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Liaison, 7 juillet 2005

Nouveauté livre

Critique invitée : MARIE DOUVILLE
Étudiante au certificat de lettres et langue françaises

Un bon cru, Peter Mayle

Du soleil, du soleil, du soleil… Voilà ce dont nous rêvons tous! Si jamais il ne se pointe pas, retrouvez-le dans Un bon cru.

Pendant longtemps, la Provence nous fut présentée à travers les récits du grand poète Mistral, les contes naïfs et chaleureux de Daudet, les romans vifs et bucoliques de Giono, immortalisés par les images de Pagnol, qui fixa également sur pellicule les personnages désormais célèbres de César, d'Escartefigue, de Marius… Et puis est venu Peter Mayle, l'incontournable British émigré en Provence, observateur espiègle d'un monde figé dans sa bonhomie.

Lorsque Mayle tomba amoureux de la Provence et choisit de s'y installer, en 1988, il eut l'impression pendant longtemps d'être tombé sur une étrange planète! Il était simplement un Anglais typique débarquant au milieu de Provençaux également typiques. Du moins, c'est ce qu'il raconte, avec un amusement communicatif, dans les récits anecdotiques de son installation et de son acclimatation que l'on peut lire dans ses premiers livres. Pour prolonger le plaisir goûté par d'innombrables lecteurs, Mayle a ensuite transposé ses découvertes d'une Provence presque caricaturale dans des romans toujours simples et amusants que l'on dévore avec bonheur, d'autant plus que les Anglais y subissent également les gentilles moqueries de l'auteur.

Un bon cru n'échappe donc pas à la sympathique règle que semble s'être donnée Mayle : trouver quelques «bizarreries» des Français; les décortiquer avec un air mi-sérieux mi-narquois; les confronter aux sempiternelles «bizarreries» des Anglais pour produire des pages qui nous réconcilient avec la vie! Il ne faut pas chercher là de la grande littérature. Ce dernier roman n'est pas non plus le meilleur de Mayle, peut-être justement parce que sa recette s'use un peu et que, si on est l'un de ses fidèles lecteurs, on s'étonne moins, dans ce cinquième roman, de l'ébahissement de ses héros – anglais – devant le peuple français. Mais tel qu'il est, ce roman d'été, invitant au farniente et aux dégustations, est agréable et rafraîchissant.

De quoi s'agit-il donc, cette fois? Du Londonien Max Skinner, jeune cadre du domaine financier, criblé de dettes : il espère une prime énorme suite à une transaction préparée de longue date auprès d'un riche client, mais il se fait escamoter le contrat par son directeur, qui le congédie… Quand le désespoir envahit Max, il reçoit une lettre d'un notaire lui annonçant qu'il hérite du domaine de l'oncle auprès duquel il passait ses étés, enfant… en Provence, bien sûr! Son ami Charlie, apprenti œnologue, enthousiaste à l'idée de voir Max devenir viticulteur, lui avance l'argent nécessaire pour aller s'installer là-bas. Skinner, que tous les lecteurs envient déjà, va donc à la redécouverte du paradis de son enfance.

Première rencontre : la notaire… attirante. Deuxième rencontre : la tenancière du restaurant du village… attirante aussi. Troisième rencontre : la femme de ménage recommandée par l'homme à tout faire du domaine… moins attirante, mais très utile! Quatrième rencontre : le vin de ses terres… une piquette imbuvable! Et enfin, cinquième rencontre : une cousine débarquée de Californie, venue faire la connaissance d'un père dont elle vient tout juste d'apprendre l'existence! Ce père, décédé, était bien sûr l'oncle de Max. Max craint alors pour son héritage; ils entreprennent tous deux des démarches pour connaître leurs droits, démarches qui, à la française, s'avéreront coûteuses et longues. Qu'à cela ne tienne, l'avocat consulté les engage à partager la maison entre-temps, pour protéger leurs droits respectifs.

Mais revenons-en au vin. On devine, car on lit aisément entre les lignes de Mayle, qu'il n'y a pas que de la piquette, dans ce domaine. L'homme à tout faire, en cachette, soigne aux petits oignons une section du vignoble… et vend sa cuvée spéciale à la si charmante notaire, laquelle la confie à un prétendu œnologue qui à son tour, par un commerce très lucratif, la revend une fortune à des Japonais… En compagnie de sa cousine et de Charlie venu en renfort, Max se lance dans une petite enquête qui les conduira tous à Bordeaux où ils pourfendront les méchants et reviendront, vainqueurs, dans ce vignoble d'élite!

Le plus délectable dans ce livre? La description des séances de dégustation par d'éminents et risibles spécialistes imbus de leur savoir, la découverte du vocabulaire viticole exagérément recherché, la pointilleuse connaissance de l'art du vin! Plus jamais vous ne dégusterez un vin ni ne tenterez de qualifier sa robe, son arôme, son fruité… sans vous rappeler le clin d'œil taquin de Peter Mayle. Bref, tout est là pour un petit voyage en Provence.

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