Liaison, 16 juin 2005
Le Prix du jeune écrivain francophone à une étudiante
STÉPHANIE RAYMOND
Lorsqu'elle a écrit en cinq heures sa nouvelle littéraire Des oies
vertes mangeaient dans mes yeux, Mireille Gagné, étudiante au
baccalauréat en communication, rédaction et multimédia, était loin de se
douter que ce texte serait jugé le meilleur des 446 envoyés de 66 pays
différents au concours français Prix du jeune écrivain.
«Je ne m'attendais vraiment pas à gagner, affirme l'étudiante de 3e année.
C'était ma troisième participation au concours, et je participais pour
recevoir les fiches de lecture avec les commentaires des différents
comités de lecture.»
L'Association du Prix du jeune écrivain récompense chaque année des
oeuvres inédites en prose de 5 à 25 pages réalisées par des auteurs âgés
de 15 à 27 ans. Le Prix du jeune écrivain est remis aux auteurs de
nationalité française, alors que le Prix du jeune écrivain francophone est
destiné aux écrivains d'autres nationalités.
Des oies vertes mangeaient dans mes yeux raconte en 13 pages l'histoire
d'Henri, un petit garçon de sept ans qui rêve de devenir une oie verte
pour rejoindre son père, un chasseur d'oies, qu'il ne voit plus depuis le
divorce de ses parents. Mais chut! La fin pour le moins surprenante ne
peut être révélée avant la publication des textes gagnants par le Mercure
de France, qui aura lieu cet automne.
«C'est une histoire assez étrange, abracadabrante, explique Mireille.
J'ai voulu écrire sur les oies car je viens de Montmagny, lieu de passage
des oies blanches à la migration, et mon père est chasseur. Le jury a
apprécié l'originalité de mon texte.»
Une semaine de rêve
Mireille s'est donc envolée le 24 mai pour une semaine de rêve à Muret,
près de Toulouse en France, toutes dépenses payées par l'Association du
Prix du jeune écrivain. «Toutes sortes d'activités étaient organisées,
raconte-t-elle. Les étudiants en littérature du lycée de Muret ont par
exemple lu les textes de tous les gagnants, puis nous les avons
rencontrés. Nous avons aussi participé à des ateliers d'écriture avec des
auteurs. Chaque gagnant était jumelé avec un auteur; pour ma part, je
l'étais avec Pascale Kramer, une auteure suisse, qui m'a accompagnée toute
la semaine.» Au programme également : soupers et soirées littéraires.
Le premier lauréat de la catégorie Prix du jeune écrivain francophone
méritait le prix de la «grande bibliothèque idéale». «Chacun des
12 auteurs du jury a désigné les trois meilleurs livres qu'il a lus dans
sa vie, et j'ai reçu un exemplaire de chacun de ces livres, donc 36 au
total», indique Mireille.
Et ce n'est pas tout. L'étudiante s'envolera de nouveau en France, dans
le Gers cette fois, du 10 au 23 juillet, pour près de deux semaines
d'atelier d'écriture au Château de Barbet de Lombez. Du bonbon pour cette
mordue de lecture et d'écriture. «J'ai toujours été «la fille qui lisait
tout le temps». Et l'écriture est pour moi un besoin, une obsession, cela
me permet de m'évader. Je veux bien sûr publier, j'ai déjà plusieurs
manuscrits de cachés», conclut la jeune femme.
Avec ce prix prestigieux, la jeune auteure est sans contredit sur la
bonne voie…
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