Liaison, 16 juin 2005

Découvertes disques
Critique invitée : ARIANNE LAPOINTE
Étudiante au baccalauréat en communication, rédaction et multimédia
Jonathan Painchaud, C'est la vie
Après avoir roulé sa bosse au sein du groupe Okoumé et participé à
l'album de son frère Éloi en 2002, Jonathan Painchaud lance son tout
premier album solo, réalisé par nul autre que son frère. Jonathan a su
s'entourer de musiciens talentueux tels que Antoine Gratton aux claviers,
Stéphane Beaudin à la batterie et Stéphane Dussault à la basse (tous deux
des Respectables), qui donnent un côté un peu plus rock que le précédent
album des frères Painchaud, Au nom du père.
Ce disque rock pop est excellent, car les paroles sont d'une
sensibilité et d'une intensité étonnantes. De plus, la musique peut être
d'une douceur à s'y laisser bercer par la mélodie, tandis que d'autres
fois le rythme est plus endiablé. Jonathan a opté pour la simplicité en
présentant un son épuré, ce qui permet ainsi à chaque instrument de
prendre plus de place.
À la première écoute, j'ai remarqué que Jonathan a acquis un peu plus
de maturité, car je trouve que ses paroles et réflexions sur la vie sont
percutantes et songées. Plus j'écoute cet album et plus j'aime ses
chansons, puisqu'elles viennent chercher mon côté sensible et romantique.
Je recommande C'est la vie à tous ceux et celles qui aiment
savourer pleinement chaque moment et qui adorent les chansons d'amour,
puisque c'est le thème principal de cet album.
Offenbach, Nature
Je n'ai jamais été une grande fan d'Offenbach, toutefois cet album m'a
complètement renversée. La voix à la fois rockeuse et mélodieuse de Martin
Deschamps redonne vie à la musique du groupe. Évidemment cette voix
diffère de celle de Gerry Boulet, mais elle a son charme bien à elle.
Réalisé par John McGale, l'album Nature nous fait retourner aux
sources, en optant pour des arrangements acoustiques : Breen à la basse,
Jean à la guitare, John aux cordes, à la mandoline, à la flûte et parfois
aux percussions. Bob Saint-Laurent et Bernard Quessy ont rejoint le
groupe, pour s'occuper respectivement de la batterie et du piano. Ce qu'il
y a de remarquable dans cet album, c'est toute l'énergie déployée par les
musiciens et chanteurs. J'ai eu l'impression qu'ils mettaient tout leur
cœur et leur âme dans les chansons. C'est l'une des raisons pour
lesquelles je me suis laissé transporter par le flot de paroles et la
musique harmonieuse.
La construction sonore est faite par le violoniste Nelson Carter, sans
oublier l'imposante section de cuivres dirigée par le saxophoniste
Jean-Pierre Zanella. J'ai été agréablement surprise de remarquer que ces
arrangements s'harmonisent à la perfection, ce qui donne de merveilleuses
chansons. Certaines sont plus rockeuses dans le but de nous faire balancer
la tête sur le rythme endiablé, tandis que d'autres sont davantage
relaxantes pour nous laisser bercer dans les bras de la musique.
Nature plaira aux amateurs du rock des années quatre-vingt ainsi qu'aux
fidèles d'Offenbach et de Martin Deschamps. Je suggère également cet album
à tous ceux qui, comme moi, ne connaissaient que vaguement ce groupe et
qui ont envie d'un style unique au Québec, harmonisant le bon vieux rock
et le blues.
Le Survenant
Le Survenant est un film réalisé par Érik Canuel d'après le roman de
Germaine Guèvremont. La musique originale de l'album est composée et
arrangée par Michel Corriveau, qui est aussi le concepteur de la musique
du film Le dernier tunnel, réalisé par Érik Canuel. Il est donc
évident que le courant passe, puisque Corriveau et Canuel s'associent une
autre fois pour le Survenant.
Il m'a suffi que d'une écoute pour me rendre compte que cette trame
sonore était teintée d'une multitude d'émotions – l'amitié, l'amour, la
haine et le mystère – reflétant à merveille celles véhiculées dans le
long-métrage. La musique m'a littéralement envoûtée, en mettant l'accent
sur la subtilité et la sensibilité. Je conseille d'écouter cet album quand
vous aurez envie de relaxer et de vous détendre, puisque vous aurez
l'impression, l'espace de quelques instants, que vos problèmes se seront
volatilisés dans les airs.
Enfin, j'aurais préféré que cette trame sonore contienne plus d'une
chanson interprétée par Sylvain Cossette. En effet, grâce à sa voix
envoûtante et mielleuse, à l'écoute de la chanson thème Comme une plume
au vent, je me suis sentie telle une plume bercée par le souffle de la
mélodie.
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