Pour venir en aide à la Société d'arthrite
Lynda Beauregard souhaite
atteindre le sommet du Kilimandjaro
ETIENNE SAMSON
La majorité des collègues de Lynda Beauregard ne pouvaient se douter
qu'une grande aventurière se cachait derrière la comptable qu'ils côtoient
quotidiennement. Pourtant, du 24 octobre au 5 novembre, celle-ci s'absentera
de son bureau du Service des finances afin d'entreprendre l'ascension du
Kilimandjaro dans le cadre d'une activité de financement de la Société
d'arthrite.
Lynda Beauregard est responsable des fonds avec restrictions et du
système financier à l'Université de Sherbrooke. Quoi de plus sérieux comme
poste? Elle passe ainsi ses journées entre quatre murs à gérer avec finesse
les fonds destinés aux projets de recherche de l'Université. Quand arrive la
fin de semaine vient également le temps de bouger…
Activité de financement
Adapte du trekking depuis une vingtaine d'années, Lynda Beauregard a
décidé de s'attaquer au Kilimandjaro dans le cadre d'une activité de
financement de la Société d'arthrite. «Nous sommes 60 personnes inscrites à
ce programme, explique-t-elle. Nous devons chacune amasser au moins 7000 $,
dont le tiers environ servira à défrayer les coûts de notre expédition.»
Au dire de l'aventurière, ses collègues et amis se sont montrés généreux
à un point qu'elle n'aurait pu imaginer, si bien qu'à trois mois du départ,
elle a déjà recueilli 85 % de la somme minimum requise. «Cette aventure me
démontre à quel point les gens sont généreux et m'appuient dans ce projet,
affirme-t-elle, visiblement émue. Je remettrai la somme amassée à la Société
d'arthrite, mais j'en garderai personnellement un souvenir qui vaut cher,
c'est certain.»
Kili quoi?
Le Kilimandjaro, c'est le sommet de l'Afrique, un volcan éteint qui
culmine à 5895 mètres d'altitude. Les températures à la base et au sommet
varient de plus de 50º C. Avec l'altitude qui ajoute à la difficulté de
l'ascension, il est nécessaire de s'accompagner de porteurs afin de pouvoir
se concentrer à mouvoir sa simple personne. «Nous nous chargerons de porter
nous-mêmes les trois à cinq litres d'eau nécessaires quotidiennement»,
précise-t-elle. Le reste de l'équipement, c'est l'affaire des porteurs, des
gens acclimatés qui se chargent aussi de démonter le campement après le
départ des randonneurs et de le remonter au prochain site avant leur
arrivée.
En tout, l'ascension dure cinq jours et la descente deux, ce qui force
les grimpeurs à passer six nuits en montagne. Épreuve physique exigeante,
l'ascension peut contraindre une personne à l'abandon en cours de route, et
ce même s'il ne lui reste que quelques heures de marche avant d'atteindre le
sommet. «C'est le rôle des guides de déterminer si on en a eu assez,
explique Lynda Beauregard. Ils doivent eux-mêmes avoir monté le Kilimandjaro
300 fois avant d'être reconnus comme guides.»
Préparation
Une telle aventure nécessite une préparation appropriée. La Société
d'arthrite a donc mis sur pied un programme d'entraînement que Lynda
Beauregard a fait revoir par un entraîneur du Centre sportif de
l'Université. Il consiste en 26 semaines d'entraînement en salle, en marge
desquelles il est fortement recommandé de faire de la randonnée en montagne.
«On travaille surtout le cardio, l'endurance, les abdominaux, les jambes et
le dos», détaille l'aventurière, mère d'un garçon de 13 ans et d'une fille
de 9 ans.
Lynda Beauregard doit également effectuer une préparation psychologique,
puisqu'elle n'aura rien d'autre à faire, durant les longues heures
d'ascension, que penser. Penser à tout et à rien, mais penser positivement.
Si elle se mettait à broyer du noir durant ces moments de vulnérabilité
émotive, il pourrait en être terminé de son beau rêve d'atteindre le sommet
du Kilimandjaro.
Pour s'assurer de garder sa motivation durant les moments les plus
pénibles, Lynda Beauregard dédiera son ascension à une amie atteinte de
sclérodermie, une forme d'arthrite parmi la centaine d'autres. «Sept jours
de souffrance, c'est quoi quand on pense aux gens qui sont atteints de la
maladie depuis des années?» s'interroge-t-elle avec raison.
Si vous souhaitez obtenir plus de renseignements concernant le défi de
Lynda Beauregard, elle vous invite à lui écrire un petit mot par courriel à
l'adresse Lynda.Beauregard@USherbrooke.ca.
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