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Liaison, 26 mai 2005
En stage au Brésil tout l'été
Voyage à la source des
vraies valeurs humaines
ETIENNE SAMSON
Lorsque Mylène Hémond a vu poindre la chance de passer l'été au Brésil,
elle a tout mis en œuvre pour que le projet se concrétise. Étudiante au
Département de psychoéducation, celle qui n'a voyagé qu'en
Nouvelle-Angleterre vivra au rythme des habitants de petites communautés du
Brésil, du 15 juin au 2 septembre.
Mylène Hémond se rendra au Brésil avant tout pour vivre une expérience
humaine. À l'écart des plages et des villes riches, elle séjournera dans des
familles d'accueil situées à Sao Luis et Pinheiro. «Le Brésil est un pays
pauvre, explique-t-elle. Ce qu'on voit souvent à la télévision, ce sont des
images du carnaval de Rio. En dessous de ça se cachent beaucoup de pauvreté
et une problématique de consommation de drogues chez les adolescents.»
Les gens consomment des substances, quelles qu'elles soient, pour oublier
leur situation précaire. «Au Québec, même si tes parents sont pauvres, il
existe des moyens pour t'en sortir, fait valoir l'étudiante. Là-bas, les
jeunes sont laissés à eux-mêmes et ont peu d'espoir que les choses changent,
alors ils consomment.»
Mylène Hémond compte bien transmettre un peu de sa joie de vivre
débordante aux Brésiliens. Par contre, elle ne se fait pas d'illusion : elle
n'a pas la prétention d'arrêter quiconque de consommer. «Mon but, c'est
qu'ils cessent de consommer en surdose, qu'ils développent d'autres
intérêts, lance-t-elle. Je veux leur démontrer que l'usage de drogues, c'est
un choix, qu'on soit pauvre ou riche. Je compte les sensibiliser à notre
réalité, à nos drogues, à la fréquence de consommation et aux moyens de s'en
sortir, précise-t-elle.» Ayant déjà établi ses contacts au Brésil, elle
pourra sensibiliser les bénéficiaires d'un centre de désintoxication de
Pinheiro.
Intégration à la communauté
Mylène Hémond n'a pas l'intention de jouer les touristes. Elle suit
présentement des cours de portugais qui lui permettront de communiquer dans
la langue de ses hôtes du matin au soir. Elle pourra d'ailleurs compter sur
le frère et la sœur de son professeur pour l'héberger respectivement à Sao
Luis durant les premières semaines de son voyage, et à Pinheiro le reste du
temps.
C'est lors de son séjour de près de trois mois à Pinheiro qu'elle
s'intégrera à des communautés de religieuses qui apportent de l'aide aux
familles pauvres. En plus d'assister les religieuses dans leurs tâches,
Mylène Hémond compte consacrer du temps à l'évangélisation des jeunes
enfants. «J'aimerais semer un peu d'espoir et partager ma joie de vivre avec
les enfants, leur donner une raison de s'accrocher car ils en auront besoin
plus vieux, prévoit-elle.»
S'ouvrir sur le monde
Mylène Hémond espère que son voyage lui permettra de développer sa
sensibilité et son ouverture sur le monde. «Je veux vivre un choc culturel
et comprendre la chance que la vie m'apporte chaque jour», souhaite-t-elle.
Selon ce qu'elle a appris, les Brésiliens des communautés pauvres sont très
proches des gens. Ils considèrent davantage les personnes que les biens
matériels, ce qui nous est parfois difficile. Ainsi, ils prennent le temps
de s'arrêter longuement pour parler aux gens, contrairement à nous, pressés
par une mentalité où le temps vaut de l'argent. «L'être humain, c'est ça la
vraie richesse de la Terre, et on passe constamment à côté», philosophe
Mylène Hémond.
Dans le meilleur des mondes, l'étudiante aimerait éventuellement revoir
les gens qu'elle aura connus lors de ce premier séjour. «J'ai découvert
récemment qu'il existe un partenariat entre l'Université de Sherbrooke et
une université du Brésil, évoque-t-elle. Dans deux ans, je pourrais
effectuer mon dernier stage au Brésil sous la supervision de professeurs
canadiens.»
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Mylène Hémond, étudiante au Département de psychoéducation. |