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Liaison, 26 mai 2005

Nouveauté livre

Critique invité : CHRISTIAN LEMAY
Étudiant à la maîtrise en littérature

Paul dans le métro, Michel Rabagliati

Nous sommes en 2055 après Astérix. Toute la bande dessinée se fait à l'étranger. Toute? Non, car de petits groupes de passionnés s'acharnent encore et toujours à faire éclore le neuvième art en terre québécoise… Parmi eux, on retrouve les éditions de la Pastèque, une maison fondée à Montréal ayant pour but de promouvoir la BD d'ici. D'ailleurs, Michel Rabagliati, un auteur très connu du milieu, vient tout juste d'y publier le quatrième album de son fameux personnage, Paul dans le métro.

Rabagliaqui?

Né à Montréal en 1961, Michel Rabagliati s'intéresse à la bande dessinée depuis l'enfance. En 1999, il publie, à la Pastèque, le premier album des «aventures» de Paul, Paul à la campagne. Grâce à cette publication, le bédéiste remporte trois prix, dont le Meilleur album québécois au concours Bédélys Québec 2000. Suivent Paul a un travail d'été et Paul en appartement, respectivement en 2002 et 2004, qui confirment le succès de cette série.

Si, par le passé, la bande dessinée nous a habitués aux aventures rocambolesques, aux combats épiques, aux paysages exotiques, aux mondes parallèles, aux muscles surdéveloppés et aux femmes (trop) bien découpées, Rabagliati innove par son genre très intimiste et plutôt réaliste en nous racontant, d'une manière très touchante, ses souvenirs de jeunesse : premier emploi, première blonde, premier appartement… Des thèmes on ne peut plus banals, mais pourtant si universels. Avec tout ce cinéma de Batman, Spider-man et X-Men, on oublie qu'abandonner l'école avant la fin du secondaire représente toute une aventure en soi!

Un opus différent

Paul dans le métro se démarque de ses prédécesseurs. D'abord, il ne développe pas une histoire unique, mais présente plusieurs portraits courts qui ne contiennent pas plus d'une douzaine de planches chacun. On découvre, que dis-je, on revit le Montréal des années 1970 : grand magasin Eaton, équipe de baseball et casquette des Expos, pavillons désertés de l'Expo 67, etc. Ensuite, on a accès à des souvenirs récents, et non seulement à ceux de l'enfance et de l'adolescence. Ainsi, on voit Paul adulte à la quincaillerie ou en ski avec sa jeune fille. Puis, l'auteur quitte le réalisme pour s'adonner à plusieurs fantaisies. On retrouve le héros avec sa femme Lucie dans un épisode satirique (et drôlement anachronique!) des émissions de radio-cuisine des années 1950. «Je te signale que nous sommes en 1951 et que la poêle antiadhésive n'a pas encore été inventée! – Ben utilisez une poêle en fonte alors… – Je te dis ça, mais moi j'men fous, hein! Le féminisme non plus n'a pas encore été inventé! Ce qui fait que c'est toi qui gratte les chaudrons!» Enfin, comble de postmodernisme, l'auteur s'amuse même à nous présenter des «bloopers» à la fin, comme si nous étions au cinéma!

Une esthétique gagnante

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Paul s'adresse à tous les publics. En effet, le néophyte tout comme le spécialiste apprécieront la lecture de ces albums. D'une part, le «langage BD» (découpage des cases, disposition des phylactères, chronologie) demeure classique. Vous ne vous perdrez pas en cours de lecture. D'autre part, la qualité des dessins et le souci du détail (jusque dans les vieux logos de Labatt 50!) donnent une impression de vérité et témoignent du travail. Côté couleur, le noir et blanc convient parfaitement à ce type de BD. Les souvenirs s'y déploient merveilleusement, surtout que l'on a affaire à des histoires du quotidien. Les couleurs vives et criardes auraient tranché avec le ton de la confidence propre à Paul. Finalement, l'aspect physique n'a pas été négligé; le matériel plaît beaucoup. Plusieurs albums de maisons européennes reconnues, et à plus forte raison encore les comic books américains, impriment sur un papier de qualité très moyenne, voire médiocre. Ici, les pages robustes, épaisses et agréables à manipuler augmentent le plaisir de lecture. La reliure tiendra le coup beaucoup plus longtemps que pour vos Astérix. Tant mieux, car on sait qu'on relira longtemps ces albums.

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