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Liaison, 5 mai 2005
Les étudiants en génie chimique proposent un
procédé écologique pour fabriquer la vanilline
GILLES PELLOILLE
Un groupe de 23 étudiantes et étudiants de la 50e promotion
de génie chimique de l'Université de Sherbrooke ont conçu un procédé qui
permet de transformer de manière écologique la lignine, un déchet
industriel de certaines usines de pâtes et papiers, en vanilline, un
produit à haute valeur ajoutée.
C'est sous la forme de liqueur noire que les étudiantes et étudiants
reçoivent leur matière première. Après un long processus, ils obtiennent
le produit final, la vanilline, composante responsable du goût de la
vanille naturelle. Cette vanille synthétique est utilisée dans plusieurs
domaines comme l'industrie des cosmétiques et celle des produits ménagers.
De plus, la vanilline entre dans la composition de plusieurs préparations
pharmaceutiques.
«Le gros avantage de notre procédé, c'est qu'il permettrait de
remplacer la technologie actuelle de production de vanilline, qui utilise
le pétrole, une ressource non renouvelable. En plus d'être écologique,
notre procédé répond à des exigences économiques puisque notre vanilline
est beaucoup plus avantageuse à produire que la vanille naturelle dont les
prix connaissent des fluctuations constantes», explique Marie-Chantal
Gagnon, l'étudiante responsable du projet d'intégration des connaissances
en génie chimique.
Les étudiantes et étudiants ont consacré une première session d'études
à une recherche bibliographique, puis une seconde à l'expérimentation.
L'équipe d'enseignantes chargée de la direction du projet, composée de
Michèle Heitz et de Josiane Nikiema, a pu constater que les étudiants ont
parfaitement mené leurs travaux et atteint leurs objectifs : «Ils ont
produit une vanilline d'excellente qualité, en respectant à la lettre les
protocoles scientifiques, affirment-elles. Le projet les a ainsi
sensibilisés aux nouvelles technologies vertes et au développement durable
tout en leur permettant d'appliquer des connaissances théoriques acquises
en cours. De plus, l'apprentissage du travail en équipe, qui est l'un des
fondements de notre enseignement au Département de génie chimique, a été
favorisé.»
À l'Université, le programme en génie chimique a fait peau neuve
en 2001, se réadaptant aux besoins de la société actuelle. Le baccalauréat
coopératif, qui comprend à présent cinq stages rémunérés en entreprise,
permet une plus grande autonomie d'apprentissage des étudiantes et
étudiants ainsi qu'une meilleure application des connaissances par le
biais de projets intégrateurs comme celui de la synthèse de la vanilline.
D'autre part, à Sherbrooke, le baccalauréat en génie chimique accorde une
place importante aux préoccupations environnementales.
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