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Liaison, 26 mai 2005
Lancement nord-américain de la Charte
de l'éthique des facultés de médecine
CAROLINE MORNEAU
La Conférence internationale des doyens des facultés de médecine
d'expression française (CIDMEF) et l'Agence universitaire de la
francophonie, en collaboration avec la Faculté de médecine et des sciences
de la santé de l'Université de Sherbrooke, ont procédé le 11 mai au
lancement, pour l'Amérique du Nord, de la Charte de l'éthique des facultés
de médecine.
Lors d'une table ronde, différents intervenants du domaine médical et
universitaire ont exprimé leur vision et l'application concrète qu'ils
souhaitent pour la Charte dans notre société : «Nous voulions nous doter
d'une boussole qui guiderait les facultés et fournirait des balises»,
explique Lucie Brazeau-Lamontagne, secrétaire du comité international de
la charte de la CIDMEF, et professeure à la Faculté de médecine et des
sciences de la santé. «Il s'agissait de bâtir un cadre de référence
permettant à chaque établissement de l'enseignement supérieur médical de
réfléchir et d'améliorer ses pratiques. Une charte porte en elle-même une
invitation puisqu'elle affiche les valeurs qu'elle véhicule»,
précise-t-elle.
Domaines d'application
La Charte s'applique à deux domaines précis : l'éthique de
l'institution elle-même, dans ses activités de formation et de recherche,
et la formation initiale et continue de l'éthique médicale. Ainsi, selon
cette charte, la faculté de médecine se doit non seulement d'assurer la
qualité des médecins qu'elle forme, mais aussi de collaborer efficacement
avec les autres partenaires de la santé et de la société.
La Charte de l'éthique des facultés de médecine n'a rien d'un outil
réglementaire définitif. Elle est susceptible d'être améliorée et
enrichie. Elle se veut clairement un engagement moral que les facultés de
médecine prennent entre elles et devant la société puisque chaque
établissement peut de lui-même la faire évoluer. Pour assurer sa
pertinence, la Charte est évaluée, explicitée et améliorée périodiquement.
«Il est très important de travailler de manière proactive, explique Lucie
Brazeau-Lamontagne. Nous nous sommes interrogés sur les compétences
éthiques des étudiantes et étudiants, résidents, puis des enseignants, et
enfin des facultés elles-mêmes. La dynamique entre tous ces acteurs mérite
notre attention. C'est pourquoi il faut poursuivre cette réflexion encore
plus loin.»
Rayonnement de la Charte
La Charte de l'éthique des facultés de médecine se déploie dans un
premier temps dans le monde francophone. La CIDMEF lui voue de grandes
ambitions et l'offre à la collectivité médicale internationale.
D'ailleurs, elle compte faire traduire la Charte pour qu'elle soit
accessible aux zones géographiques non francophones. «Lors des assises de
l'Association des facultés de médecine du Canada, le 2 mai, la version
anglophone de la Charte a été acceptée par les 17 facultés de médecine,
qui ont convenu de la proposer à leurs collègues américains», confirme le
doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Réjean
Hébert, vice-président de la CIDMEF pour la région Amérique.
Depuis quelques années, la démarche éthique des facultés de médecine se
retrouve au programme des réunions de la CIDMEF, organisation qui a fait
naître la Charte. Lors d'un premier atelier en 2001, les doyens des
facultés de médecine francophones se sont penchés sur la pertinence d'une
charte internationale de l'éthique des facultés. La CIDMEF veut maintenant
faire rayonner la Charte pour qu'elle puisse être adaptée à d'autres
sphères que la médecine et ainsi favoriser son enracinement culturel et
son développement durable dans la société.
À propos de l'AUF
Fondée à Montréal en 1961, l'Agence universitaire de la Francophonie
est une institution multilatérale qui soutient la coopération et la
solidarité entre les institutions universitaires travaillant en français,
prioritairement avec les pays francophones d'Afrique, du monde arabe,
d'Asie du Sud-Est, d'Europe centrale et orientale ainsi que des Caraïbes.
Elle réunit 535 établissements d'enseignement supérieur issus de plus de
60 pays. Ses programmes donnent la priorité à la mobilité des étudiantes
et étudiants, des professeures et professeurs ainsi que des chercheuses et
chercheurs. Depuis 1989, l'AUF est un agent direct de l'Organisation
internationale de la francophonie.
À propos de la CIDMEF
Fondée en 1981, la Conférence internationale des doyens des facultés de
médecine d'expression française (CIDMEF) comprend des facultés membres
dans 40 pays. Elle a su faire émerger une véritable francophonie médicale.
La CIDMEF est partenaire de l'UNESCO, notamment pour l'évaluation des
enseignements et des facultés de médecine. Elle est un réseau
institutionnel de l'Agence universitaire de la francophonie.
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