7 juillet 2005 (no 20)
16 juin 2005 (no 19)
26 mai 2005 (no 18)
5 mai 2005 (no 17)
>14 avril 2005 (no 16)
24 mars 2005 (no 15)
10 mars 2005 (no 14)
24 février 2005 (no 13)
10 février 2005 (no 12)
27 janvier 2005 (no 11)
13 janvier 2005 (no 10)
9 décembre 2004 (no 9)
15 novembre 2004 (no 8)
11 novembre 2004 (no 7)
28 octobre 2004 (no 6)
14 octobre 2004 (no 5)
30 septembre 2004 (no 4)
16 septembre 2004 (no 3)
2 septembre 2004 (no 2)
19 août 2004 (no 1)
1993-1994 à 2004-2005

Les photos de l'année

Liaison région

Calendrier des parutions 2004-2005

L'équipe des publications Liaison
Liaison recherche
Liaison culturel
Liaison Longueuil
Liaison médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 

 


 

Liaison, 14 avril 2005

 

 
Le professeur en génie civil Arezki Tagnit-Hamou s'intéresse à la valorisation des sous-produits industriels.

Le professeur en génie civil Arezki Tagnit-Hamou s'intéresse à la valorisation des sous-produits industriels.

Photo SSF : Roger Lafontaine

 


La CALSiFrit dans le béton

Un moyen solide et durable pour diminuer la pollution

Et si vous pouviez à la fois vous débarrasser de déchets toxiques, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et préserver une ressource naturelle tout en améliorant la qualité et la durabilité du béton? Les travaux du professeur Arezki Tagnit-Hamou visant l'optimisation de la CALSiFrit, un matériau cimentaire, apporteront tous ces avantages. De quoi se réjouir dans le contexte de l'implantation du Protocole de Kyoto.

ETIENNE SAMSON

La tâche du professeur en génie civil et de son équipe consiste à mesurer les propriétés et les avantages du produit dans le béton. «On travaille à corriger et à améliorer le procédé de transformation afin d'obtenir des performances optimales du produit une fois mélangé au ciment dans le béton», précise celui qui s'intéresse à la valorisation de sous-produits industriels depuis dix ans.

«Nous constatons actuellement que les ajouts cimentaires dans le béton prolongent la durée de vie moyenne d'un pont de 50 à 100 ans, cite en exemple le professeur. La structure devient tellement dense qu'elle n'est que très peu perméable aux agents extérieurs qui pourraient la détériorer.» Ces éléments qui détériorent le béton sont entre autres l'eau et les chlorures provenant des sels de déglaçage.

D'où vient la CALSiFrit?

La CALSiFrit est produite en recyclant les brasques usées de l'industrie de l'aluminium, ces grosses cuves dans lesquelles on chauffe le métal à des températures atteignant 1100°C. Il faut les remplacer régulièrement puisqu'elles sont contaminées par du cyanure et du fluor lors du processus de chauffage. À l'heure actuelle, la production de 100 tonnes d'aluminium génère environ deux tonnes de brasques usées. La production d'aluminium au Canada est d'environ 2,6 millions de tonnes par année. Quand ces cuves périmées sont entreposées à l'extérieur des alumineries, elles risquent de laisser les matières toxiques qu'elles contiennent se répandre dans la nappe phréatique avec l'eau de pluie.

NovaFrit se charge de récupérer ces cuves pour produire la CALSiFrit dans son usine de Sainte-Catherine. «Dans les brasques, on retrouve de la brique, qui contient de la silice et du calcium, vulgarise le professeur. NovaFrit broie cette brique, y ajoute d'autres matériaux, chauffe le mélange à haute température, élimine le cyanure et les autres déchets toxiques, puis vitrifie le tout pour en retirer un matériau cimentaire, la CALSiFrit.» Ces opérations se déroulent en contrôlant les émanations toxiques générées par le processus.

Avantages pour l'environnement

La composition actuelle de la CALSiFrit permet de remplacer jusqu'à 25 % du ciment dans le béton, ce qui contribue grandement à réduire les émissions de GES. «Produire une tonne de ciment, c'est produire du même coup presque une tonne de gaz carbonique, illustre le professeur. En remplaçant le ciment dans le béton, on évite de produire autant de CO2

Il existe par ailleurs d'autres matériaux pouvant remplacer le ciment dans le béton tout en améliorant ses propriétés, mais pour les utiliser, il faut avant tout les transporter de l'Ontario ou des États-Unis. Le rejet de CO2 par les camions lors du transport ne fait que s'ajouter à la somme des GES libérés. En plus, toujours lors du transport, ces produits volatils se dissipent dans l'air, ce qui contribue également à polluer l'environnement. Dans le contexte de Kyoto, il faut calculer les émissions de GES dans l'ensemble du processus, y compris lors du transport des matières.

La CALSiFrit, produite au Québec à partir des cuves usées, représente donc pour nous un sérieux avantage sur les autres options. Éventuellement, une usine de transformation pourrait être construite près des alumineries.

Pour mesurer les améliorations qu'apporte la CALSiFrit à la composition et à la durabilité du béton, l'équipe d'Arezki Tagnit-Hamou a réalisé un large programme de recherche qui inclut trois essais sur chantiers dont la coordination est assumée par Said Laldji, assistant de recherche. Grâce aux instruments de mesure placés dans les structures de béton de ces chantiers, l'équipe reçoit par modem des données concernant les propriétés in situ du béton telles que la déformation volumétrique et la température.

Et ça se poursuit

Dans un contexte de développement durable et de valorisation des sous-produits industriels dans le développement de nouveaux matériaux cimentaires, Arezki Tagnit-Hamou et l'équipe Béton travaillent également sur un projet avec la compagnie Kruger pour récupérer les cendres provenant de la calcination des boues de désencrage. Ces boues, qui seront utilisées par Kruger pour produire de l'électricité, généreront des cendres volantes qui seront éventuellement ajoutées au béton en remplacement d'une quantité de ciment, apportant ainsi d'autres avantages pour l'environnement. «L'équipe travaille très fort, souligne le professeur. Nous avons la chance de former une équipe pluridisciplinaire où règne une bonne ambiance. L'échange de connaissances et les discussions dans le groupe de recherche sur le ciment et le béton sont très profitables à nos travaux», conclut-il.

Retour à la une

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Rédacteur en chef :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca