s'est
accentuée sur le parc de stationnement de l'Université à un rythme effréné.
De plus en plus d'employés, d'étudiants, de visiteurs ont convergé vers le
Campus principal, ce qui a eu pour conséquence de faire croître la demande
en stationnement. Petit à petit, l'asphalte a gagné sur le gazon. Pour
renverser cette tendance et empêcher que les campus ne deviennent d'immenses
parcs à voitures, l'Université travaille à l'élaboration d'un Plan de
transport durable. Un outil concret pour faire de l'UdeS une institution
encore plus verte.
CHARLES VINCENT
Près d'un an après l'entrée en vigueur du libre accès au
transport en commun pour ses étudiantes et étudiants, et quelques jours
après l'annonce de la signature d'une entente visant à faciliter le
transport interurbain par autobus (voir page 5), l'Université veut mettre
de l'avant de nouvelles alternatives à l'automobile. «L'objectif principal
du Plan de transport durable est simple, explique Luce Samoisette, rectrice
adjointe : proposer un ensemble de solutions de transport, compatibles entre
elles, de manière à permettre à chacun de choisir ce qu'il veut faire pour
favoriser l'environnement.» Elles découlent toutes d'une réflexion sur le
développement durable à laquelle plusieurs membres de la communauté
universitaire ont participé (voir encadré à la page 3).
Ces solutions feront l'objet d'annonces au fur et à mesure
qu'elles pourront être mises en place. L'une de ces nombreuses dispositions
consiste en la mise en place d'un programme de covoiturage. Grâce à un
logiciel conçu spécifiquement à cet effet, les membres de la communauté
universitaire obtiendront facilement la liste des gens avec qui ils
pourraient éventuellement se rendre sur les campus. Cette disposition sera
épaulée par une plus grande flexibilité dans la gestion des différents types
de permis de stationnement, de manière à permettre, notamment, une rotation
des conducteurs et conductrices. Les «covoitureurs» auront également accès à
de meilleures places de stationnement.
Grâce à une entente avec une compagnie de location de voitures,
les membres de la communauté universitaire pourront aussi utiliser des
voitures hybrides pour leurs déplacements extérieurs, quand ils ne
souhaiteront pas bénéficier du système de covoiturage interurbain. Un
certain nombre de ces voitures hybrides seront également disponibles
directement sur les campus afin de permettre aux employées et employés qui
n'ont pas leur véhicule personnel de faire de courts déplacements pour leur
travail.
À pied, à vélo, en bus
Pour réduire encore plus la présence de l'automobile sur les
campus, l'Université proposera aux employées et employés, en collaboration
avec la société de transport de Sherbrooke (STS), un programme employeur qui
offrira des rabais sur le transport en autobus. En parallèle, des mesures
incitatives seront mises en place, comme l'instauration d'une période
d'essai pour permettre aux personnes intéressées de se familiariser avec ce
service ou encore la disponibilité de voitures pour les déplacements sur les
campus et un service de retour garanti au domicile en cas d'urgence. Ces
deux dernières mesures seront également en vigueur pour tous les
participants aux différents programmes du Plan.
Pour les plus «sportifs», l'Université aménagera un réseau et
des équipements pour le transport à pied, à vélo, en trottinette, en planche
à roulettes, en patins à roues alignées… Les réseaux cyclables et
piétonniers de la ville de Sherbrooke seront prolongés sur les campus; des
enclos à vélos sécuritaires et bien localisés seront installés; on songe
même, à moyen terme, à des douches et à des vestiaires pour se rafraîchir
avant d'entrer en classe ou au bureau. Et, puisque ces mesures ont été
conçues pour être complémentaires, un projet pilote permet actuellement aux
usagers de la STS de transporter leur vélo en autobus.
Un fonds pour le transport durable
Ce Plan de transport durable s'accompagne d'une stratégie de
tarification compatible avec les orientations retenues. «Devant la hausse de
la demande en stationnement, l'Université était placée devant un choix,
comme le souligne Luce Samoisette. Soit on continuait de créer des places de
stationnement, soit on favorisait des solutions alternatives. Et puisque
dans un cas comme dans l'autre, c'est l'usager qui doit assumer les coûts,
le dilemme était donc le suivant : soit on payait pour se donner de
l'asphalte, soit on le faisait pour se donner des possibilités.»
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les coûts réels engendrés par
le stationnement automobile sont évalués par les experts à 4000 $ pour une
place extérieure et à 30 000 $ pour un espace souterrain. Ce à quoi il faut
ajouter les coûts de l'entretien annuel qui s'élèvent à plusieurs centaines
de milliers de dollars pour l'ensemble du parc de stationnement. Or, au
rythme où vont les choses, au seul Campus principal, il faudrait ajouter
500 nouvelles places au cours des deux prochaines années pour répondre à la
demande. Une facture qui s'élève à 2 M$.
Dans ce contexte, le Conseil d'administration de l'Université a adopté
une nouvelle grille tarifaire pour les différentes catégories de permis de
stationnement. À titre d'exemple, le prix d'un permis de stationnement jaune
trimestriel sera majoré de 19 $ à partir du 1er septembre. Les
revenus générés par cette hausse seront comptabilisés dans un fonds destiné
au financement de diverses mesures de transport durable.
«Cette décision a reçu l'appui du Conseil à la vie étudiante et
du Comité de stationnement qui, tous deux, ont reconnu que l'engagement de
l'Université envers le développement durable devait passer par des actions
concrètes», a indiqué la rectrice adjointe Luce Samoisette. Le pari que nous
prenons est le suivant : préserver la qualité de nos campus, favoriser des
habitudes de transport originales et plus respectueuses de l'environnement
en se dotant de mesures qui, à terme, présenteront des économies tant pour
l'Université que pour les membres de sa communauté.»
C'est donc un dossier à suivre lors de la rentrée…
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